Après la nuit vient le jour !

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Après avoir fait la fête avec Sarah et ses amies en boite de nuit pour lui remonter le moral, Miles se réveillait difficilement, quelque chose n'allait pas.

Il sortait de sa chambre, ses pieds nus sentaient la dureté du parquet en bois massif qui était ce qui l'avait décidé à choisir ce nouvel appartement. Il avait déménagé il y a à peu près quatre mois maintenant, car il détestait son ancien quartier.

Il y avait vécu avec son ancienne fiancée Lily. Cela n'avait pas duré ainsi un soir après sa journée de travail à l'hôtel. Miles avait eu beau retourner le problème sous différents angles, mais rien n'était acceptable. Le bonheur avait quelque chose de beau et terrible à la fois. Il pouvait être merveilleux et nous élevait vers de meilleurs cieux.

Il pouvait aussi nous plonger dans les pires abîmes. Pourtant, très tôt, on nous conditionnait à le chercher et à le désirer ardemment. On se berçait d'illusion en se disant que c'était normal, c'était un cap, voilà tout. C'était un mensonge, encore un. Tout le monde le croyait, alors c'était la vérité.

Le souvenir était douloureux, mais plus trop, car il avait juste accepté la chose. Sans combattre, sans lutter et surtout sans drame. Néanmoins, les larmes avaient coulé, mais pas les siennes. Ce jour fatidique, quelque chose avait changé en lui. C'était à cause de ces cauchemars réguliers, mais était-ce réellement mal de voir les ténèbres de-ci près.

Ce jour-là. Elle était celle qui était à l'intérieur de son monde.

Impérieuse et puissante, tout comme le labyrinthe, ou bien c'était un rempart contre quelque chose de plus étrange encore. Celle qui était la vérité que son cœur avait créée.

Elle était dangereuse, mais nécessairement présente à l'aube de sa conscience, comme le désir de survivre. Il avait compris une facette de ce cauchemar pendant l'incident. Sa mémoire s'ouvrit comme les pétales d'une fleur à l'aube d'une révélation aussi éclatante que le soleil.

Il avait compris un peu le mystère du labyrinthe. Il l'avait vue comme une source négative et terrible. En faites, c'était tout le contraire, la figure féminine et le labyrinthe était des protecteurs, mais avec des rôles différents. Le labyrinthe protégé avec ses murs, sa faible réalité et son âme.

C'était une évidence, ces remparts le protégeaient de quelque chose de terrible, même s'il ne savait pas de quoi. La femme était un protecteur, mais elle poussait Miles à l'action. Elle était son reflet et surtout la vérité qu'il se cachait pendant tout ce temps. Il ne savait pas tout ce qu'elle représentait pour lui, mais il le saurait un jour.

L'irréel dans le réel, la joie dans la peine. Ce soir, les illusions de Miles avaient volé en éclat quand il trouvait sa fiancée Lily dans leurs chambres avec un autre homme.

Il s'était douté à quelques pas de sa chambre a couché de ce qui se passait à l'intérieur, car ils n'étaient pas silencieux. Le choc avait percuté Miles au sternum comme l'aurait fait un boxer professionnel dans la catégorie des lourds. Une vive douleur le faisait se plier en deux devant la porte de cette chambre.

Puis une étrange image émergeait dans son esprit. Il y voyait la figurine féminine du labyrinthe. Elle était au sommet d'un pic fait d'une matière noire et lisse comme l'ébène. Elle se tenait au bord et levait les bras vers le ciel.

Dans sa main gauche, elle avait cette même épée étrangement organique. Elle fredonnait un chant beau et mélancolique. Une tempête semblait lui répondre en écho. On voyait le ciel sombre tranché par des éclairs violets. Une pluie argentée tombe sur le sol.

Miles se mit à genoux comme en transe.

Une épée semblable à celle de cette étrangère se trouvait à présent devant lui.

Il la prit en main et sentait un changement en lui.

Puis, il entendit la voix de la femme lui dire :

— Miles, l'heure de la tempête est proche, soit le corbeau des tempêtes ! Le temps du changement est là pour toi, enfin !

Accomplie notre volonté, chevauche la bête que tu as emprisonnée à tort !

Sois libre, Miles, sois LIBRE ! Détruit le labyrinthe et tes doutes !

Miles revint à la réalité, de son esprit, se posant la question s'il s'était évanoui. Une où plusieurs secondes après des râles de plaisir lui rappelaient tout. Il se relevait avec énergie et quelque chose grondait dans son cœur. Il pouvait presque entendre le bruit de l'orage et de l'eau.

Il ouvrait la porte.

Il voyait Lily et un homme accomplir le rituel nuptial. Ils étaient pleins de sueur. Le mouvement de va-et-vient lui provoque du cinétisme et chaque coup de rein érodé un peu plus son sang-froid. Étrangement, son cœur battait lentement. Il sentait un événement proche, une sorte d'anticipation, comme si tout son corps attendait un signal.

Puis il appelait Lily comme il l'avait fait mille fois auparavant :

— Lily !

Elle n'entendait rien ! Le bruit de ces râles était trop intense.

Il s'entait quelque chose qu'il n'avait pas senti souvent, la rage bouillonnait à présent pour la deuxième fois de son existence.

Soudain, il entendait entre les bruits des corps et les râles une voix lointaine.

