Ça semble facile. Comme ça, lorsqu'on le dit, ça paraît toujours simple. Puis on s'y penche, on y réfléchit, et on se rend compte que malheureusement, comme à chaque fois, il ne s'agissait que d'une fausse impression. Un faux départ, soit le genre de choses qui arrivent assez souvent, remarquez. 

On pense qu'on pourra toujours le faire plus tard, alors on repousse tout, indéfiniment. Le temps ne manque pas après tout. Mais qu'on se le dise, ça ne marche pas. Parce que ça fait mal d'attendre. De regarder à s'en crever les yeux. D'imaginer ce que ça pourrait devenir. De tourner la tête dans une direction, puis une autre et de n'y voir que du doute. En fait, ça tue de ne pas savoir.

On voit les gens autour de soi nous encourager à le faire. Ils affirment qu'on peut y arriver, parce qu'ils n'y connaissent rien. Et puis même s'ils s'y connaissent, ils ne vivent pas notre calvaire. Ils ne peuvent pas comprendre ce que l'on ressent lorsque l'on ne peut pas tourner la tête d'un côté ou de l'autre sans penser à ce cœur qui bat trop vite, et trop fort. Pourtant au fond, on sait que tous ces gens détiennent la bonne raison. Parce que si l'on n'essaie pas, jamais on ne pourra savoir.

Et les doutes, plein la tête, encore.

La peur du rejet mêlée à l'appréhension de l'acceptation.

L'espoir que ça marche auprès de la déception que ça rate.

La certitude que cela puisse devenir réel à côté de l'impression de plus en plus grande que ça n'aboutira jamais.

Le bonheur. La déchirure.

On passera simplement à côté, si l'on ne parle pas. Si l'on continue de tout garder à l'intérieur. Et puis ça finira par exploser. Non, imploser plutôt. Parce qu'il s'agit d'un sentiment bien trop fort pour une seule personne.

Je tremble. Mais rien à y faire. Je me jette à l'eau.

Et puis tant pis si je n'y mets pas les mots. J'y mettrai les formes, et il comprendra.

Parce qu'on peut faire comprendre tellement de choses, sans ce qui semble le principal.