Je pleure toutes mes larmes. Bientôt, c'est eux qui pleureront en moi.
Ils me prendront, me cracheront, me retourneront, me baiseront. Et moi, je ne serai qu'esclave de leurs désirs. Qu'esclave pour de l'argent. Le pognon fait tourner le monde, comme un homme tourne une jeune femme apeurée pour la faire entrer dans la fête. J'ai peur, je pleure, je crie, je hurle, je veux m'enfuir.
Cette fleur je voudrais la garder, pour lui que je ne connais pas encore, mais qui un jour serait venu, m'aurait charmée, courtisée, admirée, voulue, et peut-être aimé. Mais mes études me crient : « Argent ».
C'est le Mac qui va le faire la première fois, il ne veut pas de filles incompétentes. Normalement il en prend qui savent déjà faire, qui connaissent. Mais je semble lui plaire, mon air de biche apeurée et sans le sous, sans dessous, semble l'attendrir. Assez pour me mettre dans son lit et m'apprendre le métier. Il me dit que beaucoup d'hommes payent cher pour dépuceler une pucelle, mais il connaît les manières de certains, et il ne veut pas ça pour moi. Il veut du doux.
Du doux quand je hurlerais dans la douleur pendant qu'il me déchire.
Si un jour j'ai des enfants, est-ce que je leur dirais que leur mère était une pute ? Que leur mère à offert sa virginité contre des liasses ? Je suis assise dans sa camionnette, je l'attends. J’attends qu'il vienne me prendre et m'offrir la petite mort. Je tremble, j'ai peur. Je regrette, je veux partir, courir, revenir en arrière, m'en -

La porte s'ouvre, c'est moi qu'il vient ouvrir.