Chapitre 6

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Ma première visite chez mon avocat se déroula avec mon père. Nous passâmes l'après-midi dans son bureau. Il eut la délicatesse de ne pas détailler ce que j'avais rapporté aux gendarmes devant mon père. Son discours était enthousiasmant, malgré les circonstances. Il nous avoua être père d'une fille d'environ mon âge et prenait cette affaire très à cœur. J'en étais rassurée, il se montrerait sans doute plus investi quand d'autres se sentant moins concernés. Plusieurs fois, je décrochais de la conversation. Mon père, en homme d'affaire qu'il était, monopolisa la parole la plupart du temps, me laissant souffler et penser à autre chose. On me demanda mon avis sur plusieurs points cependant : si j'étais prête à affronter mon agresseur lors d'une confrontation et si les délais de la justice ne m'effrayaient pas trop.

— C'est-à-dire ? demandai-je.

— Il est possible qu'on vous demande de vous confronter au prévenu, afin de comparer vos versions.

— Pardon ?! hoquetai-je.

— Ce n'est pas obligatoire, tempéra Me Triballat. Seulement possible.

— Je... je n'en sais rien, avouai-je avec une inquiétude grandissante. Je ne crois pas que je pourrais...

— Entendu. Nous en reparlerons si vous recevez une convocation. Concernant les délais, il vous faut savoir que c'est une très longue procédure, qui peut prendre de deux à cinq ans.

Le coup de massue me prit par surprise et je restai interdite quelques instants. Mon père s'insurgea :

— Deux à cinq ans !? s'exclama-t-il pour nous deux.

— Deux ans si le jugement passe en Correctionnelle et cinq pour les Assises.

— Quelle est la différence ?

Mon père enchaînait sans moi. J'étais encore trop assommée pour intégrer d'autres informations. Deux à cinq ans ? À le savoir potentiellement dans la rue, à pouvoir errer librement alors que je n'étais plus libre dans ma tête et mon âme ? Comment pouvait-on accepter de laisser cet homme vivre sa vie alors que la mienne était brisée ? Je ne compris que mes larmes s'étaient mises à couler sur mes joues que lorsque mon père les essuya d'un geste du pouce.

— Tu te sens assez forte pour les Assises ? me demanda-t-il.

Je secouai la tête et mes larmes jaillirent plus fort.

— Non, chuchotai-je d'une voix chevrotante.

Je n'étais plus sûre de rien à présent. Ne se rendaient-ils pas compte de ce qu'ils me demandaient ? Tout ça ne faisait que revivre ce que j'avais enduré, tout ce dont j'avais réchappé, ce que j'avais failli faire. J'en venais à regretter d'avoir porté plainte. Le visage de M. Baillet s'imposa alors à moi et je poussai un profond soupir. Imaginer un seul instant que j'ai pu porter plainte sous la contrainte était une insulte à mon prof si bienveillant. Que pouvais-je y faire, si toutes ces procédures et les délais ne faisaient que ranimer mes douleurs ?

— Avez-vous déjà consulté un psychologue ? me demanda soudain l'avocat.

Je secouai la tête. La gendarmerie m'avait remis une liste de psychologues travaillant avec eux sur ce genre de cas, mais je n'avais toujours pas pris le courage d'en appeler un.

— Vous devriez voir quelqu'un, insista Me Triballat. Vos séquelles psychologiques constitueront des preuves à charge supplémentaires.

J'opinai du chef sans conviction et l'avocat inclina la tête pour rencontrer mon regard. Son ton devint plus doux quand il ajouta :

— En plus de vous faire le plus grand bien.

L'avocat déroula ensuite les prochaines phases du procès, me convainquit de le laisser se rapprocher des Prud'hommes afin de faire valoir ma démission comme étant forcée et pouvoir récupérer quelques indemnités. J'eus beau dire que l'argent n'était pas un problème, il ne m'écouta pas et je vis, dans le regard de mon père, qu'il valait mieux ne plus jamais dire ça. Ce qui me fit m'interroger sur les honoraires de l'avocat. À aucun moment, les deux hommes ne parlèrent d'argent. Je me ratatinai quand je compris que mon père allait, encore une fois, devoir tout assumer pour moi.

Enfin, l'avocat nous informa qu'il ne savait pas encore ce que les gendarmes avaient fait de Laurent, n'ayant pas encore reçu de réponse sur sa demande du nom de l'avocat de la défense. Il ne restait donc plus qu'à patienter pour en savoir plus.

Nous terminâmes en fin d'après-midi et mon père acheta des pizzas pour tous les trois. Victoria ne demanda pas où nous étions, elle était suffisamment intelligente pour comprendre que nous n'avions pas envie d'en parler. Je mangeai très peu et après le repas, qui fut relativement silencieux, j'allais directement me coucher. Après cette journée intense, je n'avais qu'une envie, oublier tout ça et dormir. Cela avait remué tellement de souvenirs que j'en avais la nausée.

