52. Danseur romantique et passionné

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Alken

Je descends les escaliers qui mènent au quai de mon TGV. Le départ de la Gare Lille Europe m’emmène toujours sur les mêmes pensées. Quel est l’architecte qui a pensé que faire une gare ouverte à tous les vents dans une ville du Nord était une bonne idée ? Franchement, ça doit être le fait d’un parisien issu d’une grande école qui n’a jamais affronté le froid d’un matin hivernal à Lille. Je n’ose même pas enlever mes gants pour envoyer un SMS à Joy. Et pourtant, on en a échangé, des messages, ces derniers jours. J’adore savoir ce qu’elle fait de ses journées, ses petites pensées, ses photos coquines ou pas. Elle a l’air de bien profiter de son frère même si ça reste compliqué avec sa mère.

Le train en provenance de Bruxelles arrive enfin et je laisse la petite jeune au style punk qui attendait à mes côtés s’engouffrer dans le wagon. Je pense qu’elle doit avoir à peu près l’âge de Joy et de Kenzo. Et ce qui me rassure, c’est que même si elle est plutôt mignonne, je n’éprouve aucun désir pour elle. Des fois, je me questionne quand je réalise que la jolie brune pourrait être ma fille. Je me demande si je ne fais pas ma crise de la quarantaine, mais elle est bien la seule à me faire cet effet-là. Je pense que l’âge n’a rien à voir avec mes sentiments et mon désir et qu’il y a bien une alchimie particulière entre elle et moi.

Je m’installe en sortant mon téléphone alors que la voix un peu nasillarde indique la fermeture des portes et je m’amuse lorsque le chef de train annonce la même chose en anglais. Sur ces lignes internationales, ils pourraient au moins mettre quelqu’un qui ne parle pas anglais comme une vache espagnole. Je tapote un petit message à Joy.

Coucou ma belle. Je suis dans le train. On se voit toujours ce soir après ma séance de préparation à mon spectacle ? Au fait, penser à toi, encore nue au lit, me met dans un bel état de tension, si tu vois ce que je veux dire.

Eh oui, il est encore tôt et je suis sûr qu’elle paresse au lit si elle est réveillée. Au chaud sous sa couette. Je l’imagine en train de s’étirer félinement pour finir d’éveiller ses sens avant de se saisir de son téléphone.

Bonjour, charmant danseur ! Évidemment qu’on se voit ce soir. J’ai hâte que tu me sauves telle une demoiselle en détresse kidnappée par sa propre famille. Il reste une petite place dans mon lit, j’aimerais beaucoup que tu la combles…

Je souris comme un idiot dans le train et passe le reste du court voyage jusqu’à Paris à la chauffer en lui indiquant le programme que je lui réserve ce soir. J’ai réservé une chambre d’hôtel pour la nuit à Paris et même si je sais qu’elle ne va pas y dormir, j’espère bien rentabiliser mon investissement par une chaude soirée en sa compagnie. Je lui ai donné rendez-vous au pied de la fontaine St Michel et j’espère qu’elle portera sa petite robe noire sexy dont elle m’a parlé dans ses messages. Je passe la journée à l’imaginer en train de répondre à mon désir et me fais réprimander à plusieurs reprises par Mohamed Benkali qui me trouve “ailleurs”. Tu m’étonnes. La danse que je veux faire aujourd’hui, ce n’est pas avec Markus et Jack, mais bien avec mon élève, cette femme délicieuse et charmante. Et c’est une danse que je veux conclure au plus profond d’elle.

Quand je sors du métro à côté de la librairie Gibert, il fait toujours aussi froid, mais la vue de la jeune femme qui m’attend et me sourit quand je m’approche a de quoi bien me réchauffer. Elle saute directement dans mes bras et vient m’embrasser avec une fougue qui me donne envie d’oublier le restaurant pour passer directement à la case hôtel, mais je me retiens. Je la repousse un peu pour pouvoir l’admirer. Elle est vraiment à croquer. De longues bottes noires qui remontent jusqu’à ses genoux viennent dessiner la longueur de ses jambes couvertes de collants bariolés qui contrastent avec sa robe noire et serrée. Son décolleté est à peine dissimulé par une écharpe rouge sur laquelle vient se déposer sa magnifique chevelure brune. Mais le clou du spectacle, ce ne sont pas ses seins voluptueux ou sa taille qui invite à l’étreinte, non, c’est son sourire qui resplendit. Je deviens de plus en plus accro, moi. J’ai l’impression qu’on est de plus en plus loin du simple plan cul.

— Wow, Joy ! Tu sais qu’il n’y a pas plus belle femme à Paris, ce soir ?

