La vieille femme et le curé.

Une minute de lecture

L'averse poussée par le vent courait sur le sol, dessinant de subtiles arabesques.

La ruelle inondée par les flèches humides décochées des nuages était devenue un canal éphémère.

Se mouvant avec difficulté une sombre silhouette au dos voûté tentait d'avancer tant bien que mal.

C'était la mère Lucienne que les enfants redoutaient, imaginant qu'elle était une sorcière, une jeteuse de sorts.

Elle tenait fermement son cabas dont elle ne se séparait jamais, mais que contenait-il ?

Peut-être des crapauds morts, du venin de vipères, de la belladone ou du mandragore blanc.

L'abbé de ce village progressait en sens inverse, ils allaient inéluctablement se rencontrer bientôt.

Ils se détestaient depuis toujours, l'homme d'église ne tolérait pas qu'une sorcière perturbe ses paroissiens.

La vieille femme ne croyait pas en ce dieu incertain devant lequel elle aurait dû se prosterner.

Le moment où il se croisèrent survint, Il la toisa avec mépris, elle le défia du regard.

Elle ouvrit son sac, il sursauta, que croyez-vous qu'il en sorti, d'horribles créatures vomissant leurs fiels ?

Non, une lumière crue éblouit la venelle, générant un magnifique arc-en-ciel !

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