15 Savannah

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tw : hot

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Depuis qu’il m’a lancé son foutu deal, Ash me laisse à peine le temps de respirer. Il veut que je ne voie que lui, que je n’entende que lui et que je ne sente que lui. Combien de bisous m’a-t-il volé en passant à côté de moi ? Combien de caresses à la dérobée ? De mains aux fesses qui me donnent parfois envie de le claquer ? Combien de fois s’est-il collé à moi pour me faire sentir son érection contre mon ventre ou dans mon dos ? De mains baladeuses qui remontent sans se gêner le long de ma cuisse dénudée vers mon entrejambe alors que je suis tranquillement assise sur le canapé du chalet ? Combien de fois ai-je supplié silencieusement pour qu’il poursuive son avancée tellement il me rend dingue ? Rien que d’y penser, mon sexe se contracte. À présent, je n’ai qu’une envie, le sentir en moi et le laisser m’emporter vers les méandres du plaisir sous ses coups de boutoir. À sa façon de m'allumer, je n’ai aucun doute qu’il sait très bien s’y prendre pour satisfaire une fille. 

Mon bas-ventre s’embrase. Mon cœur palpite. Si je m’écoutais, j’irais le rejoindre sous la douche. Je sais qu’il s’y trouve, j’entends l’eau s’écouler. Mais, j’ai encore la trouille de ces drôles de sensations qui se réveillent dans mon ventre. Cette nuée de papillons qui me chatouille les entrailles est un très mauvais signe. Il me serait tellement facile de tomber dans son piège et de m’en mordre les doigts. J’ai déjà bien trop donné pour me permettre de lui offrir quoi que ce soit. Je dois me préserver, d’autant plus que je ne serais pas ici bien longtemps. Et ensuite, qu’adviendra-t-il de ce nous éventuel ? Si je devais m’écrouler une nouvelle fois, je ne suis pas certaine de pouvoir me relever.

Face aux vibrations insistantes de mon réveil, je finis par m’extirper de mon lit. Ma cheville est encore un peu douloureuse, mais ce n’est qu’une toute petite entorse d’après l’interne à l’hôpital. Selon lui, je ne devrais plus rien ressentir d’ici la fin de semaine. 

J’aurais aimé enfiler mon long t-shirt pour couvrir un maximum de peau avant de descendre prendre mon petit-déjeuner, malheureusement pour moi, il est sale. Du coup, j’enfile cette nuisette terriblement sexy de couleur bleu océan avec dentelle noire à l’encolure. Je ne me souviens même plus de la raison pour laquelle je l’avais rangée dans ma valise. Bref, l’important, c’est qu’elle soit propre et qu’elle cache une grande partie de ma nudité.

Bizarrement, dès que j’ouvre ma porte, celle de la salle de bain s’entrouvre également. À croire qu’il a attendu exprès que je me lève pour qu’on se retrouve en même temps dans le couloir. Une vision de lui en serviette autour de ses hanches s’imprime devant mes yeux et un incendie digne d’un feu de forêt se déclare entre mes cuisses. Figée sur le seuil de ma piaule, je ferme les paupières un instant pour contrôler les émotions qui me submergent. Alors que j’inspire profondément, j’entends le son de ses pas se diriger dans ma direction. Pourquoi est-il obligé de passer devant ma chambre pour se rendre dans la sienne ? L’inverse aurait été tellement plus simple. 

— Je pensais te trouver dans le couloir. Tu me fuis à nouveau, jolie rouquine ?

Au son de sa voix au timbre terriblement envoûtant, j’ouvre les yeux. Je n’y peux rien, c’est plus fort que moi. Ses cheveux plaqués en arrière le rendent bien trop sexy. Comme dans ma vision, il ne porte qu’une simple serviette. Une goutte d’eau attire mon regard. Elle descend lentement le long de son torse et me donne envie de me jeter sur lui pour la retirer avec ma langue. La salive au bord des lèvres, je joue avec mon piercing, totalement hypnotisée par ce spectacle. Sans comprendre comment, je me retrouve d’un coup plaqué contre le mur de ma chambre, le piercing d’Ashton tout contre le mien. Son baiser me renverse. Chacune de mes terminaisons nerveuses s’enflamment alors qu’il laisse sa main remonter le long de ma cuisse en relevant la nuisette. Ses doigts se glissent sous le fin bout de tissu qui recouvre mon sexe. Il joue avec moi, me rendant totalement brûlante pour lui.

— Pourquoi es-tu aussi bandante, Savannah ? demande-t-il au moment où je pousse un gémissement. Je me suis encore branler en pensant à toi sous la douche.

