Réponse à "La valse des mots"

de Image de profil de Victorius wangVictorius wang

Avec le soutien de  Pauline :), Théo Mambole 
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Image de couverture de Réponse à "La valse des mots"

C'est le moment. Arrêtez tout. Regardez. Elle arrive. Elle passe dans la rue, ses admirateurs se délectent à sa vue. Les gens se retournent sur son passage. Certains ont attendu avec impatience ce moment et d'autres sont des privilégiés de cet instant inoubliable. La vision de cette femme n'est que le symbole du péché originel. Elle rappelle la tentation dont personne ne peut se défaire, telle Esmeralda. Un défi pour le monde, un défi pour les gens.

Elle possède une chevelure abondante qui tombe derrière son dos. Ses cheveux sont bouclés, brillant des huiles avec lesquelles elle les entretient. Tant d'attention pour cette tignasse qu'elle tient de sa mère, en porte-drapeau. Une preuve flagrante, une légitimité qui fut émoussée par des mots jetés au visage un jour de haine : «Tu n'es pas ma fille.».

Comment pourrait-elle ne pas être sa fille ? Elle avait tout reçu d'elle , même ses plus terribles péchés. La raison ? Elle n’était pas voulue.

À chaque pas, au roulement de ses hanches, sa chevelure ondule et se fracasse sur son dos, telles des vagues sur une falaise. Sa noirceur contraste avec la pâleur de sa peau.

Lèvres rouges, d'un rouge à lèvres offert par un amant après une nuit de débauche. Une bouche à tentation s'étire sur des dents blanches. Sourire en coin, de contentement, faisant apparaître des petits plis sur sa joue. Bonheur d'une fossette, doigt de Dieu pour une chance infinie qui n'est pas si véridique. Car le malheur touche toute personne, même le plus beau des êtres.

Ses déplacements laissent un léger parfum qui crée une brûlure, un brasier destiné au plaisir des hommes et femmes qui ont l’occasion de le flairer. Flatterie insupportable.

La jalousie d'autres femmes, lui jetant les pires sorts pour son audace. Vipère, langue piquante, les rabaissements se déversent hors de leur bouche contre une personne qu’ils ne connaissent pas. Sa robe rouge, symbole d'une confiance proscrite, au décolleté donnant un vif aperçu de sa poitrine. On sent qu'elle est fière de cette admiration qu'elle récolte de la part de ses adorateurs. Une diablesse qui peut faire trembler les murs des chaumières. Elle a eu des hommes de toutes sortes dans son lit.

Rencontre de leur corps dans un moment intense.

Elle se souvient de toutes ces mains détaillant et de ces yeux caressant chaque partie de son corps nu. Les yeux brillant de fascination donnent une vive appréciation de sa magnificence, qu'elle récolte dans un désordre de désespoir qui frise l'hystérie. La rencontre de deux corps, vibrant, transpirant d'un sport ardent. Ils ne laissent qu'une trace indélébile sur son corps et sa vie. Elle ne se souvient pas de leur visage, ni de leur prénom. Le seul souvenir qui lui reste est celui de leurs ébats.

Elle n’est que femme d’un petit instant dans la vie des hommes ; pour devenir une maîtresse, une sex-friend, un coup d’un soir. Pourrait-elle refuser ce choix ? Elle ne connaît pas la réponse. Pour continuer à briller, elle se laisse emmener dans la folie charnelle. Malgré les insultes qui fusent de toutes parts : «Salope, pute, catin, fille facile». Pour une vie de tabou à la beauté incomprise.

Douleur déchirante de ce qui reste d’elle.

Arrivée dans son appartement, son repaire, son coin de décompression, elle s'abandonne au vice dans ce lieu où aucun homme n’a jamais posé les pieds. Elle le garde pour elle et ses sentiments.

Ses talons enlevés, son corps se dirige vers la salle de bain. Elle enlève toute trace de maquillage, se dévêtit et entre dans la douche. Elle se lave, se savonne de toutes parts pour une intention de propreté. Après cette délétion, devant le miroir, reflet de son visage, deux regards appartenant à la même personne. Apparition de tristesse, haine pour elle-même derrière ses beaux yeux noisettes. Un masque de beauté pour leur prouver, à lui, à eux, à elle, qu’elle est parfaite. Heureuse, bouleversante ; impossible à arrêter.

La beauté que sa mère a méprisée, son corps que son amour détruit et son être que les autres ont noirci, le tout resté en elle telle une partition qui se joue depuis la nuit des temps. Une vengeance contre une haine reçue petite. Une blessure douloureuse qui ne disparaît pas. Une revanche contre les faux mots d'un homme. Alors, les mensonges prennent une définition visuelle.

Mentir est devenu vital : un opium qui la fait se sentir bien pour la tuer en douceur, inévitablement. Ce mensonge n’est destiné qu’aux autres, pour leur regard,qui projette en elle pendant un instant une félicité qui se flétrit. Calomnier pour ne pas disparaître derrière les mots de gens, derrière leur mystification.

Appartenance à une vérité déplaisante, envie de vivre, d'être faussement heureuse. Sortie après deux heures de repos

Retour dans la pièce de théâtre, déguisement affûté. Lèvres roses, jupe noire, haut cintré noir. Claquement de talons sur le parquet de l’immeuble. Chemin vers une soirée, pour un faux moment de joie.

Et la voici à nouveau dans un lieu de perdition pour ce fait emmené dans la douleur d’un petit bonheur. Un homme s’approche d’elle, lui sourit, se présente et lui demande son nom. Réponse :« Anna, je m’appelle Anna.». Le sourire plaqué sur son visage, les yeux charmeurs. Beauté ébouriffante.

Mensonge.

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En réponse au défi

La valse des mots

Lancé par Pauline :)

Faite danser les mots. Ecrivez quelque chose de beau.

Le sujet est libre. Tout est permis : aventure entre amis, biographie de Néfertiti, lettre d'amour, chanson d'un troubadour, recette complétement farfelue, critique d'un livre lut et relut...

Surprenez-moi. Rythme, rimes, flamenco, plein de bobos, la gaffe de votre vie, le jour où vous avez cru que tout était fini... Peu importe quoi, tant que c'est joli. Si possible, appliquez-vous sur un aspect préci de votre récit : sentiment, intrigue, bizzaries...

En bref : ce que vous voulez, tant qu'on y retrouve une certaine musicalité.

Commentaires & Discussions

Le mensongeChapitre2 messages | 3 ans

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