Brume-du-douzième-signe

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Je ne parlai à personne de cette rencontre. Je racontai que des villageois d'un hameau à mi-chemin d'Ise m'avaient aidé, sans fournir plus de détails. Mon aventure ressemblait beaucoup trop à un « enlèvement par les kami », ces disparitions mystérieuses qui ont lieu lorsqu'un mortel pénètre par erreur dans l'autre monde, pour être crédible.

La vie continua pendant plusieurs semaines. J'avais du mal à me remettre de la perte de ma sœur. Le mystérieux garçon qui m'avait aidé m'avait suggéré que la seule façon de le remercier était de rester en vie, et c'est véritablement la seule chose qui me fit tenir.

Je ne savais pas si je le reverrais un jour. Aurais-je le moyen de lui rembourser ma dette ? Pourquoi m'avait-il aidé ? Qui était-il ? Ces questions me hantaient.

Du visiteur nocturne de ma sœur, il n'y avait plus trace. La pièce où elle avait reçu ses clients restait fermée. En me décidant enfin à la ranger, j'y trouvais son futon vide, à l'oreiller encore couvert des cheveux inconnus... Le peigne qu'il avait offert à ma sœur gisait sur la coiffeuse, abandonné. Je me débarrassai de tout cela.

Une année passa. Le Nouvel An approchait, et je savais que je devrais bientôt rejoindre le groupe des « jeunes », la sociabilité de la population adolescente du village. Tous les jeunes garçons et filles pubères y étaient intégrés après le passage de l'année de leurs quinze ans. L'idée m'angoissait, parce que je savais que je serais obligé de me prêter à la pratique du « yobai » ou « visite nocturne », consistant à visiter la nuit les jeunes filles célibataires du même groupe d'âge chez elles pour avoir des rapports sexuels et acquérir une expérience de ces choses-là avant le mariage. La perspective de pratiquer ce que les brutes responsables de la mort de ma sœur avaient voulu lui faire me dégoûtait. Au moins y avait-elle échappé.

Je pris l'habitude de déserter le village aussi souvent que possible. Après la cérémonie du fundoshi iwai – la remise officielle du premier sous-vêtement d'homme, que je portais en réalité depuis bien longtemps – on me décréta d'âge à intégrer le groupe des jeunes. La cérémonie en elle-même m'avait déplu suffisamment pour me donner envie de fuir : des garçons plus âgés avaient envahi mon habitation une nuit, me déshabillant et me tripotant à loisir, sous le prétexte de vérifier si j'avais des poils ou non. « Plus qu'un mois à attendre, Taito ! s'était exclamé le « kashira » — le chef – des jeunes. Tu pourras avoir accès aux filles du village bientôt. »

Je n'avais aucune envie d'avoir « accès » aux filles du village. Cette seule idée me révulsait. Je décidai d'esquiver en passant les fêtes à Ise pour le grand kagura, prétextant vouloir voir ce grand évènement rituel auquel ma sœur avait tant désiré participer. Alors que je n'avais à la base aucune forme d'intérêt pour le monde des mythes et des dieux, je me découvris une passion pour le théâtre rituel et la danse pour divertir les kami.

Au théâtre, les rôles féminins étaient, sauf de rares exceptions, tenus par de jeunes hommes maquillés et habillés en femme. On sélectionnait pour cela des garçons très beaux et très minces, au physique androgyne et aux traits presque féminins, qu'on appelait chigo. Lorsqu'ils grandissaient et devenaient trop virils pour jouer des femmes, on leur donnait d'autres rôles ou des fonctions de maîtres des rituels qui étaient chargés de contrôler la possession des miko pendant le rite du « chaudron qui chante ». C'était le travail, selon toute logique, auquel se destinait Kairii, le jeune shugenja qui m'avait aidé.