Malheureusement, je ne trouvai pas le sommeil et je pleurai de longues heures jusqu'à sombrer d'épuisement. En me levant le lendemain, les yeux rouges et bouffis, je me demandais, inquiète, comment j'allais survivre à ma première séance chez le psychologue, que je réussis à décrocher pour la semaine suivante.

Lorsque le jour du rendez-vous arriva, je refusai catégoriquement que mon père m'accompagne. Il insista lourdement, mais je ne l'autorisai qu'à m'amener en voiture et à venir me chercher après la séance. Il était inenvisageable de me confier avec lui dans la même pièce. Il accepta mes conditions à contrecœur et je commençais à trouver son envie d'assister à tout légèrement oppressante. L'avoir sur le dos en permanence était finalement aussi dérangeant que ses absences.

Lorsque mon père me déposa au pied de l'immeuble du psychologue, il me promit de m'attendre un peu plus loin, dans un café du centre-ville, où il comptait travailler. Je compris alors la présence de sa sacoche contenant son ordinateur portable qu'il avait posée sur les sièges arrières. Je hochai la tête et me dirigeai vers l'entrée de l'immeuble. Près des boîtes aux lettres, des plaques dorées avaient été fixées au mur, indiquant les noms et spécialisations des praticiens dans le bâtiment. Je trouvai rapidement le Dr Chabert ainsi que la localisation de son cabinet, au 3ème étage. Je pris l'ascenseur et me présentai à son secrétariat. J'arrivai face à un petit bureau où une jeune femme derrière un écran répondait à un appel téléphonique. Elle me salua d'un signe de tête et, en couvrant le micro du téléphone, elle me demanda mon nom.

— Vasan.

Avec un sourire, elle désigna une porte à ma droite où était imprimé en lettres capitales sur une feuille A4 : « SALLE D'ATTENTE ». J'y pénétrai en la remerciant d'un signe de tête.

Celle-ci était minuscule et le décor semblait sortir d'une autre époque. La moquette ivoire était constellée de petites tâches, visiblement trop incrustées pour pouvoir s'en débarrasser. Trois des murs étaient pourvus de lambris sombre, dont le vernis commençait à s'écailler par endroits, tandis que le quatrième mur était décoré d'une tapisserie aux motifs psychédéliques dans les nuances de rouge-orange-jaune. Les fauteuils mis à disposition, face à la porte du bureau du médecin, eux aussi semblaient avoir fait leur temps.

Je poussai un soupir en m'installant dans l'un d'eux, m'enfonçant légèrement tant il était déformé par le nombre, sans doute hallucinant, de fesses passées avant les miennes. Je pouffai en ayant cette pensée avant de soupirer à nouveau. J'avais choisi ce psychologue parce qu'il faisait partie de la liste que m'avaient donné les gendarmes et aussi parce que, d'après quelques recherches sur des sites d'aides aux femmes, il s'était spécialisé dans les affaires comme la mienne. L'aspect de son cabinet aurait dû retranscrire le professionnalisme et l'efficacité que je lui avais prêtés. Quelle déception !

Je rongeai mon frein en attendant mon tour. Il y avait bien quelques magasines disposés sur la table basse en verre, mais j'étais trop préoccupée pour les feuilleter, pas plus que je ne sortis mon téléphone pour m'occuper. Je dus attendre dix longues minutes quand finalement, j'entendis la poignée de la porte face à moi s'enclencher et je me redressai lorsque le psychologue apparu dans l'encadrement de la porte. Petit et trapu, le médecin n'était pas spécialement beau, mais dégageait un charme indéniable avec des cheveux noirs dont une unique mèche blanche au milieu du front, des yeux marrons dont les coins tombant lui donnait un air triste, mais des rides aux coins des lèvres indiquaient qu'il souriait souvent. Il devait avoir la petite cinquantaine et, lorsque nos regards s'accrochèrent, il me sembla lire toute son intelligence dans le sien.

— Mademoiselle Vasan ? C'est à nous.

Il m'offrit sa main, que je serrai, soudain mal à l'aise. Il m'invita à entrer dans son bureau, s'effaçant pour me laisser passer la première. Il ferma la porte derrière nous et me pria de m'installer dans un des fauteuils de mon choix. J'eus alors l'impression de traverser un portail temporel.

A contrario de sa salle d'attente, dont la décoration sortait d'un vieux film des années soixante, son bureau était spacieux et lumineux, les boiseries qui couvraient toujours les murs avaient été poncées et le vernis transparent faisait apparaître les nœuds dans le bois, donnant un charme très scandinave à la pièce. Les murs nus avaient été peints d'un blanc nacré et tout le mobilier semblait sortir d'un catalogue de meubles suédois. Tout était dans les tons clairs et les petites touches de verdures qu'apportaient des plantes en pots conféraient à ce bureau une ambiance chic et décontractée parfaitement étudiée. 

