« Vous l’avez en rouge ? » 

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Le premier jour du reste de ma vie d’amante

Déjà ce n’était pas un jour mais un soir parce qu’il faisait noir tard. Je viens de l’évoquer mais le coup de foudre sans une once de tonnerre ni d’éclair ni d’orage m’a frappée. Dans un lieu public étroit duquel on ne peut s’échapper … vous ne voyez pas ? Je vous ai donné un indice pourtant sur la page d’avant … un avion. Oui c’est bien un lieu public car je voyage avec des inconnus dont certains puent. Si j’avais un niveau social convenable, (personne ne me l’a demandé ce niveau-là mais au moins ça vous donne une idée !), j’aurais peut-être un jet privé mais je n’aurais pas connu cette rencontre hasardeuse. Et puis, à l’époque, on ne critiquait pas les propriétaires de jet privé, aujourd’hui j’aurais dû le revendre pour respecter notre chère (merci l’inflation !) planète Terre. Mais donc un lieu public de l’aviation à l’étroit … car on ne peut pas dire que les hôtesses soient des boomeuses ayant eu au moins trois gosses. Non on les embauche jeunes, à la taille mannequin de guêpe, pas pour faire plaisir aux voyageurs (enfin ça le fait aussi !) mais juste pour rentabiliser le trajet et y mettre un maximum de gens du voyage et ainsi restreindre la largeur des allées. Et un avion, vous en conviendrez qu’on ne peut guère s’en échapper. Si vous essayez et y arrivez, dites vous qu’à l’arrivée vous aurez le choix entre descendre plus bas (aux enfers) ou remonter direct sans passer le contrôle sécurité (vers le paradis). Bon on est d’accord qu’apparemment il faut montrer patte blanche (oui mes penne sont blanches mais lisez bon sang, je parle des papattes. D’ailleurs qui a des pattes ? Blanches en plus ? On parle d’animaux ou de rouflaquettes de vieux ?). Si je résume le Paradis n’est pas donné à tout le monde … et les femmes ont l’air exclues d’office du bordel, enfin du chaos là-haut (pardon mon Père). Mais dans les bordels de l’enfer, ça a l’air portes ouvertes surtout pour celles en lingerie rouge flamboyante aux cuisses ouvertes., d’autant que c’est entrée gratuite pour celles qui respectent le dress code.

Je divague depuis mon avion qui va bientôt décoller. Mon voisin a l’air installé mais je suis dans mon bouquin donc je ne le calcule même pas, comme je ne suis aucune consigne de sécurité en cas de crash (pas test) puisque mon string est bien rouge vif donc je suis tranquille. Mon livre … je vous le donne en mille : « Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une » de Raphaëlle Giordano. On a visiblement décollé quand j’entends des clics, clics ressemblant aux ceintures qui se détachent. Je peux sortir mon ordinateur et travailler un peu. Je soupire car je manque de motivation même si c’est vers le soleil couchant que je vais. Mais mon soupir n’est pas terminé que mon voisin me parle … ah merde un pénible en plus !

Je lève les yeux, noirs tellement mon soupir a envie de lui sauter au visage. Car oui dans ce lieu étroit et public, rien n’indique que je n’ai pas le droit de poser un ordinateur sur la micro tablette. Je le regarde cherchant son regard pour que le croisement d’yeux soit sans doute possible « ne m’embête pas je bosse ! » … que le marron se mêle au bleu (au-delà que ça doit faire un genre de couleur fadasse type caca d’oie, mais on est en plein vol et non en cours d’arts plastiques) et là c’est du grand art de coup de foudre … médusée, me voilà atteinte en une demi-seconde par un syndrome répétitif « embrasse-moi ». Lui a mis un peu de temps à capter les signaux et me parlait pendant que je bavais la bouche bée tellement j’étais subjuguée. Quand il a eu fini son monologue, il paraît qu’il a demandé si j’avais un problème… mais je ne l’entendais plus, je ne le voyais qu’avec une forme d’attirance aimantée tel un dieu vivant … le temps s’est arrêté. Mes sens sont revenus : je l’entendais enfin, je le voyais toujours, je découvrais son parfum Hermès, je ne pouvais le toucher encore ni l’embrasser alors j’ai pris un chewing-gum après lui en avoir proposé un.

Je n’ai pas bossé d’un trajet à discuter avec lui et finir dans l’allée par s’échanger nos numéros …

Voilà comment ma vie a basculé après une courte nuit dans un avion.

jFA

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