Chapitre 3 (V.5)

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Être côte à côte avec Raven, lors du trajet jusqu'à notre chambre me permet encore de sentir cette si bonne odeur. Je peux la savourer à pleins poumons ! Elle l'entoure, la recouvre comme une aura, mais une aura qui ne lui appartient aucunement. Je le comprends au fils des secondes, qui s'écoule. Je veux absolument trouver cette personne, m'en rapprocher et la sentir jusqu'à la fin des temps. Je me sens repartir dans les tréfonds de mon esprit, en proie à mon vampire intérieur. C'est comme si elle prenait le contrôle de mon corps et fait ce qu'elle désire. Et ce qu'elle désire autant que moi, est de retrouver à qui appartient cette douce fragrance. Elle nous monte à la tête. Nous savons une chose, elle est exquise, nous donnant encore plus soif. Soif de cette personne. Je sens mes canines refaire surface et plus franchement que tout à l'heure. Mes crocs sortent de ma bouche pour se dévoiler, sans que je ne puisse y avoir une quelconque emprise. Et ma vampire intérieur ne veut PAS, les rétracter. Ce parfum, nous rend étranges. Je l'ai déjà sentie auparavant, mais pas moyens de savoir où ! Pourtant, je me suis nourrie avant de partir, il faut croire que le stress m’as fait le même effet que sur Jayden ! Je repars à la dérive. Guider par l’odeur entourant celle qui marche avec moi. Cet instant me paraît durer des heures, des jours entiers même. Je me perds dans mes sensations. Dans mon espace.

<< Lexia ! Reprends-toi ! Tu me fais peur… >>

Ca me revient maintenant ! Lexia sort du fond de ton esprit, reprend le dessus sur ta nature ! Ce n'est pas elle qui doit prendre le dessus, non mais ! Respire lentement, sans te fier à la senteur. Lexa, sors-toi les doigts du... hum. Sors-toi de cet état. Sauve-toi, toi-même. Tu peux le faire. Rappelle-toi ce que tu as appris, Lexia ! Bouge-toi et sors ! Bouge-toi et reprends le contrôle ! N'oublie surtout pas qui tu es ! Lexia, tu es l'héritière du monde vampirique, tu es la descendante d'une grande femme qui s'est battue pour vivre ; pour survivre et dans une situation bien pire que celle-ci ! Inspire, expire. Pense à toutes les choses qui t'apaisent. Pense aux bras de papa ; aux si belles paroles de Brenden, le sage grand frère toujours là pour te calmer, lorsque tu as terriblement faim, que tu en pleurs.

<< Lexia, tu veux de l'aide ? Je ne peux définitivement pas te laisser comme ça ! C'est dangereux autant pour toi, que pour nous, autres. Dis-moi un mot, s'il te plaît... Un seul suffit. >>

Je lui fais signe que ça va mieux, qu'il n'y pas de quoi s'inquiéter plus que de mesure. J'ai pris l'habitude de perdre face à ma nature profonde. A celle qui est l’une des parties de moi la plus importante de mon âme. Elle, est bien plus forte que moi, bien plus ancienne. Je me sens à nouveau calme, aussi calme que mon état me le permet. Au moins, je recommence à avoir le dessus. Je refais surface, lentement, mais sûrement. Félicitation Lexia, tu viens de repousser la folie qui ronge tellement de personnes de ton peuple. Et cela en le faisant seule. Je me reprends à nouveau ma tête entre les mains, j'entends des sons qui se répercutent à l'intérieur sans que cela ne vienne de la réalité. J'ai l'impression de planer. J'hallucine doucement, mais assurément. Merde, ma tête ! Je la sens tourner dans tous les sens. Comme si je me trouve à cet instant précis sur un manège. J'ai seulement envie d'une bonne douche pour effacer ma fatigue et tout le reste qui orbite tout autour de moi. Je ferme les yeux, m'appuie un peu contre le corps près de moi et finalement Raven se mis à me porter. Bonne idée. Je m'endors, en espérant qu'à mon réveil, je sois dans ma chambre au manoir avec ma famille pour m'aider à combattre ma soif. Ma faim qui est encore plus puissante que celle de mon jumeau… Elle l'a toujours été. Voilà une belle malédiction pour les individus féminins de mon foyer.