Tandis que j'étais encore sous le choc de ce changement stupéfiant de style, le Dr Chabert me proposa à nouveau de m'asseoir. Je m'installai dans un des fauteuil. Il en possédait trois, ainsi qu'un canapé deux places, installés en U autour d'une table basse carrée, où étaient disposées une théière fumante ainsi que deux tasses à l'envers. Il en retourna une tout en s'asseyant face à moi.

— Du thé ? me proposa-t-il.

— Volontiers, répondis-je alors d'une petite voix.

Il me tendit une boite à thé en bois dans laquelle je saisis un sachet au hasard.

— Vous aurez remarqué ma salle d'attente plutôt atypique, me lança-t-il alors quand il versa de l'eau chaude dans ma tasse.

— Atypique ? C'est le moins qu'on puisse dire, accordai-je timidement, tout en continuant d'admirer le raffinement de son bureau.

— L'architecte d'intérieur ayant refait cette pièce m'a proposé de refaire également ma salle d'attente, continua-t-il d'un ton badin. J'ai refusé, je trouve cet écart de style très amusant, pas vous ?

J'hésitai à me montrer honnête et préférai garder mon opinion sur ses goûts en matière de décoration pour moi. Après tout, je n'étais pas là pour ça, aussi, je m'interrogeai sur les pratiques de ce psychologue. Nous bûmes une gorgée de liquide sans un mot, puis il déposa sa tasse et dégaina un carnet ainsi qu'un dossier cartonné vert.

— Mademoiselle Vasan, commença-t-il. Je suis ravi de vous rencontrer. Je tenais à vous dire, avant toute chose, que je trouve votre démarche très courageuse. Nombreuses sont les femmes à ne pas se lancer dans des procédures pénales, faute de soutien et par craintes des représailles, et c'est tout à votre honneur d'avoir franchi ce cap. Vous pouvez déjà être fière de vous.

Il inclina la tête dans ma direction et, la gorge nouée, je ne sus quoi en penser, même si c'était flatteur.

— Rassurez-vous tout de suite, je ne compte pas vous demander de tout me raconter. Je vais surtout vous parler de ce que nous pouvons faire ensemble.

Pendant une heure, le Dr Chabert m'expliqua pourquoi il était important de suivre une thérapie, l'intérêt de celle-ci et de ses conclusions en termes de traumatismes qui pourront alimenter le dossier du procès. Il me fit un peu parler de mes émotions du moment ainsi que de mes émotions les plus dangereuses. Je lui avouai mes tentatives de suicide, insistant sur la dernière, sans trop lui en révéler, sans laquelle je n'aurais pas été devant lui en ce jour.

Il ne cessait de m'observer, dans mes postures, dans ma façon de bouger les mains et notait tout, jusqu'à mes tics de nervosité. Il ne semblait pas vraiment attendre de « bonnes » ou de « mauvaises » réponses alors, je lui parlai assez facilement et, sans en prendre vraiment conscience, il me fit parler de mes viols.

— Comment avez-vous fait pour vous préserver tout ce temps ?

Je tiquai sur cette formulation. Avais-je l'air préservée, selon lui ?

— Vos traumatismes subis sont terriblement ancrés, c'est une évidence, précisait-il en voyant mon air renfrogné. Cependant, je ressens également comme une force et une ténacité dissimulée, cachée sous une épaisse carapace. Vous avez survécu à une situation très violente. Comment votre esprit s'est-il préservé ? Quel était votre état d'esprit lors de ces situations ?

Je comprenais à peu près ce qu'il me demandait et je tâchai de lui répondre au mieux.

— Au début, je vivais tout, de façon si brutale que je pense que mon esprit a voulu se protéger en me sortant de mon corps lors de... de ces...

Je ne parvins pas à prononcer le mot et enchaînai aussitôt.

— Je n'étais plus vraiment à l'intérieur de moi, comme si... Comme si ce qu'il se passait arrivait à une autre et que j'observais ça à la troisième personne. Je ne sais pas comment expliquer.

— Je vois, dit seulement le Dr Chabert en griffonnant sur son carnet.

Il mit fin à la séance en me réinterrogeant sur mon état d'esprit. Je pensais à ma façon dont je prenais la situation désormais, ainsi qu'à mes proches, dont faisait étrangement partie M. Baillet. Tout cet amour et cette attention que j'avais reçus récemment avaient été salvateurs. Une petite zone de chaleur s'était incrustée près de mon cœur et je me raccrochais à celle-ci, la portant comme un talisman contre les mauvais souvenirs, les mauvaises pensées.

