25. Cet animal qu'il est devenu

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Oldric.

Oldric se détendait dans l'eau chaude, ignorant les autres qui parlaient à voix basse en le dévisageant. Les thermes du Seigneur Skorpio demeuraient l'une des rares choses qu'il appréciait dans cet enfer, d'autant plus que personne, à l'exception de Zäben, n'osait lui adresser la parole. Son bain terminé, il se balança sur le bord et bringuebala du chef, faisant gicler l'eau comme un chien secouant son pelage.


Les mains de Phlegon étaient rudes et agréables à la fois. L’allopathe frappa, pétrit les muscles de L'Estanien jusqu'à ce qu'ils se relâchent. Un onguent froid à la forte odeur de menthe fut ensuite appliqué sur chaque centimètre de son corps.

Lorsqu'il eut terminé de se faire tripoter, Oldric se rendit aux cuisines. Aujourd'hui, l'on servait un ragoût de bœuf noyé dans du beurre fondu, accompagné de carottes, de navets et de pain chaud. En gratification de sa docilité, Oldric reçut une double portion, arrosée de vin dilué, qu’il mangea jusqu'à ce que l'estomac lui fasse mal.

De retour dans son bloc de cellule, le barbare repu s'étira sur son lit, essayant de ne penser à rien en attendant le sommeil.

C'est alors que le murmure de voix masculines et l'ouverture d'une porte le réveillèrent, l'obligeant à se redresser, les sens en alerte.

Quelqu'un s'approchait.

Que me veulent-ils encore ?


La serrure céda et la lourde porte en planches s'ouvrit, révélant Zäben accompagné d’une esclave. Les yeux fixés au sol, la jeune femme s’introduisit dans la cellule, puis le garde ferma l’entrée derrière. Sans un mot, elle s'avança. Oldric la contempla un moment. L'image de la petite aristocrate en blanc lui revint subitement en mémoire.


Arrachant les vêtements de la serve, il la prit contre le mur. Elle resta silencieuse tout au long, émettant de temps à autre des gémissements étouffés en réaction aux coups de boutoir. Rassasié, il la laissa se rhabiller et se diriger vers la sortie sans animosité.

Elle frappa deux fois et attendit. Le loquet gratta, la porte s'ouvrit puis se referma, à nouveau verrouillée. L'esclave avait disparu.


La récompense promise par Tharacus avait été donnée.


Oldric s'allongea sur le banc de pierre et fixa le plafond. Il se souvint de sa femme qui riait et courait dans la forêt, sa tresse blonde rebondissant dans son dos. Il se souvint d'avoir fait l'amour avec elle dans la lumière d'un pré. Il se souvint de leur tendresse. Ses yeux le brûlèrent et il s'assit en luttant contre l'abattement qui lui donnait envie de fracasser sa tête contre le mur.

Qu’était-il devenu ?

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