Chapitre X Premier jour Partie IV

11 minutes de lecture

Le cours de « Connaissances Générales » se passa dans le calme. Un calme empreint de regrets chez la majorité des étudiants inconscients, ignorants et maladroits. Ces derniers avaient causé de la peine auprès de leur professeure, une peine qui était en partie restée marquée sur son visage durant le restant du cours. Le sujet d’après incident concernait les six Domaines bienveillants ainsi que leur pouvoirs, leur autorité parmi les Ilnoliens et leur méthode de travail.

Dong

La cloche se mit finalement à retentir, c’était la troisième fois depuis le début des cours.

Bien, nous pouvons nous arrêter là pour aujourd’hui. Je vais m’absentée quelques petites minutes, je reviens tout de suite, ajouta la professeure Sylvia, avant quitter la classe.

Suite à son départ, Loyd se tourna vers Elwyn.

Elle a une sale mine quand-même. C’est vraiment dommage, ça casse avec sa beauté naturelle, fit remarquer le néphilim de la Guerre, sans se soucier du silence qui régnait depuis le départ du professeure.

La faute à qui ? lui demanda simplement Elwyn sans viser qui que ce soit dans la classe.

Pas la mienne, j’ai rien dit et rien fait, répondit Loyd, comme si la question le visait par défaut.

Hum ! Pour une fois, que tu n’es pas au milieu des problèmes, lui répondit la princesse Sylaria.

L’intervention de la princesse fit ricaner une bonne partie de la classe, même Arimélia.

Oh ça va, grommela Loyd.

En tout cas, bien joué à toi. Tu as réussi à mettre fin à cette histoire avant que ça ne dégénère trop, ajouta Sylaria, après s’être retournée vers Elwyn.

J’ai juste fait plus de bruit que les autres.

L’un des nains du fond de la classe lui répondit avec un léger reproche.

Tu parles ! J’ai eu les oreilles sifflantes pendant plusieurs seconde.

Plusieurs autres élèves hochèrent la tête en signe approbation.

Ah. Je suis désolé pour ça, ce n’était pas voulu, s’excusa simplement le jeune garçon à l’ensemble de la classe.

Bah, t’inquiète. C’était pour une bonne cause, lui répondit le nain.

Quand-même, j’ai bien cru qu’elle allait finir par pleurer avec cette histoire, ajouta une halfeline du premier rang.

Un long silence gênant se fit une nouvelle fois mais, cette fois-ci, il fut brisé par un coup sur la table Linariel, une elfe à la longue chevelure ondulée couleur écorce et aux yeux noisette, assise au premier rang.

Elle doit savoir quelque chose. Elle n’aurait pas réagi ainsi si ce n’était pas le cas, maugréa-t-telle le poing fermement sérer sur son bureau.

Dans son coin, Elwyn hocha légèrement la tête avec approbation, le regard perdu au plafond.

“Je suis bien d’accord avec toi, même si je ne connais pas tes raisons… Par contre, ta méthode laisse à désirer…“

La porte de la classe s’ouvrit soudainement et Sylvia rentra aussitôt reprendre sa place. La professeure elfe avait bien meilleure mine qu’a son départ, ce qui soulagea un peu les étudiants.

Bien, la pause est finie. Nous allons passer au cours suivant, « Bienséance et Étiquette ». Comme vous devez le savoir, cette académie accueil différents types d’étudiants aux origines et statuts différents. Cependant, une fois sorti d’ici, la plupart d’entre vous auront des facilités d’accès pour la haute société. Il faut donc que l’on vous y prépare.

Suite à ces mots, tous les visages des étudiants appartenant à la noblesse venaient de se crisper d’un seul coup, comme s’ils venaient d’appréhender quelque chose de terrible pour la suite des événements.

Nous allons donc commencer par les bases. Qui peux bien me citer les trois ?

Un silence lourd de sens s’installa et les étudiants appartenant à la noblesse se dévisagèrent les uns les autres, avant que Sylaria ne décide de lever la main.