— Pour être tout à fait honnête, je pense que de l'avoir dit m'a fait du bien, dis-je après un instant d'hésitation. Je ne serais plus jamais la même fille que j'étais avant cet été, mais j'ai parfois l'impression d'apercevoir une lueur de... mieux. Même si parfois je me sens...

Je luttai pour trouver le terme adéquat. Je n'osai pas vraiment le dire. Je n'avais pas parlé de ce sentiment à Baillet, ni à Chloé et encore moins à mon père.

— Honteuse ? me suggéra le médecin.

Je hochai la tête, penaude.

— C'est le cas de toutes les femmes qui vivent ces situations. Je vais vous dire ce que je dis à chacune d'entre elles : vous n'êtes pas responsable, vous n'avez pas à vous sentir coupable.

Ses mots me bouleversèrent, les larmes montèrent sans que je puisse les arrêter.

— Mais... mais si j'avais été moins jolie, hoquetai-je entre deux sanglots. Si j'avais été moins proche, si j'avais été plus distante avec lui et si que je n'avais pas été ambigüe...

Je plongeai mon visage dans mes mains, tâchant de me reprendre avant de perdre le contrôle de mes émotions. Le Dr Chabert reprit d'un ton égal.

— Cet homme a profité de son statut, de votre inexpérience, de votre fragilité et de votre candeur pour vous agresser alors que vous étiez sans défense. Il n'a aucune excuse. Il est coupable, vous êtes victime et seuls les coupables devraient éprouver de la honte.

Le Dr Chabert griffonna une dernière fois dans carnet avant de le poser sur ses genoux. Je séchai alors mes larmes et me mouchai avant de pousser un profond soupir.

— Alors... Que pensez-vous de mon cas ? demandai-je timidement.

Il noua ses mains sur son carnet de notes et me fixa intensément avant de me répondre.

— Votre force de caractère est là, quelque part, enfouie sous les décombres. Pour le moment, vous êtes trop fragile pour la voir, mais nous allons la déterrer et faire en sorte qu'elle brille à nouveau.

Cette formulation, quoique spéciale, m'insuffla une confiance toute nouvelle en mes capacités à aller de l'avant. Mon cœur s'allégea légèrement et je sentis rosir mes joues. Nous nous levâmes et le médecin m'accompagna jusqu'au bureau de sa secrétaire où il me proposa de me revoir dans les trois semaines. Je pris mon rendez-vous avant qu'il me laisse partir en me serrant la main.

— À bientôt. Prenez soin de vous, Evangeline.

Je hochai la tête pour le remercier et quittai le cabinet avant de rejoindre l'ascenseur. Dans la cabine, je m'adossai contre la paroi en soupirant et laissai s'échapper quelques larmes. Je réalisai alors que j'ignorais totalement s'il s'agissait de larmes de soulagement, d'angoisse ou même de bonheur. À l'inverse de la visite chez l'avocat qui m'avait vidée de ma substance, le Dr Chabert m'avait rendu toutes mes émotions. Elles se confondaient, brassaient, dansaient. Il était devenu très difficile d'en faire le tri. Aussi, c'est dans un état un peu second que j'appelai mon père pour qu'il vienne me récupérer. La brasserie où il était installé n'était qu'à cinq cent mètres de l'immeuble, mais je n'étais pas encore assez sereine pour y aller toute seule. Nous rentrâmes rapidement et comme après le rendez-vous avec Me Triballat, je mangeai peu et me couchai tôt.

Le restant de la semaine avant l'école, je restais le plus clair de mon temps à la maison. Tant que l'avocat ne m'en informais pas, je n'avais aucune idée de ce que la gendarmerie avait fait de Laurent aussi, j'avais trop peur de le croiser dans la rue s'il était toujours en liberté. Chloé se proposa de passer me voir lors de son jour de repos, le jeudi, et nous passâmes l'après-midi ensemble, ce qui me permis de lui confier ce qu'il s'était passé chez l'avocat et le psy, sans craindre les oreilles de ma sœur qui était au lycée.

Cette dernière, bien trop intelligente — elle avait sauté deux classes ! — , commençait à se poser des questions. Sur le fait que je ne travaillais plus, que mon père m'accompagnais là où elle ne pouvait aller. Sans parler de l'ambiance morose à la maison. Elle ne disait rien, mais je voyais bien qu'elle analysait tout ce qu'il se passait. Elle osa me poser la question dimanche soir, la veille de mon retour à l'école. Là, je fus bien obligée de lui dire la vérité. Comme tout mon entourage, elle fut choquée, profondément remontée, mais plus que ça, elle m'en voulu de ne pas lui avoir dit, de ne pas l'avoir mise en garde, d'avoir été la seule à ne pas être dans la confidence, d'avoir pensé qu'elle était incapable de comprendre.

Je partis le lendemain pour ma semaine d'école, triste d'avoir déçue ma sœur.

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