Même si j'appréciais l'aspect rituel du kagura, j'aimais surtout ses aspects de divertissement populaire, non religieux, comme la tradition d'Izumo. Étrangement, dans ces pièces, les rares femmes actrices jouaient des rôles d'homme : en général des héros qui mouraient jeunes à la guerre. J'étais passionné en particulier par l'adaptation par une troupe de kagura d'un roman de cape et d'épée chinois qui faisait un tabac à Edo : Suikoden, « L'épopée au bord de l'eau ». Cette saga héroïque se déroulant sur plusieurs décades avait lancé la mode du tatouage à la capitale, suite à la sortie d'une édition illustrée montrant le corps des personnages intégralement recouverts de dessins. Le livre eut le même effet sur moi : je commençais à me faire tatouer cette même année, me rendant chez un maître d'estampes de Naniwa dès que j'avais un peu d'argent de côté.

Je m'étais entiché, croyais-je, d'une actrice qui faisait le rôle du jeune Li Shengshun, le jeune guerrier à la beauté androgyne qui, en se battant à mort dans la neige contre une troupe d'un millier d'hommes, incarnait la rectitude face à l'adversité. Le rôle du général Jiang, un autre personnage central de la saga, était tenu par un acteur extraordinaire, un homme dans la force de l'âge à la stature impressionnante, et le rôle de sa maîtresse, la belle Rulan, par Izumo no Okuni troisième du nom, première prêtresse du sanctuaire, en personne.

Je venais tous les jours voir cette pièce la saison d'hiver où elle fut jouée à Ise. Quoi qu'il arrive, je ne ratais jamais la dernière scène de Li Shengshun : celle où il tombe, criblé de flèches, sous les coups de l'ennemi après avoir tenu ses positions une nuit durant et sauvé le royaume d'un joug odieux ayant fait souffrir les personnages pendant des décennies. Je restais tout l'hiver à Ise pour cela. J'étais tellement passionné de Suikoden que je dépensais mes gages pour m'acheter les 36 volumes de l'édition originale chinoise, alors que j'étais encore incapable de les lire parfaitement. Je passais des heures à lire les passages sur le jeune Shengshun, lui donnant les traits de l'actrice que j'aimais tant. Cette dernière avait, lorsqu'elle chantait, une voix extraordinaire, capable de passer par toute la gamme pentatonique, tellement virtuose qu'elle paraissait fausse et me semblait venir d'un autre monde.

Hormis le personnage de Li Shengshun, ce que j'appréciais dans Suikoden, c'était ce thème d'individus de tous horizons sociaux qui se regroupent spontanément pour lutter contre l'injustice et la cruauté d'un monde corrompu. Ils meurent tous un à un au cours du roman, mais à la fin, leur cause triomphe. Moi qui avais été témoin de tant d'horreurs lors de ma courte vie et qui par conséquent étais particulièrement épris de justice, je pouvais facilement m'identifier aux héros de Suikoden. C'était un univers très violent, dans lequel les gens se faisaient torturer, couper en morceaux et même dévorer par d'autres hommes, mais c'était aussi un monde où l'horreur côtoyait le merveilleux et les idéaux les plus absolus. Dans celui où je vivais, il n'y avait que l'horreur et le désespoir : la bravoure, les rares fois où elle se manifestait, n’était jamais récompensée.

Le jour où je me rendis pour voir la pièce, une fois de plus, Brume-du-Douzième-Signe, la jeune miko qui jouait le rôle de Shengshun, n'était pas sur scène. J'étais terriblement déçu. Je m'assis sur un banc, les pieds dans la boue, regardant la pièce dans l'espoir qu'elle fasse une apparition, tout en sachant que ce n'était pas son chapitre. Le metteur en scène avait la fâcheuse habitude de la faire disparaître de scène des chapitres entiers, faisant raconter ce que son rôle faisait par d'autres personnages :

« J'ai alors vu le jeune Shengshun traverser à cheval le champ de bataille, son armure couverte des flèches ennemies », déclamait le moine tatoué juste alors, me faisant dresser l'oreille à nouveau.