※※※

J'ai un de ces maux de crâne d'enfer ! Je ne sens plus mes bras, seulement une sensation de brûlure qui irradie. Point positif à tout cela, je ne ressens plus la soif. En fait, je sens juste une douceur qui m'entoure, que ce soit au niveau du toucher ou au niveau de mon odorat. Comme si maman me tenait dans ses bras et me cajolait. Je me sens comme dans un cocon et pour rien au monde je ne voudrais en sortir.

<< Je vois que tu as enfin repris connaissance, je commençais à croire que tu ne reviendrais jamais. Et que je devais aller chercher quelqu'un pour t'aider ! Mais te laisser seule n'est pas non plus une option alors... Alors je ne savais pas trop quoi faire d'autres. Je me suis permis de fouiller dans ton sac et j'ai pu trouver des médicaments. Tout ça pur te dire que je t’ai fait avaler deux cachets ! Je ne sais pas si j'ai bien fait, mais en tout cas, c'est ce que je viens de faire. Je sens que c'était ce qu'il fallais faire, ne croit pas que je fais tout et n'importe quoi, non plus !
- Heu, juste pour savoir… Je suis où ?
- Tu es dans nos appartements ! Je suis ta colocataire il paraît ! Je me suis dit que ça serait plus confortable pour toi de te retrouver ici.
- Je dors depuis combien de temps, exactement ?
- Tu t'es "endormie" dans mes bras, il y a bien une heure et des brouettes.
- Merci. Je ne sais pas ce qu'il se, se serais passer si tu n'avais pas été là au bon moment. J'ai eu une chance vampirique...
-Désole de t'embêter dès ton réveil, mais je me demande ce que sont réellement ces médicaments que je viens de te donner. >>

Je lui explique rapidement la même chose qu'a Gabrielle, à quoi le Pluyar sert et qui l'a fait.

<< Sans calice, on a toujours une impression de ne pas manger à notre faim. Quoique l'on fasse, cette sensation ne s'éteindra que lorsque nous rencontrerons notre futur compagne ou compagnon et que nous serons liés à lui.

- Un quoi ? Excuse-moi, je ne m'y connais pas encore très bien sur les vampires...

- Les calices sont nos compagnons, très souvent mêmes, nos âme-sœurs. Ils possèdent toujours une odeur qui nous entête, leurs sangs seront toujours le plus nutritif pour nous. Ils peuvent tout aussi bien être de notre race, d'une autre race surnaturelle, qu'être un simple humain. Je suis sûr qu'en tant que sorcière, tu dois connaître les légendes, mythes sur les âmes sœur.

- Oui, je connais nos mythes, tout de mêmes Lexia !

- Mais en attendant de rencontrer cet être si important, il est dur de nous contrôler, surpasser notre soif qui ne se tarie jamais réellement. Heureusement que l'on a le pluyar. Ce n’est pas comme les autres vampyres, qui eux se nourrissent sur les condamner à morts.

- Ce n'est pas dangereux de le tester sur les héritiers ? Je trouve ça un peu débile, excuse-moi.

- C'est vrai ça l'est. Mais c'est malheureusement la seule solution pour éviter les abus, tant que nous n'avons pas fini les tests. Car après tout, mon frère et moi n'avons pas exactement le même traitement. On ne sait pas si ça sera aussi efficace sur les autres. Nos métabolismes sont légèrement différents.

- Et sinon, encore une question. Pourquoi les pilules ont une forme de canines ? On peut croire que c'est une blague de mauvais goût.

- C'est l'humour de la famille Lowell ! Bien désastreux mais bon avec des humains, des vampires et autres créatures...

