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Une minute de lecture

Je parle beaucoup du vide et
Je parle beaucoup du blanc du papier
Sur lequel rien n'est encore dessiné
Et je pense sincèrement
Être toutes ces choses
Être pure
Parce qu'être rien
Une jolie toile
Bien préparée
Par un peintre dont l'art
Doit se manifester
Et qu'on attend
Et que le monde appelle
Et quand il vient
Il donne des ailes
À cette pauvre chose plate
Sans couleur et sans vie
Il y laisse sa patte
Et quand c'est fini
Il ne reste plus rien du lui
Mais le tableau est coloré
Et la toile reste mordorée
Quelques minutes après qu'il soit parti
Puis elle redevient
Du plat du vide du rien

Mais récemment j'ai pu être l'assistante dévouée de l'artiste
Et réfléchir à mon statut de toile
Et j'ai entendu sa voix qui me disait
Que je n'étais pas cette chose pâle
Et sans substance que je me crois
Et tout ça je l'ai vu pour moi
Je suis sortie de moi-même
Je suis devenue quelqu'un d'autre
Et j'ai été quelqu'un qui m'aime
Et je ne m'étais jamais aimée
Comme on aime ce qui est loin
Avant d'être ainsi troublée
En me voyant devenir moins
Un par-défaut, un toujours-là
Que bêtement, simplement, moi
Et en perdant de vue mon être
Je crois que je me sentais naître

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