Bon, ils vont le faire venir, alors, pensai-je, le cœur battant à cent à l'heure. Je sortis mon exemplaire du résumé condensé de Suikoden, histoire de vérifier. Mais il n'apparaissait pas avant trois chapitres... En comptant un chapitre par jour, ça en faisait encore trois à attendre.

Je la verrais dans trois jours, me rassérénai-je.

Un bruit à ma gauche me fit dresser l'oreille. Il y avait quelqu'un juste à côté de moi, qui me regardait en croquant des biscuits de riz.

C'était Kairii, le jeune shugenja qui m'avait aidé à enterrer ma soeur quelques semaines auparavant. Je le reconnus tout de suite. Ses cheveux étaient attachés sur sa nuque en un chignon de style shimada lâche et plutôt hirsute, non ciré et retenu par un morceau de tissu violet à la propreté douteuse, les mèches les plus courtes lui pendant sur le visage. Il portait un kimono à longues manches, noir, à motifs de grues, rentré dans un large pantalon de cérémonie aux imprimés colorés, ficelé sur ses tibias comme en portaient les danseurs. Par-dessus le tout, une veste de fête, noire comme le kimono.

— Ça a l’air de te plaire, Suikoden, remarqua-t-il avec sa voix caractéristique. T'es là tous les jours.

Je jetai un coup d'œil rapide à son visage étroit et triangulaire, rendu encore plus étrange par le drôle de sourire en coin qu'il me jetait. Son regard, aussi affuté qu'une lame de sabre, me transperçait. J'avais l'impression qu'il pouvait lire en moi comme dans un livre.

— Oui, j'aime assez, lui répondis-je en m'efforçant d'avoir un air indifférent et assuré.

— Pourquoi ? Dis-moi ce que tu apprécies dans Suikoden.

Je pris une inspiration. Comment lui expliquer ?

— Eh bien, j'apprécie le fait qu'une bande de moins que rien s'organise contre les puissants. Nous vivons dans une société presque aussi horrible que celle de ce bouquin, aujourd'hui... Il nous faudrait des gens comme ça pour renverser le système et faire changer les choses.

Il m'écoutait avec beaucoup d’intérêt, l’air bien plus aimable et enclin à la conversation que la première fois que je l’avais rencontré.

— Pour tout t'avouer, ajoutai-je avec un sourire désabusé, j'aime bien la jeune miko qui joue le rôle de Li Shengshun. Je la trouve vraiment jolie... Même si elle est habillée en homme. Surtout, j'adore sa voix. Lorsqu'elle chante, on croirait entendre une apsara, descendue du paradis d'Amithaba !

Mis à part Izumo no Okuni III, qui était beaucoup trop femme pour moi, la dénommée Brume-du-Douzième-Signe, la jeune fille qui jouait Li Shengshun, était la plus séduisante des filles de la pièce. Kairii pensait probablement la même chose que moi. Pourquoi il serait là, sinon ?

Effectivement, je le vis baisser les yeux et sourire largement. La miko ne devait pas le laisser insensible.

— Je peux t'en prendre ? lui demandai-je en avisant le sac de biscuits sur ses genoux.

Il me le tendit. Je remerciais d'un signe de tête et le pris.

— Qu'est-ce que tu fais à Ise ? finis-je par lui demander.

— Comme toi. Je participe à la fête.

— Tu loges dans les environs ?

— Pas loin, répondit-il en piochant dans le sac de biscuits, qui se trouvait à présent sur mes genoux.

— Tout seul ?

— Non. Je suis avec mon géniteur.

— Tu veux dire ton père ? Comment s'appelle-t-il ? Que fait-il ?

Cette fois, je vis les pupilles de Kairii se déplacer de la scène à moi.

— Je t'en pose, des questions ?

Il reposa le sac de biscuits sur mes genoux et se leva. Je voulus le retenir, mais c'était trop tard : les grues blanches sur fond de lune dans une nuit noire, motif du kimono qu'il portait, furent happées entre deux badauds comme l'était cet astre derrière des nuages. Le temps que je me lève, Kairii avait déjà disparu dans la foule.