Son aveu m'électrise de la pointe des cheveux au bout des orteils.

— Ferme-la et continue, bordel !

Un sourire canaille se dessine sur ses lèvres, avant que sa bouche vienne de nouveau s’enchaîner à la mienne. Comment ce mec parvient-il à me rendre aussi folle ? Mais, je n’ai pas le temps de me poser la question, le doigt qu’il vient d’introduire en moi me fait perdre toutes pensées cohérentes. Je m’accroche à ses cheveux, à son épaule pour ne pas me liquéfier sous ses doux va-et-vient. Un deuxième doigt suit le chemin du premier alors que ses lèvres quittent les miennes pour venir goûter la peau de mon cou. 

— Putain, t’es tellement mouillée, princesse ! Laisse-moi te goûter, souffle-t-il tout contre mon cou.

Rien qu’à l’idée, mon ventre se contracte violemment. 

Et comme s’il avait deviné mon accord tacite, certainement avec le léger grognement qu'émet ma gorge ou la contracture autour de son doigt, il descend les bretelles de ma nuisette avec ses dents sans discontinuer ses mouvements à l’intérieur de mon ventre. J’ai chaud. Horriblement chaud. Je vais finir par fondre au même titre que les icebergs sous le réchauffement climatique. 

Alors qu’il se dirige vers mon sud, sa langue part à la découverte de chaque parcelle de peau qu’elle croise. Il s’attarde un moment sur mes seins. Il les lèche, les suçote, les mordille. Je suis totalement à sa merci. Il pourra faire de moi ce qu’il désire, il obtiendra mon accord quoi qu’il me demande. Je ne suis plus que désir brûlant, totalement à sa merci.

Lorsqu’il retire ses doigts pour faire tomber la seule barrière qui me reste, un vide sidéral me saisit. Je grogne de frustration sous son regard amusé.

— Tu disais quoi l’autre jour ? Ah oui, je me souviens : « jamais de la vie », me taquine-t-il.

Enfoiré !

— Tu sais que je peux toujours me barrer ? Et peut-être même te castrer juste avant ?

Accroupi devant moi, il me jette un sourire railleur, tout en me regardant avec un regard rempli d’espièglerie. Devant son air coquin, mon cœur rate des milliers de battements, avant de repartir comme un dingue.

— Je suis certain que t’as plus envie que je te prenne que de me castrer.

Oui, bon d’accord, il n’a pas tort, mais il ne pourrait pas fermer sa bouche et continuer ce qu’il était en train de faire. Ne se rend-il pas compte que je suis une braise ambulante ? Je meurs de chaud et il s’amuse au lieu d’éteindre cet incendie ravageur.

Au moment où je m’y attends le moins, il attrape ma jambe, la passe sur son épaule et abat sa bouche sur ma moiteur. Un léger cri franchit mes lèvres au moment où sa langue tourne autour de mon clitoris. Il me déguste avec une telle sensualité que je suis en train de mourir à petit feu. Ce mec sait jouer de sa langue et de son piercing. Jamais un de mes partenaires ne m’a donné autant de plaisir en me dévorant ainsi. Même Liam qui est un super bon coup ne lui arrive pas à la cheville. 

— T’es vraiment délicieuse, rouquine, articule Ashton d’une voix cassée par son propre plaisir avant d’introduire à nouveau ses doigts en moi. 

Sous son exquise torture, je suis en train de perdre pied.

Oh, mon Dieu ! 

— Ash…

— Oui, princesse ? Dis-moi ce que tu veux, je suis à tes ordres.

— Baise-moi. 

Il s’arrête de me doigter comme si mes mots l’avaient choqué. Qu’est-ce qui m’a pris d’être aussi directe ? Ce n’est pas moi en plus, mais j’ai tellement envie de lui que j’en deviens folle. J’ouvre les yeux pour le regarder. Son regard irradie de son désir. Nous nous observons un court instant. Le voir en dessous de moi me donne un sentiment de puissance, d’autant plus que j’ai l’impression d’être réellement importante à ses yeux. 

— Pas maintenant, princesse. On manque de temps. Demande-moi autre chose et je m’exécuterai.

— Fais-moi jouir, j’en peux plus.

Le sourire qu’il ,me lance me fout un nouveau coup dans la poitrine et embrase chacune de mes cellules. Il va prendre un réel plaisir à me faire atteindre les étoiles, je le lis clairement dans son regard.

— Ça, c’est dans mes cordes et vu comme t’es bouillante, il va pas me falloir longtemps.