Les salutations, qu’elles soient formelles ou informelles. Le comportement en public et pour finir, le respect de l’autorité, répondit-elle, d’un ton un peu amer.

En effet, ce sont les bases d’apprentissage pour pouvoir commencer à évoluer parmi les figures importantes du monde. Nous allons donc commencer par la chose la plus importante, la première impression. Une bonne impression permet d’influencer positivement la perception qu’ont les gens à votre propos.

Elwyn leva alors la main.

Sauf que cela ne concerne pas uniquement le cadre d’une rencontre avec la noblesse. La première impression se fait avec tout le monde et tout le temps, non ? Depuis que je suis arrivé ici, les différents étudiants que j’ai pu croisés n’ont, pour la plupart d’entre eux, pas arrêté de me dévisager à cause de mes cheveux. Je suis censé le prendre comment ? Si juste une simple caractéristique physique permet de juger immédiatement quelqu’un en bien ou en mal, alors à quoi bon se fatiguer à bien se faire voir ?

Loyd réenchéris.

Je suis d’accord avec lui. Que je le veuille ou non, je suis le fils d’Asagar. Il suffit de voir la couleur de mes cheveux et de mes yeux. De ce fait, je suis déjà jugé sans avoir fait quelque chose de spécial avant. Comment on est sensé gérer ça ?

Un silence lourd s’installa dans la classe. Certain étudiants approuvèrent leur propos et d’autres étaient plutôt confus, car certain remettaient en question leur apprentissage ou bien leur propre capacité de jugement.

Vous avez tous les deux raison et c’est profondément injuste. Malheureusement, on ne peut pas empêcher ce genre choses d’arriver. Il est beaucoup plus simple de juger les gens en utilisant des généralité, plutôt que de les prendre au cas par cas. La seule chose à faire pour combattre cela, c’est de changer la perception qu’ont les gens, en les changeant une par une. C’est une tache longue et fastidieuse, mais c’est la seule solution. Les néphilims du Domaine de la Guerre seront toujours considéré comme des brutes et des tueurs assoiffé de combats et de sang, si rien n’est fait, par au moins l’un d’entre eux, pour être différent.

À cette réponse, Loyd serra fermement son poing de dégout de sa situation.

Quant à toi, Elwyn. Les Corbeaux appartiennent à un peuple qui s’est isolé du monde en allant sur les îles flottantes à l’Est du Contient Central. Il est donc rare d’en rencontrer un et encore bien plus s’il s’agit d’un enfant. Bon nombre d’histoire et secrets les entoures, il est donc normal que cela intrigue les gens quand ils en rencontrent un pour la première fois.

Pour Elwyn, le sujet de la discrimination, quel que soit sa forme, tient très à cœur au Domaine de la Vie.

Je le sais déjà, professeure Sylvia. Le professeur Ezekiel m’en a déjà parler. Le problème c’est que juger quelqu’un sur son apparence peut être dangereux. Ne dit-on pas que les plus belles roses sont souvent dotées d’épines ? Ou bien que les plus belles pierres précieuses étaient à l’origine de simples roches colorées, brutes et informes ?

Ses paroles provoquèrent une légère réaction chez les elfes à sa première expression, puis chez les nains à sa seconde. Ces expressions sont issues de ces deux cultures parfaitement opposées, mais se retrouvent être complémentaires dans ce contexte présent.

C’est aussi vrai. Malheureusement, tout le monde ne possède pas la faculté de traitement que possèdent les Entités, ainsi que leur capacité à individualisé les choses. C’est un défaut qui est inhérent aux simples mortels que nous sommes.

Je vois… Je vais donc devoir faire avec. Merci professeure pour votre explication.

La professeure quitta sa place et se rendit près des étagères pour se saisir de plusieurs ouvrages, qu’elle déposa sur les bureaux les plus proches.

