Sale temps - Sa voix d'Outre-Savoie

3 minutes de lecture

Sale temps


Le temps passe sans se retourner

Le temps passe aux pas cadencés

Pas de danse

Y'a qu'à danser

C'est tendance

En sandales

Sur la dalle
Le temps passe à la télé

Les scandales

Les affaires

Et tant qu'à faire

Courir après le temps passé sans se lasser

Par beau temps

Barbotant

Haletant

Dans l'étang

Dans les temps

Parce qu'on a le temps
Passer à la télé

Tout le temps

Tant mieux

Et puis Se passer de télé

De temps en temps

Par dépit

Tant pis

Je suis partant, pourtant

Un répit …

Le temps passe à la télé

Courir après le temps, c'est tentant

Courir après le temps sans jamais le rattraper

Le temps passe sans se retourner

Temps bourrin !

Et je remets cinq francs dans le nourrain


Vivre avec son temps

Ça prend du temps

Coller au temps

Vieillir autant

Le temps d'un été

Le temps d'un sourire

Le temps d'un baiser

Le temps d'un regret

Le temps des secrets

Le temps d'antan

Le temps presse

Le temps se dresse

La tendresse

La tempête

La tambouille

Les magouilles

Ça chatouille ou ça grattouille ?

Tout se brouille

Les grenouilles bidouillent dans la gadouille

Une patrouille de fripouilles en vadrouille gazouille

J'ai la trouille, je dérouille Allez, on se grouille !

Tant de temps passé

A se retourner

Sentant venir le temps

Dans cent ans, ça s'entend

Le temps passe sans se retourner

C'est ça le temps …

Sale temps !

C'est Satan.


La voix d’outre-Savoie

Clin d'œil en direction d'un deuil succédané

De tant d'années recouvrées au seuil de l'automne

Sous couvert d'un rictus damné et condamné

A tâtonner sans fin sous la grisaille atone

D’un air glacial et sec, enveloppe sévère.

C’est véritablement, prémices de l’hiver

La naissance de vents violents et pervers

Mutant les prés joyeux en un vil enfer vert.


Les rafales éhontées d’un ouragan voleur

Ont eu raison des derniers relents de mon cœur.

Plutôt que d’esquisser l’embryon d’un sourire.

Mon âme désormais préférera mourir.


Tempête, Ô temps qui casse

(Mais si ça rime, Karim ...)

Tempête, t’embêtes tout l’monde

De tes tourbillons fous, de tes borées immondes

Orage, Ô désespoir !

(Il fallait que j’la fasse

Un peu d’humour n’a jamais fait perdre la face)

N’ai-je dont tant vécu que pour cette avarie ?

Enfermé en enfer mais jamais aguerri

Je subis tes caprices et Capri c’est fini

Car c’est à Rimini que naquit Fellini.

Les rafales éhontées d’un ouragan voleur

Ont eu raison des derniers relents de mon cœur.

Et puisque le tourment n'a pas de ministère

C'est mon âme qui va dévoiler le mystère :


La tempête en Savoie perturbe de sa voix

Le silence si lancinant et nous envoie

Des accents de Russie et dans cette rue-ci

Ou dans cette allée là où j’ai connu Lucie

(Elle et moi, quel émoi !)

Il se crée en secret

Un crépuscule infâme, un destin échancré

Prémisses avérées pour amours impossibles

Que les affres de l’orage ont choisis pour cible.


Les rafales éhontées d’un ouragan moqueur

Ont eu raison des derniers relents de mon cœur

Sous une pluie de pleurs ma jeunesse s’éperd

Mon âme aigrie s’enfuit et délaisse ses pairs


A savoir que sa voix résonnait dans ma tête

Ma jolie savoyarde avait l’esprit en fête.

On s’est aimé de Pâques jusqu’à la Toussaint

Tout simplement.

Elle était mon petit poussin

J’étais son spadassin mais le soleil un jour

Cet astre bienveillant pour notre bel amour

A quitté la cité.

De celle que j’aimais

Éloigné à jamais, je errais je ramais …


Les rafales éhontées d’un ouragan farceur

Ont eu raison des derniers relents de mon cœur

Sous les foudres des cieux tumultueux et froids

Mon âme torturée a sombré dans l’effroi.


Te voilà à présent mon complice d’un soir

Je t’ai dévoilé la mon complet désespoir

Tu n’as pas tout compris et je t’en félicite

C’est moi qui n’ai pas été assez explicite

Mais essaie un instant, un court instant seulement

De te mettre à ma place et capter mon tourment

Pour ce faire, librement, sans obstacle et sans frein

Il te faut tout d’abord entrer dans le refrain


Les rafales éhontées d’un ouragan rageur

Ont eu raison des derniers relents de ton cœur

Sous les foudres des cieux tumultueux et froid

Ton âme torturée a sombré dans l’effroi


Et sous le vent gourmand, imagine le temps,

Ce tangage de vie : tu attends le printemps

Tu t’engages dans l’eau perturbée de l’étang

Dans les temps, haletant, et tu espères tant

Le retour du beau temps qui te rendra ta mie

Le temps de faire l’amour, nus sur un tatami.

C’est dans cette anxiété que ton esprit divague

T’enlisant, en lisant les tançons de ces vagues …

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Djymee ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0