Le cauchemar

Une minute de lecture

J'étais une ombre sur le chemin d'une grande bâtisse,
Que j'avais déjà vue, dans ma vie éveillée,
Et sans doute aussi sur ses pas à elle,
À la pister comme un chien, à la traquer comme une louve.

Elle s'est tournée vers moi, debout près de la porte.
Elle m'a vue, elle n'a pas souri, a seulement appelé,
Alors le monde autour de moi s'est délité,
A fondu sur lui-même comme des sables mouvants.

J'étais piégée soudain, seule dans un corps inutile,
Qui ne pouvait courir, marcher, parler.
Inutile, donc. Et toute résistance, devant elle, était aussi inutile,
Car elle était la reine et je n'étais qu'un pion.

Mon propre monde, pourtant, car je l'avais créé,
Me trahissait.
J'osais espérer l'éveil, non, je le cherchais,
Je hurlais son nom pour qu'il vienne.

Et devant le plafond qui s'animait, mes yeux, soudains, sont devenus fixes,
Mes os se sont retrouvés balottés
De haut en bas, de gauche à droite.
J'ai voulu me lever, mais il n'y avait rien,
Plus rien en moi qu'un spectre,
Inutile, fixe. Fixe.

Fixe, et pourtant il me pesait comme mille ans de douleurs.

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