Bien, dans ce cas, nous allons pouvoir commencer un exercice pratique. Comme je l’ai déjà mentionné, la première impression est cruciale. Nous allons donc débuter en travaillant sur votre posture. Levez-vous tous de votre place, s'il vous plaît.

Les étudiants se levèrent de leur banc, attendant avec appréhension la suite.

Maintenant, je vais vous demander de prendre un livre par personne et de le déposer sur votre bureau, continua-t-elle.

Les étudiants d’origine noble commencèrent à grimacer en voyant où cela allait les mener, mais tous obéirent à la demande de la professeure.

Maintenant, je vais vous demander de vous tenir droit, les pieds alignés avec les épaules. Je passerai ensuite auprès de chacun d’entre vous pour poser le livre sur le haut de votre tête, et vous devrez le maintenir immobile tout le reste du cours. Si vous le faites tomber, vous devrez faire un tour de la classe en canard avant que je ne le remette sur votre tête, termina-t-elle, avec un regard et un sourire amusé.

Le visage des étudiants devint livide, comme si toute forme de vie venait de disparaître en eux.

Loyd ne put s’empêcher de ricaner en imaginant la scène qui allait bientôt arriver, alors qu’Elwyn venait tout juste de comprendre la raison pour laquelle Ophélia tenait tant à ce qu’il fasse cet exercice depuis qu’il est petit.

_________________________

Pour un premier cours, le résultat de l’exercice fut plus que satisfaisant pour certains, mais un bon nombre de canard firent surtout le tour de la classe. Loyd n’y échappa pas, la princesse Sylaria, son cousin et ses deux camarades non plus. D’autres élèvent donnèrent l’impression d’équilibriste en pleine performance artistique, alors que d’autres donnaient l’impression d’être des piquets tremblant de froid à cause de la raideur de leur corps, comme si l’ouvrage pesait trop lourd sur le haut du crâne. Arimélia, Elwyn et les elfes furent épargner pour un temps, mais des livres furent ajouter pour augmenter la difficulté et les elfes finirent alors par céder.

Espèce de monstre, marmonna Loyd à l’encontre d’Elwyn, qui n’avait jamais fléchit une seule fois durant le cours.

Ce dernier se tourna vers lui, toujours en restant droit et en gardant sa pile de livres en équilibre, avant de s’avancer normalement vers lui.

Et toi, tu es un canard, lui répondit-il, le regard tourner vers le bas, car Loyd allait tout juste finir un nouveau tour de classe, avant de retourner à sa place.

Pendant ce temps-là, Arimélia n’avait pas non plus céder une seule fois. Elle était toujours debout, les livres posés entre ses cornes noires mais son esprit semblait absent, comme si elle était dans sa propre bulle, ignorant le reste du monde qui l’entoure. Sa réussite n’était pas du tout due à de la chance, mais à un travail acharnée depuis qu’elle avait quitté sa mère et rejoint le royaume d’Hercor. Mais à ce moment précis, elle remettait en question tout ce travail qu’elle avait effectué et les résultats obtenus à cause de simples questions posées le cours précédent.

La première impression se fait avec tout le monde et tout le temps, non ? Si juste une simple caractéristique physique permet de juger immédiatement quelqu’un en bien ou en mal, alors à quoi bon se fatiguer à bien se faire voir ? … À quoi bon se fatiguer à bien se faire voir… si juste une caractéristique physique permet de juger immédiatement…“

Voyant du coin de l’œil le visage soucieux de la demi-dragonne, Sylaria le tourna lentement vers elle, prenant garde à ne pas faire tomber son livre.

Ari… Tu vas bien ?

Arimélia ne répondit pas.

Hé, Arimélia, tu vas bien ? lui redemanda-t-elle.

La demi-dragonne finit par réagir et se tourna à son tour vers la princesse.

Oui, je vais bien…, répondit-elle, affichant un visage de façade rassurant pour éviter de compliquer la situation.

Je vois…, répondit Sylaria pas vraiment convaincue.

La princesse se retourna pour refaire face au tableau, mais fini par faire à nouveau tomber son livre.