— Prétentieux.

Encore un sourire qui me fait vibrer de partout.

— Deal ?

— Ferme-la et occupe-toi de moi. Je vais crever sinon.

Il laisse échapper un bref ricanement, avant que sa bouche ne vienne à nouveau me goûter et que ses doigts se mettent à bouger. D’abord lentement, puis de plus en plus vite. Je m’accroche encore à ses cheveux, à ses épaules. Mes gémissements se font de plus en plus rapides. Mon pouls doit atteindre les deux cents pulsations par minutes tant ça cogne fort contre ma cage thoracique. Ma respiration se fait de plus en plus courte. Mon sexe se contracte de plus en plus fort.

— C’est ça, rouquine. Vas-y, jouis. Je veux te sentir autour de mes doigts.

Et comme si ses mots étaient l’élément libérateur, je m’envole vers le firmament dans un cri de plaisir. Chancelante, mon dos s’appuie un peu plus contre le mur pour me soutenir tandis qu’Ash se relève. Il replace une mèche derrière mon oreille. Ce que je lis dans ses yeux me plait énormément. Pas un mot n’est échangé comme si cet instant était si précieux qu’il ne pouvait pas être brisé, ni par l’un ni par l’autre. Je me noie dans son regard, dans cet échange silencieux. Ses doigts me caressent avec une tendresse qui m’étonne presque venant de sa part. 

— T’es tellement belle, Savannah. 

Un léger sourire s’accroche à mes lèvres et lui donne visiblement envie d’y poser son pouce.

— Cette sublime bouche finira autour de ma queue avant que je m’enfonce en toi. 

Son timbre est si doux que je ne parviens pas à m’offusquer de ce qu’il vient de dire. En vérité, j’ai grave envie de le goûter à mon tour, de lui rendre avec autant d’intensité tout le plaisir qu’il vient de me donner.

— Dans tes rêves, Ash, lancé-je plus pour le fun qu’autre chose.,

Il pose délicatement ses lèvres sur les miennes.

— Les rêves sont faits pour être réalisés, Savannah. En attendant, file te préparer, la fête du ranch nous attend.

Ah oui, c’est vrai, je l’avais un peu zappée. Elle aurait dû avoir lieu la semaine dernière, mais a été reporté à cette semaine à cause d’un violent orage qui s’est abattu toute la journée. Nills a donc dû prendre la décision d’en décaler la date. Il faut qu’on arrive pas trop tard au ranch pour que tout soit prêt lorsque les premiers visiteurs arriveront. Les stands sont nombreux et on a été obligé de demander de l'aide à plusieurs ranchers des coins pour nous filer un coup de main. D’après Sarah, c’est tous les ans pareils. Nills organise la plus grande fête de cow-boys des coins, c’est ainsi qu’elle m’a présenté les choses. Pour ma part, je serai en charge des nouvelles inscriptions pour les futurs cours d’équitation. Je n’aurai donc pas besoin de m’approcher des chevaux. Par contre, je ne suis pas certaine de pouvoir m’approcher du grand brun aux yeux de cendre qui est encore tout contre moi. Pas avant, le soir en tout cas. Pas avant qu’on enclenche le barbecue et qu’un groupe tout droit venu de ma ville d’origine monte sur scène. Je ne les connais pas, mais j’ai entendu Ash dire à Kyle que c’était un groupe génial. On verra bien.

— Tu m’as l’air bien loin, rouquine. À quoi tu penses ?

Un sourire ourle mes lèvres alors que je reviens au moment présent. 

— À la fête. 

Ma réponse semble le satisfaire puisqu’il sourit à son tour. 

— D’accord, alors je te laisse aller prendre une douche et t’habiller. Même si ça me brancherait bien de te suivre sous l’eau.

Il n’est pas croyable ! Je secoue la tête tout en levant les yeux.

— Ben quoi ? fait-il en haussant les épaules.

On dirait un petit garçon, plein d’innocence. Plus, je le découvre et plus il me plait. J’aime son côté viril, son côté joueur, sa sensibilité, ses joutes verbales et ses coups de langue. Enfin pour ça, je devrais même dire que j’en raffole carrément. Je suis certaine que si je creusais un peu plus, je découvrirais en lui des facettes qui pourraient me subjuguer encore plus, au point de me perdre. Et c’est bien là où le bat blesse, peu importe que tout me séduise en lui, je ne suis pas prête à lui offrir mon cœur.

Après un dernier baiser sur ma tempe qui me fait frissonner, il me laisse seule à débattre intérieurement sur ce que j’éprouve pour lui.

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