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Au centre d’un vaisseau spatial, des centaines de capsules éclairées d’une lueur rosâtre sont disposées en cercle autour d’un pilier central. Des milliers de tubes fins et remplis d’un liquide bleuté les relient ensemble. Un groupe de créatures non humaines se réunissent autour d’une capsule. Sur le verre, une plaque indique : sujet n° 156-ST planète Terre. Humain.

Ces êtres : grands, très fins et bleus de peau, semblent en grande discussion télépathique. Et pour cause, ils sont dépourvus de bouche, mais cela ne semble pas les gêner le moins du monde.

— Il a réussi…

— Que fait-on maintenant ?

— Test validé, la race humaine obtiendra donc une seconde chance.

— Oui, mais est-ce suffisant, Mastrio Tal ? Tant d’autres ont échoué en se laissant dominer par leur peur et leur ego.

— Tu connais le plan, Ankys. Il suffit d’un seul humain pour changer le cours des choses. Laissons celui-ci semer la graine de la volonté, de l’espoir et de l’amour. Son sacrifice a empêché la destruction de l’humanité au sein de l’univers. Ils apprendront.

Mastrio Tal, qui semble être le chef de la faction extra-terrestre, s’éloigne de la capsule en déclarant d’un ton sans appel.

— Ramenons ces sujets chez eux. N’oubliez pas d'effacer leur mémoire, en forçant la dose sur notre vainqueur. Il semble doté d’une force mentale plus grande que ses congénères. Retirons-nous à présent et nous reviendrons à nouveau dans cinq cents ans surveiller leur avancée et relancer le test si besoin.

À ces mots, tous reprennent leur poste et le vaisseau met le cap sur la Terre.

Dans une nuit froide de décembre, des centaines d’individus se réveillent dans leur lit, l’esprit embrouillé comme s’ils venaient de vivre une expérience intense, mais dont ils n’avaient plus aucun souvenir. Comme un rêve oublié.

Et, dans une chambre d'une maison isolée de la campagne anglaise, un homme enlace avec force sa femme contre lui. Il respire ses cheveux blonds et dépose de nombreux baisers sur ses épaules. Une étrange sensation enserre son coeur, une impression désagréable qui ne s'estompe pas.

— Je ne te perdrai plus, lui murmure-t-il dans le creux de sa nuque en étouffant un sanglot.

Sa femme échappe un gémissement, elle caresse le bras de son mari qui repose sur sa poitrine voluptueuse.

— Hmm, tu as fait un cauchemar, toi.

Est-ce le cas ? Son esprit est embué, il ne se rappelle pas avoir rêvé.

— Possible.

Il relâche la pression sur le corps de sa femme et se positionne sur le dos. Il ne parvient plus à dormir, l'angoisse le tenaille, ses membres tremblent. Il se force à fermer les yeux et se laisse bercer par le vent qui souffle dans la plaine et joue avec le carillon à l'entrée de leur maison. Il pense au magicien d'Oz, la petite Dorothy emportée par la tornade dans un autre monde. La tornade. Le sentier doré. La boucle sans fin.

Il rouvre les yeux en sursaut, la bouche figée dans une expression d'horreur.

FIN

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