— Miles, tue-les ! Tu les tous ! Miles ! Soit l'avatar de la mort !

Il sentait son bras vibrer sous la tension artérielle puis ses cordes vocales vibraient puissamment :

— Lily !!!

Elle avait entendu sa voix ainsi que sûrement ses voisins, mais il s'enfichait à présent.

— Miles, ce n'est pas ce que tu crois, je peux tout t'expliquer !

À ces mots, la rage de Miles devint différente, un peu comme si elle était le dernier stade d'une évolution et que sa conscience était devenue quelque chose d'autre. Son esprit pendant une milliseconde s'épanouit sans doute à cause de la montée d'adrénaline massive dans son corps.

Il se propulsait sur l'homme qui avait tourné la tête vers lui, celui s'apprêtait à dire quelque chose.

Miles lui lançait un crochet dans la mâchoire avec assez de force pour qu'il tombe du lit. L'homme était à terre, alors Miles, tout comme un sumo, l'écrasait de ces quatre-vingt-cinq kilos. Il martelait à présent son visage tantôt à droite, tantôt à gauche.

Au coin de la pièce, il voyait la femme du labyrinthe. Ou il croyait la voir, il n'était pas sûr. C'était une ombre qui avait une forme. Étrangement, elle souriait joyeusement et Miles sentait sa joie à travers la sienne. Plus il sentait le sang chaud sur ses phalanges et plus son cœur était alourdi par l'allégresse de l'avatar féminin de ces cauchemars.

Il était léger comme un nuage et puissant comme l'orage.

Un peu comme le corbeau des tempêtes.

Une voix s'imposait à son esprit, celle qu'il aurait dorénavant l'occasion d'entendre plus souvent.

— Miles, rappelle-toi de mon nom, Doyesha celle qui garde, celle qui punit, celle qui tue ! Soit libre, ne pardonne pas, soit fort et survie à ce monde.

N'oublie pas la tempête !

Tu dois t'arrêter à présent, calme ton cœur plein de juste rage, soit comme la pierre dure et imperméable. Notre œuvre est accomplie, Lily n'est rien. Elle ne représente que des limites !

Sois sans limite, Miles !

Savoure cet instant, car nous sommes maintenant plus qu'un, nous sommes l'amalgamation des ténèbres et de la lumière.

Tu as oublié Miles, mais désormais, tu sais porter ce secret non pas comme un fardeau, mais comme une porte.

Un jour, tu seras assez fort pour comprendre, un jour.

Une légère douleur dans les phalanges ramenait Miles au présent et à l'homme inconscient au visage tuméfié.

Il s'arrêtait, l'homme était vivant, sa poitrine se levait, ce qui était bon signe.

Dorénavant, il entendait les hurlements de Lily. C'était étrange, sa voix lui paressait lointaine, pourtant elle était à peine un mètre tout au plus.

Elle criait cette phrase en boucle :

— Arrête Miles, tu es fou, arrête, tu vas le tuer, je l'aime aussi !

Il tournait sa tête vers elle, car il comprenait les mots qu'elle prononçait a present, son cerveau avait récupéré cette faculté.

Il sentait la rage toujours présente, mais calme, un peu comme la tempête au loin. Il réfléchissait a tout cela mais son esprit restait vide.

Lily lui criait dessus encore une fois :

— Dit quelque chose, bon sang, sale monstre !

Il la regardait, elle était terrifiée, toutefois il n'éprouvait rien pour elle, toutes ces années ensemble, tout le bonheur, tout était parti en un instant.

Il la voyait couverte de sueur nue. Elle était frêle, mais il éprouvait un dégoût maintenant, car il était resté honnête.

Miles n'avait pas cherché le réconfort chez une autre femme.

Bien sûr, c'était une vieille mentalité, pas du tout moderne, mais c'était l'éducation de son père et de sa mère. Il ne demandait pas la lune. Il ne voulait pas une trophy wife ou une poupée sans cervelle. Non, il ne demandait pas plus de ce qu'il était prêt à offrir.

L'honnêteté et la décence, mais ce n'était pas grave, ce qui était fait, rien ne pouvait le changer à présent.

Il lui répondait :

— Je vais récupérer mes affaires, je n'ai pas ma place ici.

— Tu ne peux pas m'abandonner, je suis désolé, je n'aurai pas dû te faire ça, excuse-moi s'il te plait, je t'aime encore !

— C'est rigolo que tu parles d'amour, car moi, je ne ressens rien pour être honnête, je me fiche de toi et de cette inconnue avec qui tu couches.

Vous n'êtes rien, juste une virgule flottante dans un calcul. Un flocon de neige dans le blizzard.

Juste te regarder me donne envie de te gifler. Sarah avait raison, tu n'es rien qu'une conasse, mais ce n'est pas grave.

— Non, ce n'est pas vrai, menteur ! Tu ne peux pas effacer trois ans de vie commune comme ça ! MENTEUR !

— C'est exact, je me suis menti depuis longtemps, mais je me comprends un peu mieux maintenant. Je suis le corridor du labyrinthe, mais aussi autre chose.

La vérité était juste la belle et dangereuse.

— De quoi tu parles, Miles, tu me fais peur !

— Tant mieux alors, et tant qu'on y est, je ne te pardonnerai jamais.

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