— Quel baratineur tu fais, rit-elle. Mais je te remercie du compliment, beau gosse. De la part du mec qui fait se retourner toutes les hétéros du coin, ça me touche.

— Je ne baratine pas, je suis en admiration. Allez, viens, suis-moi, je t’emmène dans un petit resto grec que je connais pas loin d’ici. Pas un piège à touristes, tu vas adorer.

Main dans la main, nous traversons les rues de Paris et nous arrivons sur une petite place un peu plus discrète où se trouve le restaurant dans lequel j’ai réservé une table pour la soirée. Un musicien y joue des musiques traditionnelles alors que le patron me salue à mon arrivée.

— Vous avez ramené un petit joyau, Monsieur O’Brien, ce n’est pas habituel ! Elle doit être bien spéciale pour vous accompagner dans votre petit repère de célibataire, sourit-il alors que nous enlevons nos manteaux et nous installons à une petite table, près d’un grand feu de cheminée.

— Pour une femme comme elle, quelle folie ne ferait-on pas, Panakos ?

— Rien que ça ? Est-ce que je t’ai déjà dit que je n’aimais pas les compliments ? rougit Joy.

— Mademoiselle, une femme comme vous mérite tous les compliments du monde, répond le Grec.

Je souris et continue à l’admirer maintenant qu’elle ne porte plus que sa petite robe sexy. Sous la petite table, nos genoux se touchent et je me penche vers elle pour lui voler un baiser alors que mes mains caressent ses jambes.

— J’espère que tu aimes la nourriture grecque, ma Puce, mais garde de la place pour le dessert car on va le prendre à l’hôtel.

— Je ne connais pas plus que ça, mais je suis plus sucré que salé, de toute façon, sourit-elle en me faisant un clin d'œil.

— C’est plaisant, en tous cas, de pouvoir passer un petit moment comme ça dans l’anonymat de la capitale. Ici, personne ne peut nous reconnaître, ici on peut être nous, tout simplement.

— Oui, et sans aucune chance que Kenzo ne nous dérange, rit Joy. Ça pèse dans la balance, en plus. Ça me fait plaisir que tu sacrifies ta soirée en célibataire pour moi.

—Tu rigoles ? Je n’ai jamais été aussi heureux d’être avec quelqu’un de ma vie ! On dirait qu’on est les stars d’un film romantique et que tout le monde envie notre bonheur de nous retrouver !

— Dis-donc, serais-tu un romantique, Alken ? Tu m’as caché ça.

— Disons qu’être avec toi me transforme, Joy.

Nous commandons chacun des spécialités alors que le musicien continue ses morceaux enjoués et la soirée passe en un éclair. Joy me raconte son repas de Noël où son propriétaire s’est fait draguer par une des tantes de son père. On rigole, on partage, on discute, comme si on se connaissait depuis des années.

— En dessert, je vous propose mes célèbres et délicieuses baklavas. Vous vous laissez tenter ? demande le propriétaire du resto.

— Je ne sais pas, je laisse choisir la demoiselle, souris-je.

— Je n’ai plus faim, je crois que je ne pourrai rien avaler de plus, moi, désolée. Mais prends un dessert si tu le souhaites.

— Panakos, je suis désolé, mais le dessert que je veux prendre ce soir, ce n’est pas toi qui pourras me l’offrir, indiqué-je en ne quittant pas Joy des yeux.

— Ah, je comprends, Monsieur O’Brien. Amusez-vous bien alors !

Joy me fait les gros yeux avant de rire, un peu mal à l’aise si j’en crois la rougeur de ses joues.

— Merci pour ce délicieux repas, en tous cas, s’adresse-t-elle à notre hôte.

Je paie l’addition pour nous deux et l'entraîne jusqu’à l’hôtel où j’ai réservé la chambre. Le froid nous empêche de vraiment savourer cette petite marche et profiter l’un de l’autre, mais la porte de l’ascenseur à peine refermée, Joy se jette sur moi et m’enlace pour me rouler une pelle comme si nous étions deux adolescents en manque.

Lorsque la porte s’ouvre à mon étage, nous nous écartons à peine, le temps pour moi d’ouvrir la porte. Dès que nous nous retrouvons seuls dans cette pièce joliment décorée, ma belle brune m’attire contre elle sur le lit double de la chambre. Nous nous effondrons dessus et déjà ses doigts défont ma ceinture et mon pantalon.

— Tu es bien pressée, Joy. Tu ne veux pas profiter un peu de ce magnifique lit ?

— On en profitera autant que tu veux plus tard, sourit-elle en déboutonnant ma chemise avant de s’arrêter brusquement à moitié. A moins que tu n’aies pas envie ?

