2082 Planification

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L'écran s'alluma et montra une carte du monde. Le continent unique était occupé à huit dixièmes par le territoire du Commonwealth où humains et xénos vivaient ensemble sous l'égide des extraterrestres. Leur Présidium servant de simulacre pour cacher qu'ils étaient dominés par le hiérarque suprême des xénos. Au nord, fières et inébranlables, les nations autocratiques résistaient encore et toujours à toute influence extraterrestre. Le Reich à l'ouest, et à l'est l'Union Soyuz. Les deux pays partageaient une frontière commune et s'étaient souvent livré des guerres sans merci. Mais leur objectif commun avait toujours été de libérer le reste de l'humanité, quitte à s'entretuer une fois cette tâche effectuée.
Mais le Commonwealth était trop puissant. Humains et extraterrestres avaient partagé leurs technologies. Et toutes les tentatives du Reich ou de l'Union pour restaurer la pureté terrienne et chasser les aliens avaient été de cuisants échecs. Jusqu'à aujourd'hui.
- "Si nous envoyons une armée, elle ne sera pas arrivée là bas à temps." Déclara le roi. "Nous ne pourrons pas nous appuyer sur la force brute cette fois ci. La capitale du Commonwealth est inatteignable de par la distance mais aussi de par la présence de nombreux forts sur le trajet. C'est une perspective qu'il vaut mieux oublier."
Les autres hochèrent la tête, même s'ils ne cachaient pas leur déception.
- "S'infiltrer dans la tour du Présidium suprême et assassiner le hiérarque relève de l'impossible." Fit le ministre Pravda. "Et même ainsi, serait-ce vraiment constructif ? Sa mort nous aiderait elle tant que ça ?"
Un noble eut une mimique de mépris et lui lança:
- "Quoi ! Vous avez une chance de tuer l'adversaire principal de l'humanité et vous passeriez à côté ? Vous autres, stupides sous-hommes, êtes vraiment des lâches sans honneur. Quand bien même cela paraitrai impossible, il est de notre devoir de charger l'ennemi et de l'abattre en dépit de tout! Ça c'est quelque chose que vous ne pouvez pas comprendre. Mais moi, mes ancêtres étaient parmi les premiers chevaliers du pur sang! Dès le début de la collaboration, il se sont opposés aux extraterrestres et les ont combattu bravement au nom de la pureté de l'humanité! Je ne sais même pas ce qu'un être tel que vous fait ici !"
Pravda sourit.
- "Moi si je suis ici c'est parce que plutôt que de me reposer sur mes ancêtres j'ai fait les choses moi même. Allez-y ! Prenez votre épée et allez donc charger les xénos si vous en avez envie. Mais je vous interdis de me parler sur ce ton." Il se tourna alors vers le roi. "Là où je voulais en venir, c'est que la mise à mort du hiérarque suprême ferait de lui un martyr. Il serait mieux, par exemple, de lancer un attentat contre lui visant à l'effrayer et le décrédibiliser sans le tuer.
- Ridicule." S'écria un noble. Mais le roi fit un geste et il se tût.
- "C'est une excellente idée." Siffla le souverain. "Si le hiérarque meurt, il sera remplacé. Mais il serait bien plus avantageux pour nous de détruire l'harmonie entre humains et xénos en anéantissant leur confiance mutuelle. Il nous faut détruire ce lien avant qu'il ne souille la pureté de l'humanité, c'est là le véritable objectif de la Heilliger Kreuzzug. Pour ce faire il faut s'en prendre au symbole de cette unification. Comme lors de la purge des rejetons maudits, il y a des années de cela.
- Le génocide des hybrides. Oui…" reprit un diplomate Soyuz. "Mais en l'occurrence, comment faire ? L'idéal serait de faire sauter l'immeuble du Présidium et le Présidium au passage, sans tuer le hiérarque. Comment ferait on une chose pareille ? Des idées ?"
