40. Lucy

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— Mais quoi ? Va l’ouvrir toi la porte ! Tu vois bien que je suis occupée avec les filles, non ?

— Lucy, va ouvrir la porte s’il te plaît.

Bon, s’il insiste autant, je vais y aller mais il m’énerve là. Il ne peut pas tout simplement bouger son cul et aller ouvrir cette porte, sérieusement. Et puis, tous ceux qui devaient normalement venir sont tous là, qui d’autre pourrait venir ? D’autant plus que nous allons faire nos devoirs, ce qui n’est pas très existant… La personne qui attend derrière la porte a arrêté de frapper, sûrement parce qu’elle a entendu que quelqu’un arrive. J’ouvre la porte et je ne peux retenir ma joie, je saute dans ses bras. C’est plus fort que moi, il est venu. Max est là, mais il m’a dit qu’il avait un rendez-vous…

— Tu es venu.

— Oui, bien sûr, je ne pouvais tout de même pas louper une soirée travail avec vous…

— Je te crois, tiens. Toi, tu veux travailler ? On aura tout vu ! Et ton rendez-vous alors ? Ne me dis pas que tu l’as annulé pour venir, je ne veux pas que notre soirée t’empêche d’aller à un rendez-vous important, je…

— Il n’était pas important, je préfère être ici. Mais tu sais que tu peux me lâcher maintenant, parce que je ne suis pas venu pour rester dans ton entrée.

— D’ailleurs, Lucy, je crois que tu as oublié le gâteau dans le four ! Il va être tout brûlé si tu ne viens pas t’en occuper tout de suite.

— Anne ! Mon gâteau ! Tu n’as qu’à te poser sur le canapé avec Romain, je reviens.

Je ne réfléchis pas plus à ce qu’il vient de se passer ou à ce que je viens de dire et je me dépêche d’aller voir l’aspect de mon gâteau. Il n’y a aucuns soucis. Pourquoi Anne m’a fait revenir dans la cuisine ? Le gâteau va bien, il n’est même pas encore entièrement cuit. C’était si étrange que ça m’a réaction ? Je suis vraiment contente que Max soit là, et oui, je lui ai un peu sauté dessus mais ce n’est pas si grave que ça si ? Pour réponse, je regarde le visage de Romain et je comprends alors pourquoi Anne a agi ainsi. Cela a fait du mal à Romain de voir que j’étais aussi heureuse que Max soit présent. C’est moi, qui ai changé ? Je n’arrive plus à voir quand je fais du mal à mon Romain ? Je ne peux pas croire que…

— Lucy, tu vas bien ? Ton frère va me raccompagner à l’appartement, j’espère que cela ne te dérange pas. Eh oh, Lucy, tu m’écoutes ?

— Non, elle ne t’écoute pas. Elle est partie dans son monde là. Cela me fait rire, mais elle me fait un peu peur quand elle fait ça. Elle réfléchit à pleins de choses en même temps et j’ai l’impression qu’elle se déconnecte du monde extérieur. Romain ?

— Ouais Nicolas, quoi ? Qu’est-ce qui se passe ?

— Oh rien, seulement ma sœur qui recommence. Elle est dans sa bulle, tu peux faire quelque chose ?

— Tiens, ça faisait longtemps qu’elle ne nous l’avait pas fait. Il lui prend quoi à ta sœur ? Tous ses amis sont là, elle n’a pas besoin de penser à quoique ce soit.

— Je pense que tu as tort et tu le sais très bien. Elle t’a peut-être attendu trop longtemps. Et les médecins ont dit qu’il lui arriverait parfois de perdre totalement la notion du temps.

— Nicolas, tu vas raccompagner Mathilde chez elle. Je n’ai pas très envie qu’elle rentre seule.

— C’est ce que Mathilde vient de te dire, enfin ce n’est pas grave. Tu sais que tu devrais te reposer un peu plus. Tu es quand même resté dans le coma pendant pas mal de temps.

— Je te rappelle que c’est moi l’aînée, alors je sais ce que je fais, fais-moi confiance.

Est-ce que je sais vraiment ce que je suis en train de faire ? Est-ce que je sais ou mon cœur veut que j’aille ? Je suis perdue dans mes sentiments. Serait-il possible d’aimer deux personnes à la fois ? Non, je divague, j’aime et j’ai toujours aimé Romain. Seulement, est-ce que notre jeu, ne nous aurait pas tout simplement amenés au point de non-retour. Enfin, nous nous entendons bien comme amis, comme meilleurs amis mais en tant que couple sommes-nous vraiment bien ensemble ? Je t’aime Romain plus que tout et tu le sais. Mais mon cœur et ma tête ne sont pas en accords. Comment pourraient-ils l’être ? À l’hôpital, j’ai pu me réveiller qu’avec la présence de Romain mais c’est lorsque Max est arrivé que je me suis vraiment sentie en sécurité et que j’ai finalement réussi à m’endormir sans la moindre crainte.

— Lucy ?

— Oui, Max ! Nous allons bientôt manger, ne vous en faites pas. C’est juste que j’aimerais que le gâteau soit pratiquement prêt comme ça, on pourra le manger quand il sera encore chaud.

— Tu sais que cela fait bien cinq minutes que Roman essaie de te parler ? Tu ne réagis que maintenant, tu es sûre que tu veux faire une soirée, boulot. C’est sûrement mieux que tu ailles au lit. Et pour ton gâteau, nous n’aurons qu’à le manger demain.

— Mmh mmh, d’accord. Anne. Vu les regards que vous me faites, je crois que je n’ai pas trop le choix. Mais je veux que Max reste ici.

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