Nouvelle instabilité.

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Si la première partie de cet écrit publiée en juin était remplie de positivité, de fierté et de libération, celle-ci écrite quelques mois après semblera être tout l'opposé.

Aussi impressionnant soit-il d'avoir eu presque deux mois de paix et de positivité mentalement et physiquement, grâce à un rendez-vous de kinésiologie ainsi qu'une prise de conscience importante, je ne suis cependant pas étonnée d'avoir de nouveau chuté dans les ténèbres durant quinze à vingt jours si ce n'est pas plus.

Pourquoi ? Je ne sais pas vraiment. J'avais senti qu'un nuage sombre semblait revenir petit à petit en haut de ma tête, mais puisque la magie des énergies circulait toujours en moi et que ma kinésiologue avait malheureusement eu un gros problème de santé, je devais me faire à l'idée que bientôt j'allais potentiellement tomber de nouveau.

Peut-être était-ce la colère, la rage et l'agacement envers ma belle-soeur, ses mauvais comportements, tout ce que je gardais pour moi qui m'a consumée de l'intérieur ? Peut-être était-ce le fait que j'avais décidé d'arrêter la prise de mes médicaments à cause des effets secondaires et dont je ne ressentais plus le besoin de prendre ? Peut-être que j'avais trop de temps d'attente entre chaque rendez-vous avec ma psychologue et que rien n'avance aussi vite que je l'aimerais ? Peut-être était-ce l'ambiance plus que anxiogène des disputes incessantes entre mes parents ensemble, mon père et moi ? L'absence de mon frère, la situation dans laquelle il se trouvait et qui pesaient dans l'air de la maison ? Peut-être était-ce de me rendre compte qu'il fallait que j'arrête d'espérer que mon père me comprenne et que tout s'arrange définitivement entre nous ? Peut-être était-ce la frustration face à mon incapacité à écrire alors que c'est ma passion ? Etait-ce la sensation de se battre pour aller mieux, m'aimer, évoluer mentalement sans voir de grand changement et voyant que j'étais toujours incapable de reprendre le volant, de travailler ou de vivre "normalement" comme quelqu'un de mon âge ? Comme une impression de faire du sur place alors que mes amis font des études, ont des boulots, des appartements, prennent du plaisir à vivre malgré leurs soucis et sont dans la vie active tout simplement, tandis que je lutte pour ne pas me noyer et ne pas faire honte à mon père en même temps.

Je crois que c'est un mélange de toutes ces raisons, ainsi que d'autres très certainement enfouies en moi, c'est un nouveau ras le bol qui fragilise de nouveau mon mental, mon corps et ma façon de vivre.. Un sommeil plus que catastrophique. Je m'endors aux alentours de six heures du matin et que me lève en milieu d'après-midi, sans détailler le fait que mes nuits ne sont pas réparatrices ou relaxantes. La méditation ne fonctionne plus, les livres audios presque plus, ni la musique ou tout ce qui me détendait ces deux derniers mois.. Plus aucune motivation pour rien, même pour m'hydrater. Et pourtant j'ai envie d'écrire, de me replonger dans mes romans commencés depuis un moment, ou de me maquiller, prendre soin de moi, chanter, écouter de la musique, faire du sport et être curieuse de découvrir des choses pour me cultiver mais c'est comme insurmontable. La force a une fois de plus quitté mon corps et j'erre comme un zombie à travers les pièces de la maison.

Tout ce stress, cette frustration et les sentiments refoulés ressortent en douleurs physiques, accentuant la contraction de mes muscles, augmentant l'intensité des blessures déjà présentes corporellement parlant, me rendant plus sensible et irritable, sans oublier le retour des sautes d'humeurs épuisantes et les crises de boulimie.

Cela fait quelques jours que je me sens un peu mieux, mais tout reste très fragile et un rien peut de nouveau me faire basculer dans l'ombre. J'ai l'habitude de ces changements d'états d'esprit à la fois similaires et différents, mais je n'ai vraiment pas envie de ressentir une nouvelle fois un vide en moi, cette déconnection au monde qui m'entoure, à mon propre corps et à mon esprit alors que mon cerveau se remet à me renvoyer tous mes complexes, toutes mes peurs et ces questionnements sombres. Je n'ai pas envie de me sentir aussi seule, abandonnée, impuissante et incapable alors qu'en réalité je suis soutenue par quelques personnes qui sont chères à mon coeur. Je n'ai pas envie de penser encore que tous mes efforts sont voués à l'échec et que jamais je ne réussirai à avoir une vie "normale" ou remplie de plus de joie. Je n'ai pas non plus envie de ne pas pouvoir gérer la pression que je me mets inutilement sur les épaules, pour écrire, lire, faire du sport, tout ce qui concerne l'alimentation ou n'importe quelle autre activité qui est censée faire partie de mes passions/ plaisirs.