Serotov tapait des doigts sur la table. Soudain il s'exclama:
- "Envoyez sur votre écran les images de la tour du Présidium suprême!"
Le roi lui lança un regard perçant, et finalement il glissa dans le projecteur une nouvelle planche.
Sur l'écran apparut, en noir et blanc, une photo de la tour. Un immeuble immense d'une architecture alien, aux formes défiant les lois de la gravité. Le sommet formait un toit concave comme le chapeau d'un champignon. Sitôt qu'il vit cela, Serotov eut une idée. Avec un sourire sardonique, il lança au roi:
- "Qu'est ce que vous avez en stock, niveau gaz de combat ?
- Plus grand chose depuis la dernière guerre." Répondit d'emblée un noble du Reich.
Serotov éclata de rire.
- "Je sais très bien que vous mentez. Vous avez des stocks colossaux de gaz. À tel point que vous ne sauriez pas quoi en faire.
- C'est vrai." Fit le roi. "Et alors ?
- Et alors, nous disposons de certaines machines qui permettraient de très rapidement diffuser ce gaz. En à peine quelques minutes seulement je suis sûr qu'on pourrait noyer toute la ville dans un brouillard épais et mortel." Il montra du doigt la tour du Présidium. "Ce machin là a une forme qui s'y prête merveilleusement bien. Non seulement on pourra facilement atteindre toute la ville si on positionne l'engin ici, mais en plus, les habitants de la ville ne seraient pas capables de dire si le gaz leur est envoyé de la tour, ou du ciel.
- Vous voulez dire," dit le roi, "que l'on pourrait faire croire que c'est une mesure du hiérarque de gazer la population ?
- Absolument !" Reprit le major Serotov. "On pourrait alors enfin faire comprendre aux humains du Commonwealth que les xénos ne sont pas réellement leurs amis et que cette vermine n'hésiterait pas à sacrifier l'humanité. Cela sèmera une bonne fois le doute dans leurs relations.
- Il y a un problème." Intervint un noble. "Pourquoi le hiérarque ferait il une chose pareille ?
- Pour sauver sa vie." Répondit Mikhaïl Pravda avec un sourire de satisfaction. "Pour échapper à une tentative d'assassinat. C'est simple. Nous lançons des assassins à ses trousses. Il leur échappe et s'enfuit dans l'espace. Au même moment les assassins lâchent les gaz sur la cité et on pensera que le hiérarque a ordonné cette attaque chimique pour couvrir sa fuite."
Un silence se fit. Chacun cogitait sur cette idée.
- "Envoyer des agents là bas n'est pas une mince affaire. Leur culture est tellement pervertie et fondamentalement différente des nôtres que nous n'avons jamais vraiment réussi à infiltrer leur société." Fit le roi.
- "Il nous faudra user de notre atout que le Commonwealth n'a pas. Les pouvoirs psychiques.
- Il faudra alors faire appel à des sorciers d'une grande puissance si on veut qu'ils pénètrent jusque dans la tour du Présidium suprême."
Le roi marqua une pause puis reprit:
- "Nous allons constituer une équipe comprenant les meilleurs sorciers dont nous disposions dans nos deux pays. J'y enverrai mon propre fils. C'est le plus puissant sorcier du Reich. De votre côté, je veux que soit lancée une offensive armée par le nord pour faire diversion. Vous n'aurez qu'à bombarder la ville de Poltava avec vos lance missiles. Cela entraînera une riposte armée expéditive, et la capitale sera désertée de ses troupes. Cela facilitera la tâche de notre équipe.
- Parfait. En gage de confiance, je m'arrangerai pour que notre plus puissant sorcier après le Prescient lui même, fasse partie de l'équipe spéciale. Qui plus est, l'homme que j'ai en tête est le gendre du Prescient."
L'accord fut passé, puis des plans de l'intérieur de la tour furent projetés et on discuta plus en détail de l'opération en elle même et du matériel requis.

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