Chapitre 10 : Le malade

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Un matin, Mécia se leva mais ne sentit pas l'odeur habituelle du petit-déjeuner et descendit curieuse. Elle fut surprise de ne pas voir Thomas à la cuisinière et pensa "Tien ! C'est bizarre, il est censé être insomniaque normalement. Bon, bah je verrai bien." Elle se dirigea dans la cuisine pour faire le petit-déjeuner. Dix minutes avant de partir, n'ayant toujours pas de nouvelle de Thomas, Mécia n'eut d'autre choix que d'aller réveiller elle-même Swan. Elle toqua à sa porte et ouvrit doucement en déclarant d'une voix douce :

- Swan c'est l'heure !

- Ouais j'arrive, dit-il à moitié endormie.

Mécia commença à refermer la porte mais Swan l'appela :

- Attends !? Pourquoi c'est toi qui es là ?

- Thomas ne s'est toujours pas levé.

Swan se leva rapidement et partit vers la chambre de Thomas. Mécia s'écarta de l'ouverture de la porte pour le laisser passer et le dévisagea tout du long. Il s'arrêta à sa hauteur et lui dis avec un grand sourire fier et pervers :

- Je savais que mon corps de rêve te faisait de l’effet mais là…

- Hein ! Heu…. C’est que…, commença Mécia un peu déboussolée puis elle reprit gêner. T’es nu mec !!

Swan se regarda de haut en bas et lui fit un clin d'œil avec un petit sourire en coin. Mécia secoua la tête puis détourna le regard le temps que Swan s'habille. Une fois convenable, Swan partit toquer à la porte de Thomas et ouvrit sans attendre la permission de celui-ci, il lui demanda :

- T’as quoi ?

- Je me sens pas bien, expliqua Thomas d’une voix faible avec sa main sur son front.

- Fièvre ?

- Possible !

- Ok reste là !

Swan referma la porte et aperçut Mécia qui le regardait inquiète. Il lui sourit et la rassura :

- Il est malade certainement de la fatigue, ne t’inquiète pas il ira mieux d’ici ce soir.

- Sérieux ! C’est ma faute, ma pression magique est trop forte pour lui, paniqua Mécia. Baka pourquoi tu ne t’ai pas habitué avant, il le savait très bien que j’allais venir !

Swan se mit à rire et posa sa main sur la tête de Mécia avec un sourire réconfortant. Il la caressa doucement et lui dit d’une voix calme :

- Il a toujours renié son statut à cause des remarques et de ce qu’il a subi dans son enfance. Ne lui en veux pas et ne t’en veux pas non plus. Je le connais que trop bien il s’y habituera vite.

- Alors je reste prendre soin de lui !

Déclara Mécia en relevant la tête avec un regard plein de détermination. Swan fut surprit de sa réaction mais un sourire le remplaça assez vite, il compléta :

- Tu sais qu’il va te jeter !

- Pas grave ! Je te l’ai déjà dit je suis patiente comme fille, affirma Mécia avec un grand sourire.

- Bon courage ! Souhaita Swan avec un petit rire.

Mécia se contenta de lui sourire et regarda Swan descendre manger. Elle resta un petit moment devant la porte de Thomas à réfléchir puis elle descendit rejoindre Swan dans la cuisine. Elle décida de préparer un plateau avec le petit-déjeuner. Swan la regarda faire en souriant et lui demanda avant qu’elle monte les marches :

- Tu crois vraiment que tu vas y arriver ?

- Certaine ! Il doit se reposer et manger.

Swan rigola, il connaissait son frère et savait très bien comment Thomas allait réagir, mais admirait la détermination de Mécia. Il lui souhaita bonne chance avant de passer le pas de la porte pour partir à l’école. Mécia lui sourit et monta les marches, elle toqua en arrivant devant la porte de la chambre de Thomas. Elle ne reçut pas de réponse et retoqua à la porte. Elle entendit un "Quoi ?" sec et brutal et ouvrit la porte en délicatesse et formula avec une voix douce :

- C'est moi, je viens t'apporter ton petit-déjeuner.

- C'était pas la peine, se plaignit Thomas en se retournant vers le mur.

- Peu importe, il faut que tu manges ! Ordonna Mécia en gardant sa voix douce.

- Si tu veux, maintenant vas en cour !

- Non ! Déclara sèchement Mécia, aujourd'hui je reste m'occuper de toi.

- Je… Je vais bien, bafouilla Thomas surprit de son ton.

- Mais oui si tu veux !

Mécia s'approcha du lit et posa le plateau sur la table de nuit juste à côté. Elle jeta un rapide coup d'œil sur le lit pour trouver Luna. En ne la voyant pas elle monta sur le lit. Thomas, sentant son matelas bouger se retourna brusquement en demandant :

- Qu'es tu fais ?

Mécia ne prit pas la peine de répondre et posa son front contre le sien. Il fallut quand même quelques secondes à Thomas pour réagir, il finit par l'attraper par les épaules pour la repousser. Mécia à la tête surprise de Thomas pencha la sienne avec un regard interrogateur. Thomas détourna le regard et parla plus gentiment :

- Ne t'inquiète pas c'est juste un coup de fatigue, ne loupe pas les cours pour ça.