Je passais le reste de ma soirée à errer entre les baraquements. Je me sentais bizarrement seul, maintenant que j'avais retrouvé Kairii. C'était un garçon de mon âge, et même si je ne savais pratiquement rien sur lui, on avait un vécu en commun. Surtout, c'était la dernière personne, hormis moi-même, à avoir vu ma sœur vivante, le seul membre de ma famille qui me restait alors.

Le lendemain, c'était le jour de la première scène d’Izumo no Okuni III. La foule se pressait, compacte, devant les marches du pavillon de danse du sanctuaire qui avait été réquisitionné pour l'occasion. Le général Jiang, qui entra après elle, fut encore plus ovationné qu'elle. Le rôle était joué par un tayū légendaire dans la région, Okumiya Kiyomasa, un homme de grande taille aux cheveux interminables et au regard hypnotique, qui irradiait un charisme absolument écrasant. Lorsqu'il arrivait sur scène, l'assistance, habituellement bruyante, retenait son souffle. On aurait pu entendre une mouche voler.

— Pousse-toi, fit une voix familière au badaud qui s'était assis à côté de moi.

Je n'eus pas besoin de relever les yeux pour savoir qui c'était. L'homme se leva prestement, laissant la place à Kairii. Je cachai ma joie en affichant un air volontairement blasé, et il s'assit lui-même sans sourire.

— J'espère que tu n’abuses pas de ce pouvoir que te confère le port du double sabre, lui murmurais-je en gardant les yeux rivés sur la scène.

— Même si j'étais désarmé, je le ferais quand même, répliqua-t-il sur le même ton.

— Je déteste les gens qui utilisent la force pour s'octroyer des privilèges, lui dis-je.

— J'aime pas trop non plus, répondit-il.

Un bruit de mastication se fit entendre, et je lui coulais un regard de côté. Cette fois, il mangeait des taiyaki, des gaufres fourrées à la pâte de haricot rouge, moulées en forme de daurade.

Et comme la veille, il les partagea avec moi.

— J'espère que tu ne me prends pas en pitié parce que je t’ai dit que j’étais d’origine populaire, lui dis-je.

Il tourna un regard amusé vers moi.

— Je pourrais te couper la tête parce que t’es d’origine populaire, Tai-chan.

L’usage de ce surnom familier, utilisé uniquement par Ran, me surprit. Au moins, il se souvenait de mon nom.

— Je te rappelle que je porte un sabre, moi aussi. Il faudra que tu m'affrontes, si tu veux ma tête.

— Ça ne change rien. De toute façon, tu n'as aucune chance de l'emporter contre moi. Ceci dit en toute amitié, d'ailleurs, répondit-il.

Normalement, l'arrogance de la classe supérieure m'énervait. Mais là, je me contentais de sourire. Kairii portait le double sabre, soit. Mais il avait l'air particulièrement pauvre, et contrairement aux fils de famille noble que je connaissais, il n'était pas hautain.

Sur scène, le général Jiang était en train de combattre les armées du prince corrompu. C'était l'un des meilleurs moments de la pièce, l'un des combats les mieux chorégraphiés.

— Cet acteur a une telle dextérité qu'il ferait un escrimeur émérite ! observai-je à haute voix.

— Kiyomasa ? C'est un escrimeur, m'apprit Kairii. Il est dépositaire d’une école martiale qu’on appelle le style des Neuf Démons.

Je me tournai vers lui, surpris une fois de plus. L’école des Neuf Démons, c’était celle de ce clan défunt et légendaire, les Kuki.

— Comment tu le sais ? Normalement, ces choses-là ne se disent pas. Ceux qui étaient liés aux Kuki se cachent...

Kairii me jeta un regard de côté.

— C'est lui, celui que tu appelles mon père, répondit-il en croquant dans un taiyaki.

Mon cœur fit un bond dans ma poitrine. Le père de Kairii était dans la même troupe que la jeune Brume-du-Douzième-Signe ! Et ils étaient tous les deux des descendants du clan Kuki. Cela expliquait beaucoup de choses.

