Dites-moi suis-je trop vieille pour chercher refuge sous mon lit ?

Je suis coincée dans une tempête logée dans ma tête.

Je ne vois que des éclairs et je n’entends que le tonnerre,

Juste des boums arrivant l’un après l’autre.

À une époque je ne voyais rien mais maintenant je vois les bandeaux qui m’aveuglaient et que j’ai mis très loin de moi.

Mais j’essaye tant bien que mal de fermer les yeux et les fermer très fort pour tout oublier.

Ne rien savoir, faire confiance parce que maintenant que je sais je sais ce que je suis obligée de faire pour toi,

Et ce que tu as fais de moi.

Et je donnerai tout pour que ça s’efface.

Frotter et encore frotter cette vilaine tache pour l’enlever ,

Mais on ne peut pas effacer un tatouage.

Maintenant, tu vois je suis coupable moi aussi.

Alors je rumine, encore et encore

C’est sans fin je suis à vif.

Mes cordes vocales vibrent de vérités terribles et essentielles que je dois sortir de moi.

Que tu dois entendre.

Ma langue ondule sous le poids écrasant du silence mais les sons s’étouffent dans ma gorge,

Deviennent une grosse boule que je dois ravaler.

On dit qu’une mère sait ce qui est bien,

Il y a des choses qu’une mère ignore.

Tu me dis toujours que je suis ton reflet mais derrière ton sourire

Moi je ne sais pas me cacher.

Et de la où je me tiens, nous sommes de part et d’autre du miroir.

Toi et moi contre le reste du monde.

Mais le monde me saisi d’une façon que tu ne pourras jamais connaitre ou ressentir.

Alors comment peux-tu savoir que c’est réel ?

Je suis malade de souffrir en silence.

Aujourd’hui je vais sauter, trépigner, crier même m’égosiller jusqu’à ce que tous ces mots bloqués à l’intérieur de moi sortent.

Juste parce que je sais ce qui est arrivé, je me sens comme ta complice.

Mes mains, un jour propres sont salies par des péchés que je n’ai pas commis et des mots que je n’ai pas dit, des dragons que je n’ai pas voulus tuer.

J’ai hérité de ce pécher

Et je deviens le monstre qui m’a mise au monde.