Oh non, pas encore…, maugréa-t-elle, avant de ramasser son livre et le déposer sur son bureau.

Bon courage, lui répondit Arimélia, avant que la princesse ne repartît pour un tour.

Dong

Pour la quatrième fois, la cloche retentit.

Bien, le cours est terminé. Vous pouvez redéposer votre livre sur votre bureau, avant de partir. Je vous souhaite de passer un bon appétit, conclus la professeure Sylvia, qui commençait déjà à récupérer les différents ouvrages pour les ranger.

Soulager de la fin de cet enfer, ou plutôt de ce cours, les étudiants commencèrent à sortir de la classe, alors que ceux des classes du dessus commencèrent à descendre l’escalier de pierre, pour rejoindre à leur tour la cantine.

Elwyn décida de rester aider la professeure à ranger la classe, afin de pouvoir lui poser une question une fois l’ensembles des étudiants partit.

Je me doute de la raison pour laquelle tu encore là Elwyn, lui fit remarquer la professeure.

Dans ce cas, pouvez-vous me donner des réponses, professeure Sylvia ? Ou bien est-ce que la Divinité Ogme vous à demander de garder le silence ?

L’elfe à la chevelure de miel se figea à sa seconde question et afficha un léger air mélancolique face au jeune néphilim.

Que veux-tu savoir ?

Quel est l’information que vous nous avez caché au sujet du Gardien de la Divinité Akeso ?

La professeure elfe se pris doucement les mains, avant de faire jouer ses pouces l’un contre l’autre.

Que sais-tu de lui au juste ? demanda-t-elle résignée à parler sans filtre.

Pas grand-chose. Le professeur Ezekiel n’est pas un grand bavard et la vice-directrice Nalinaya n’est pas en état de me dire quoi que ce soit à cause de mon apparence.

Je vois… C’est normal après tout, ils étaient…, à leur manière, proche… Pour faire simple, ton père était un descendant d’un Héros humain de la deuxième génération. Il a quitté sa famille, allant à l’encontre de la volonté de tous, pour aider les habitants d’Ilnolia avec sa forces, ses compétences et sa magie, comme l’avait fait son ancêtre avant lui. Il a fini par devenir le Gardien de la Divinité de la Vie, après l’avoir mainte fois croisée sur les routes et refuser son offre. Par rapport aux autres Gardien de notre époque, il était le plus fort grâce à son fragment d’héritage héroïque et sa bénédiction divine.

Cette révélation surprit Elwyn, non pas tant par son contenu que par la facilité avec laquelle il l'avait obtenue.

Merci à vous professeure. Je dois avouer que je ne m’attendais pas à ce que vous me répondiez si facilement.

C’est bien normal de t’aider. Il est inconcevable de te garder dans le flou éternellement. Malheureusement, je ne le connais pas aussi bien que Nalinaya… Bref, arrêtons-nous là, les autres étudiants risqueraient de se poser des questions.

Elwyn acquiesça de la tête.

Vous avez raison, encore merci professeure Sylvia.

Tu n’as pas à me remercier Elwyn, je ne fais qu’accomplir mon devoir envers toi.

Le jeune garçon salua une dernière fois la professeure avant de quitter la tour des études pour rejoindre ses camarades à la cantine.

“Un descendant de Héros, hein… “

_________________________

Héros, c’est le terme employé pour désigner un individu exceptionnel émergeant chez un représentant de chaque espèce native d'Ilnolia. Ces individus se distinguent par des capacités physiques et magiques surpassant celles de tous les autres membres de leur propre espèce. Ils assument le rôle de Gardien de leur espèce, protégeant contre les risques de catastrophe génocidaire.

Leur capacité à surpasser les autres peut être transmise jusqu'à deux générations, mais elle s'affaiblit de moitié à chaque transmission, de même que leur capacité à utiliser la magie. Lorsqu'un Héros décède, le premier enfant de son espèce né juste après cet événement hérite de son rôle.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Samuel Bertieaux ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0