Pour une fois, je n'ai rien tenté pour aller mieux car trop épuisée pour me bouger. J'ai juste attendu, et subi la noirceur du moment, me noyant dans des séries sombres pour ne pas penser et me laissant le reste du temps intoxiquée par la négativité. Une chose qui a cependant contribué à l'amélioration de mon état a été de voir ma meilleure amie deux fois cette semaine, me donnant envie de me sentir jolie et bien. Sa présence m'a relaxée et apporté beaucoup de bien et de joie, ce qui me manquait atrocement. J'ai profité du moment parce que je savais que je n'allais pas la revoir avant un moment et qu'elle represente toujours une bouffée d'air frais.

Malgré toute la négativité et la petite perte d'espoir, je continuais tout de même à me dire que ça irait mieux, que ça faisait partie du long chemin de la dépression, que c'était une mauvaise période à passer mais que j'en tirerais du positif à un moment ou à un autre. Peut-être était-ce pour me rassurer et ne pas plus sombrer ? Peut-être était-ce finalement ce qui m'a aidé sans que je m'en rende compte ? De toute évidence, j'ai arrêté d'essayer de contrôler ce que je ne pouvais pas contrôler comme les problèmes nerveux, la maladie avec tous les symptômes qui s'accrochent à mon âme et qui font que tout s'écroule souvent, ou qui rend la vie quotidienne très difficile à tous les niveaux.

Maintenant, je tente de positiver. J'ai fait comprendre à ma psychologue qu'il était nécessaire que je la vois plus pour garder une stabilité correcte et elle a fait en sorte de me donner plus de rendez-vous, ce qui me rassure. Je dois une nouvelle fois me recentrer sur moi-même, comme après chaque crise et ça commence par gérer ma boulimie dès que je sens que ça arrive, sans pour autant me priver de ce qui me fait envie et du bien. Le plus difficile va être de m'occuper uniquement de moi, en créant une sorte de bulle, pour effacer les personnes, pensées et habitudes parasites. Il faut aussi que je cesse de me mettre de la pression inutilement, au point que mon plaisir se transforme en quelque chose de désagréable et qui finit toujours par me stopper pendant de longs mois. Lire ne doit pas devenir une course pour finir le livre en moins de temps que les précédents. L'écriture ne doit pas être forcée si rien ne décide de venir, alors je dois me détendre et faire en sorte que les blocages dans mon esprit se délivrent afin de reprendre la capacité et le plaisir à créer, quel que soit le temps que ça prend. Je ne dois pas me dévaloriser quand mes attentes sont plus hautes que les résultats que j'obtiens parce que le contexte de chaque jour change. Si je ne lis pas ou un chapitre au lieu de cinq, si je n'écris rien ou une phrase au lieu d'un chapitre, si je fais une toute petite séance de sport sans forcément suer ni renouveler les jours d'après ou encore si j'ai envie d'une sucrerie de manger plus sucré que le jour d'avant, ce n'est pas grave. Faire les choses petit à petit et surtout par envie est plus important que de se forcer à quelque chose et se dégoûter ou s'essouffler au point de ne plus vouloir rien faire pendant une période. Je dois peut-être aussi être plus curieuse en ce qui concerne mon hypersensibilité, il n'y a que comme ça que je réussirai à plus comprendre, vivre avec sans subir et en faire un point positif.

Chaque problème se réglera, en temps et en heure, avec ou sans effort, avec ou sans rechute. Je dois faire passer ma santé mentale avant les commentaires désagréables et les opinions que les gens ont de moi. Mon plaisir avant la négativité. Je connais ma vie mieux que les personnes extérieures. Je sais ce que je dois faire selon mes objectifs personnels et dois m'entourer uniquement de personnes qui seront un plus à ma progression, ou au moins de moins donner d'importance aux personnes qui ne sont finalement pas aussi compatibles avec moi que je pouvais le penser. Juste histoire de ne pas s'attirer ou se rajouter du négatif alors qu'il pourrait tout de même y avoir du bon sans se prendre la tête.

J'espère que le prochain et sûrement dernier texte de l'année 2021 dans cet écrit sera plus joyeux que celui-ci, et que je rebondirais si jamais des obstacles se présentent de nouveau sur mon chemin.

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