Je rentre chez moi

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Le matin, je rentre chez moi là-haut dans la montagne, laissant l'hôpital à ceux, plus frais, qui sentent bon, nous, à six heures, on ne sent plus la rose!

Je cours jusqu'à la sortie... Ouf, c'est fini, c'est plus pour moi.

Dans le noir de la nuit pas tout à fait terminée, ma voiture s'engage. Dans l'autre sens, telle une guirlande de noël, les voitures des travailleurs de jour se suivent à la queuleuleu... Ils doivent rager! " Chacun son tour mon gars". Moi, c'est musique dans la voiture, je pense que j'ai bien mérité mon salaire.

Puis, arrivée à la maison, douche oblige. Je ne veux plus aucune trace de cette nuit qui a essayé de me contaminer. Non ce ne sera pas pour aujourd'hui, je suis plus forte que ça!

Malheur... Il faut encore tenir un peu, le temps de déposer les gosses à l'école.

Je me gare de nouveau devant la maison, voiture vide des enfants, mon corps m'abandonne : mes paupières sont lourdes, mes pieds n'arrivent plus à sortir de l'engin.

Je me traîne... Hop dans le lit, et dodo l'enfant do, c'est parti pour une nuit de "Jour". Quelques heures où tout s'emmêle, se déchaîne, rêves, cauchemars, bouffées de chaleur, et puis la finale : mes yeux s'ouvrent de nouveau, j'ai l'impression d'avoir dormi un siècle, je regarde mon portable : treize heures. J'ai dormi quatre heures ... Non c'est horrible, Il va falloir tenir encore toute une nuit !

Et là, le fait de savoir que c'est peu, me revoilà de nouveau très lasse, mais je sais qu'à ce moment-là tout en moi ne voudra plus retourner dans les bras de Morphée... Ma tête veut voir le jour, un autre besoin non cité par Virginia Henderson, mais que nous travailleurs de nuit validons : le besoin d'être en contact avec le jour et sa lumière.

Puis les premières heures ça va encore, je ne chôme pas, il faut tout remettre en ordre. Ce matin j'ai tout plaqué pour aller au lit !

Et comme toutes les mamans de ce monde, c'est avec amour que je range, plie, balaie, je me précipite aux courses, je pense aussi au goûter qui pourrait leur faire plaisir.

Une fois embarquée dans la voiture ma tribu, je suis la plus heureuse!

Ils sont avec moi. Plus d'école, ni de travail entre nous. Nous sommes seuls au monde, ça ne va pas durer... Mais là on en profite.

Ils me racontent leur journée, leurs prises de tête, leurs notes, les moments de gloire, et les coups de blues qu'ils ont eu dans la journée. On écoute, on échange, on conseille, on réfléchit à des solutions, on élabore des plans pour trouver une issue.

Qu'il fait beau d'être parent, d'être le référent d'un enfant qui grandit, il nous fait confiance.

Que c'est magique de voir le sourire sur son visage après une évaluation qu'on a préparée ensemble, quand ça s'est bien passé, quand il revient moitié en dansant, quand la note est enfin tombée, on est fière de lui, de nous aussi de l'avoir accompagné, d'être toujours capable de déchiffrer les Thalès, Pythagore, chromosomes, atomes, malgré cette tête endommagée par le travail de nuit!

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