- Je sais, répondit Mécia calmement en récupérant son regard, tu es fatigué par ma pression magique en tant qu'esprit c'est normal que je veuille rester à tes côtés.

Thomas se tut et prit le plateau pour manger. Mécia le regarda faire en souriant et le questionna :

- Luna n'est pas avec toi ?

- Elle a préféré se retirer pour ne pas trop me fatiguer.

- D’accord, si t'as besoin de quoi que ce soit n'hésite pas à m'appeler, je suis à ton entière disposition aujourd'hui. Maître !

Mécia insista sur le « maître » avec un clin d’œil puis elle se leva pour sortir de la chambre. Avant de refermer la porte elle regarda une dernière fois Thomas qui mangeait calmement. Elle sourit et descendit s'installer dans le canapé pour regarder la télé. Mécia décida de préparer une soupe pour le déjeuner de Thomas. Aux alentours de midi, elle monta dans le chambre de Thomas avec un plateau dans les mains. Elle toqua et ouvrit discrètement la porte pour regarder s’il était réveillé. Le voyant endormi, elle s'approcha sans bruit jusqu'au lit et posa le plateau. Elle s'assit et caressa délicatement les cheveux de Thomas. Il ouvrit les yeux à ce doux contact et regarda Mécia qui lui dit :

- C'est midi passé, tu devrais manger tant que c'est encore chaud.

Thomas se redressa difficilement et bailla, Mécia lui sourit tendrement et posa le plateau sur ses jambes. Il la regarda et déclara encore endormi :

- Merci !

- Il n'y a pas de quoi !

Thomas commença à manger et Mécia lui demanda :

- Tu te sens mieux ?

- Ouais !

- Bon tant mieux ! Je te laisse finir en paix, je repasserais récupérer le plateau plus tard.

Mécia repartit en bas et se perdu dans ses pensées "Il est tellement choux quand il est malade, on dirait un petit enfant. En plus il est incroyablement docile, c'est surprenant, c'est bien la première fois que j'ai le dessus sur lui et qu'il m'écoute. Ce que je suis contente."

Après une bonne heure, Mécia se décida d'aller chercher le plateau dans la chambre de Thomas. Elle entra dans la chambre sans toquer en faisait le moins de bruit possible. En se dirigeant vers la table de nuit, elle s'arrêta pour regarder Thomas dormir. Bizarrement son cœur s'accéléra et elle se s’interrogea sur ce qu'il se passait. Elle secoua la tête pour chasser ses idées. En repartant vers la porte elle eut une impression bizarre, elle ne savait pas quoi ni pourquoi mais il y avait quelque chose de pas normal. D'un coup, elle se sentit tirer en arrière, elle lâcha le plateau et poussa un cri de surprise. En un rien de temps, elle se retrouva couchée sur le lit les poignets bloqués. Elle ouvrit les yeux et vu Thomas au-dessus d'elle, elle l'interpella :

- Thomas qu'es ce que tu fais ? Mais lâche-moi ! Thomas ! Tu me fais mal !

Mécia finit par remarquer qu'il avait les yeux fermés et conclut qu'il dormait encore. Elle se calma et tenta de le réveiller de plusieurs manières. Après quelques secondes, elle sentit une réaction de sa part qui se finit par un écroulement de son corps sur le sien. Elle sentait son souffle dans son cou et ses bras cherchait à passer sous son corps. Elle se laissa faire et entoura de ses bras le cou de Thomas. Il la redressa et ils finirent assis dans les bras l'un de l'autre. Mécia ne savait plus quoi faire, elle était si surprise de son geste et son cœur s'emballa de plus belle. Elle sentit quelque chose de mouillé sur son épaule, ce qui la calma de suite et elle se concentra. Elle ressentait une profonde tristesse mélangée à de la peur. Elle resserra son étreinte et déclara d'une voix réconfortante :

- Ne t'inquiète pas je suis là pour toi, parle-moi !

Thomas se contenta seulement de resserrer son étreinte et Mécia insista :

- Parler fait du bien tu sais, dis-moi je pourrais certainement te comprendre avec mes nombreuses expériences négatives. Je suis là pour ça, c'est mon rôle de te soutenir et de te réconforter.

Thomas desserra son étreinte et releva la tête pour regarder Mécia :

- Connais tu le sentiment de voir la perte de tes proches par ta faute.

- Oui ! Mécia baissa la tête et continua, pour tout t'avouer si la guerre a éclaté, c'est uniquement à cause de moi. Ils sont morts pour me protéger alors que je ne le méritais pas, alors que j'ai tué les miens, j'ai tué ceux qui devait être ma famille.

Les larmes tombèrent des yeux de Mécia qui resta figée le regard dans le vide. Thomas la reprit dans ses bras et cala sa tête dans son cou. Il finit par lui murmurer :

- C'est toi qui as dit que ton rôle étais d'être auprès de moi ?

- Heu… Oui ! Répondit Mécia sans trop comprendre.

- Alors reste !

Il ne lui laissa pas le temps de répondre qui l'emmena avec lui dans sa chute. Ils finirent par s'endormir dans les bras l'un de l'autre.

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