— Est-ce que tu es le fils de la troisième Izumo no Okuni ? lui demandai-je très bas, pour éviter que les gens autour de nous puissent entendre.

Tout le monde disait que Kiyomasa et Okuni étaient amants dans la vie comme à la scène. On murmurait même qu'ils avaient eu des enfants ensemble.

Kairii ne me répondit pas. Il prit le dernier taiyaki, le sépara en deux, et m'en donna un bout.

— Mange ça et tais-toi, m’intima-t-il avec un demi-sourire.

Je fis ce qu'il me demandait. Si Okuni la troisième était véritablement sa mère, alors il ne pouvait pas me le dire. En tant que miko, elle était censée être l'épouse du dieu d'Izumo.

Brume-du-Douzième-Signe est probablement sa sœur, réalisai-je alors. D'ailleurs, elle lui ressemblait. J'observais le visage de mon nouvel ami à la dérobée, cherchant les similitudes avec celui de la jeune fille. Ils avaient tous les deux un visage fin et ovale, une bouche bien dessinée, presque pulpeuse, un beau nez droit et de grands yeux en amande bordés de longs cils noirs et fournis. Kairii était juste plus masculin : mais sinon, ils avaient à peu près les mêmes traits.

Je me sentais bizarrement euphorique. J'avais du mal à garder mon calme, et fus incapable de manger le taiyaki. Je le glissais dans mon kimono pour plus tard.

Cette fois, Kairii passa le reste de la pièce assis à côté de moi. Finalement, au petit matin, après le moment le plus intense du chapitre, les prêtres d'Izumo donnèrent le shizume, le rite de renvoi des masques, et les acteurs se retirèrent. Le public se dispersa.

— Où est-ce que tu loges ? me demanda Kairii.

— À l'auberge Matsuya, à l'autre bout du bourg.

Il hocha la tête.

— Laisse-moi passer la nuit dans ta chambre. On loge en dehors d’Ise et je suis trop fatigué pour prendre la route maintenant, et il faut que je dorme.

J'acceptais avec une grande joie intérieure, car je voulais en savoir plus sur Kairii et être présenté à sa soeur. La propriétaire de l’auberge était déjà levée et tendit la tête hors de sa cuisine à notre arrivée, mais lorsqu'elle vit Kairii, elle garda le silence et se pencha à nouveau sur ses fourneaux. Les gens comprenaient au premier coup d'œil. Même si Kairii ne portait pas de vêtements particulièrement luxueux et qu'il était mal-peigné, il avait la prestance de sa classe. Dans la naïveté qui était la mienne à l’époque, j'étais loin de m'imaginer ce que la patronne de l'auberge avait réellement pensé en me voyant revenir avec un beau garçon aux cheveux non rasés, habillé en danseur.

— Il n'y a qu'un futon, lui dis-je en m'excusant.

— C'est pas grave. On va dormir ensemble. De toute façon, il fait froid.

J'étais un peu gêné de partager mon futon avec quelqu'un d'autre que ma sœur. Mais je ne le lui dis pas : j'avais peur de passer pour un fat, ou quelqu’un d’immature et de peu dégourdi. Je le laissais se coucher le premier, tournant le dos pour aller chercher la bougie. Lorsque je me retournais, j'aperçus la soie noire de son kimono sur les tatamis.

— Viens te coucher, m’ordonna-t-il, son bras blanc et nu dépassant de l'épaisse couverture.

Je me couchai à l'autre bout de l'étroit futon, essayant de faire de mon mieux pour ne pas toucher son corps. Lorsqu’il se redressa sur son coude pour moucher la lampe, mon regard fut accroché par la cicatrice d’apparence ancienne qui barrait son téton gauche, et je détournais la tête, encore plus embarrassé qu’auparavant. Pour chasser cette image qui restait obstinément sur ma rétine, je convoquais celle de sa sœur, la belle Brume. J’étais déterminé, une fois que Kairii me l’aurait présentée, à lui faire la cour.

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