— Après le Grand Jeu que je t’ai sorti, tu penses que je vais en rester à un simple baiser ? Mais tu te mets le doigt dans l'œil, ma chérie ! J’ai une folle envie de toi. Tu es tellement belle et excitante.

Nous prenons alors le temps de nous déshabiller l’un l’autre. Son petit soutien-gorge en dentelle rouge assorti à sa culotte me fait comprendre qu’elle aussi a bien préparé son audition du soir. Nous entamons notre danse en couple dans un ballet de caresses et de baisers échangés entre deux gémissements que ni elle, ni moi, ne pouvons retenir. Je fais passer mes lèvres et ma bouche sur chaque centimètre de sa peau pendant qu’elle me caresse ce sexe qui va bientôt la pénétrer. J’attrape ses mains et l’immobilise sur le lit, alors que ma verge coulisse lentement le long de ses lèvres trempées. Elle ondule sous moi avec toute l’agilité que la danse lui confère et rapidement, je sens mon gland qui commence à s’insérer en elle.

— Joy… Arrête… Je n’ai pas de préservatif…

— Attends, tu plaisantes ? Tu es venu ici sans faire le plein ?

— Mais si, j’en ai dans la table de chevet, mais pas là, expliqué-je en donnant un coup de rein pour m’enfoncer un peu plus en elle, la faisant délicieusement gémir.

— Je n’ai jamais… Enfin… Tu vois quoi ? bafouille-t-elle avant de rire nerveusement. Merde, la conversation va virer beaucoup moins excitante là. Je prends la pilule, et mes derniers tests étaient ok, si jamais…

— Cela veut dire que oui, tu veux que je continue à te prendre comme ça, déclaré-je en effectuant quelques longs et puissants va-et-vient au fond d’elle avant de me retirer totalement pour lui laisser une chance de réfléchir. Ou alors tu préfères que je nous protège tous les deux. Je ferai tout ce que tu me demanderas, Joy.

— J’espère que tu mettais des capotes avec la secrétaire cochonne, bougonne-t-elle en enroulant ses jambes autour de ma taille. Arrête de discuter et prends-moi, Alken, je t’en prie.

— J’en mettais même avec ma femme qui ne prenait pas de contraception, chuchoté-je en m’enfonçant à nouveau en elle.

La sensation est divine et décuplée par rapport à nos étreintes précédentes. Plus aucune barrière ne m’empêche de ressentir les contractions de l’intimité de ma partenaire sur mon sexe tendu. Je lui suçote un téton tandis que nos corps entreprennent une valse sensuelle et lente, une valse qui s’accélère progressivement comme s’intensifie le plaisir que nous ressentons tous les deux. Lorsque ses doigts viennent se poser sur son clitoris, je me redresse sur mes avants-bras et l’admire alors que notre étreinte se fait plus sauvage. Elle ferme les yeux sous l’effet de l’orgasme qui la saisit comme par surprise alors que je l’observe ainsi jouir sous mes yeux. J’essaie de résister le plus possible à la jouissance mais quand elle accélère encore ses mouvements et s’empare de mes lèvres pour un baiser passionné, je cède à l’extase. Je me déverse en elle en poussant un cri que je ne peux retenir et je poursuis ainsi ma chevauchée jusqu’à ce qu’elle me repousse un peu afin de reprendre son souffle.

— Mmmm, Joy. Tu sais que tu es merveilleuse ?

— On va bien ensemble alors, sourit-elle paresseusement en nichant son visage dans mon cou.

— Si tu passes la nuit avec moi, je te promets de ne pas être sage, ma chérie. Je veux passer la nuit à te faire l’amour et ne te libérer qu’au petit matin après un bon petit-déjeuner. Tu penses que ça peut s’arranger ?

— Tu me feras un mot d’excuse pour mes parents ? Parce que le programme me tente bien.

— Tu veux que je mette un mot dans ton carnet ? ris-je en m’écartant un peu d’elle afin de nous laisser récupérer de cette chaleureuse joute amoureuse.

— S’il te plaît. Et tu précises bien que c’est pour me faire jouir. Ça fera plaisir à ma mère, s'esclaffe-t-elle, faisant bouger ses jolis seins au passage.

— Bien entendu, il ne faut pas lui cacher les raisons de ton absence.

Sans lui laisser le temps de répondre, je l’embrasse à nouveau, laissant ainsi s’exprimer toute la passion que je ressens pour elle. Lorsque ma bouche commence à se poser dans son cou et à entamer une lente descente, Joy comprend que je suis déjà prêt pour la suite de nos ébats. La nuit ne fait que commencer et j’ai l’impression que je suis déjà au paradis.

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