1.1

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Elle était de nouveau dans sa chambre, au moment où elle avait découvert son corps sans vie étendu par terre au milieu de la pièce.

Elle ne put réprimer un cri d'horreur et de répulsion, tant le spectacle macabre l'abominait : les yeux révulsés et injectés de sang, les traits figés en un rictus horrible, le visage congestionné et la bave moussant au coin des lèvres, le cadavre était une vision à laquelle elle ne pouvait s'accoutumer.

Encore une fois, elle fut accusée d'empoisonnement et de sorcellerie quand elle expliqua l'utilité de ses rêves, et conduite à la question, sans qu'elle puisse en apprendre plus. Encore une fois, elle avoua le crime qu'elle n'avait pas commis au bout de quelques heures et fut menée sans ménagement au bûcher.

L'Aélis timide et craintive avait été remplacée par son sosie courageuse et défiante.

La foule excitée lui lançait des pierres et l'injuriait ; rien n'avait changé.

Elle allait connaître la même fin, et cette vision ne lui aurait rien apporté de plus. Étonnamment, cela ne lui faisait rien. Elle s'en moquait éperdument, sans doute à cause de son changement radical de personnalité.

Pendant tout ce temps, fidèle à son habitude, elle fixait l'azur sans nuage, se demandant quand tout cela serait terminé.

Quand elle les rabaissa, elle fut surprise de découvrir qu'une femme avait pris place à ses côtés, profitant sans doute que la charrette ait ralenti pour monter.

Aélis lui demanda ce qu'elle faisait là, et pourquoi la foule ne semblait pas la remarquer.

- Je suis le Destin, lui répondit laconiquement la femme.

Elle était vêtue d'une longue cape blanche dont le capuchon rabattu lui dissimulait le visage et qui couvrait entièrement son corps.

- Pardon ? fit Aélis, incrédule. Je ne comprends pas...

- Ton maître paiera. Il ne peut échapper à son destin. Son châtiment approche, et il sera d'autant plus cruel qu'il a tenté en vain de me défier en utilisant la plante des devins.

- Je...

La femme avait disparu, laissant Aélis seule sur sa charrette qui la conduisait vers la mort.

Hébétée, elle revécut l'angoisse face à la nuit sans lumière et la douleur indicible qui l'accompagnait.

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