- Et bien, c'est réussi en tout cas. C'est assez ironique, les canines !

- Bon résonnement ma sorcière bien-aimée ! Mais tu peux me donner mon sac, que je prenne la seconde partie du médoc, histoire de ne pas mourir. >>


Je vois Raven se tourner et chercher gentiment mon sac pour moi. Pendant qu'elle fait ça, je décide de regarder la chambre. Je fus scotché dans ce qu'il doit être mon lit. La chambre est immense ! En plus d'être juste magnifique, c'est un véritable chef d'œuvre de l'architecture ancienne. Je suis sûr qu'elle est de l'époque de la création de l'académie ! Les murs sont chargés d'histoire, créer par des artisans d’autrefois et ayant vu nombres de grand Gardien des mémoires ; je veux toutes les connaître ! Avec les lits l'un à l'opposé de l'autre. Posés sur un plateau qui surélevait le tout, pour surplomber le reste des appartements. Je peux dire que je me sens déjà comme chez moi ! Les couleurs étaient d'un velouté. Un bleu poudré restant très doux, mais l'ameublement ne rend pas le tout cucul la praline. Loin de là ! Les rideaux accrochés aux fenêtres sont d'un violet pastel avec comme motifs des fées, à l'image de CLOCHETTE. Nos lits quant à eux, sont de teintes totalement différentes avec leurs tons gris clair. Juste à coter d'eux se trouvent de grande penderie et bureaux pour chaque occupant. Je vais adorer y passer des heures à bosser !

Raven revient face à moi et me tend l’un de mes nombreux sacs. Je le lui prends des mains et je me mets à farfouiller dans mon sac à main, aussi remplis que la besace sans fond de Hermione Granger. Au bout de quelques secondes, seulement, je trouve ma petite trousse à motifs bien morbides, farfouille dedans et en sors une seringue stérile, prête à emploi. Je la sors de son emballage et ne perds pas de temps pour la planter dans ma cuisse découverte, grâce à ma jupe qui se trouve être remontée suffisamment pour ne pas me gêner dans mes actions. Je presse pour m'injecter le produit qui m'évitera de faire un rejet. Ne sait-on jamais après ama minie crise de tout à l’heure. Je tourne la tête en direction de la miss et la voie toute estomaquée.

<< Bref bref, maintenant, tu as besoin d'autre chose ?
-Non, pas pour l'instant. Ou alors juste savoir à qui appartient l'odeur qui est sur toi sans être la tienne.
- Comment ça ? Quelle odeur ?
- Depuis tout à l'heure, je sens une fragrance divinement bonne. Une senteur de forêt et en reniflant bien, de feu de cheminer. Je ne sais pas d'où elle provient exactement, mais je sais que ça vient de toi. Mais pas vraiment de toi. Je la sens, elle est comme ...Vitale ou en tout cas pour ma partie vampirique, ma seconde moitié.
- Je pense savoir ce que cela veut dire, mais je ne suis pas sûre. De plus, je suis sûr que vous allez en parlez lors des cours sur les vampires. Tout ce que vous devez savoir sur eux, et cela, même si tu en es une, car ça n'a pas d'importance ici. Ici, nous devons apprendre chaque particularité de nos races et celles des autres pour ne pas faire de faux pas en tant que Gardiens. Je pense que tu sais ce que ça ferait si des Gardiens entrent en conflits internes.
-Oui. Ça pourrait provoquer une guerre comme celle qui s'est produite il y a trois cents ans.
-Quand je dis que les vampires ont un égo surdimensionner… Bon changeons de sujet, même si celui que nous avons peut durer des heures et des heures. Le diner du soir va bientôt commencer, je me dois de te demander d'enfiler notre si magnifique uniforme scolaire pour enfin manger car moi, j'en ai vraiment besoin et surtout toutes les premières années vont être présentés aux années supérieures.
-Je ne savais pas ça.
-Normal, nous gardons cela secret pour ne pas gâcher la surprise… On a beaucoup d'humour à Maliar. >>

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