20/ LE MONDE QUI NOUS ENTOURE : LANA

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Matt est revenu. Il est propre, mais affiche son air farouche pour nous montrer que sa colère est toujours présente.

Jonathan semble mal à l’aise. C’est vrai que c’est quelqu’un d'effacé, de discret. Je ne l’ai jamais entendu faire de longs discours, il préfère les écouter. En général, il laisse la parole à son frère ou à sa sœur. Seulement aujourd’hui, aucun des deux n’est en mesure de parler objectivement. Matt a été clair, il va examiner les propositions et Carole va faire ce qu’elle fait de mieux, se désintéresser, ne rien entendre et élaborer de nouveaux projets pour satisfaire sa propre personne.

Après quelques minutes de reflexions, il entame ses explications :

<< - Je n’irai pas par quatre chemins, je vais me contenter de l’essentiel pour ceux d’entre vous auxquels on a omis certains points.

Vous savez tous qui sont Sandrine et sa fille et vous avez brutalement découvert l’existence de notre espèce, grâce à mon frère.

Oui, Matt, tu es fier de ton entrée théâtrale. >>

Il marque une pause alors que tous les visages se tournent vers l'interpelé, qui reste de marbre et invite son frère à porsuivre d'un geste de la main.

<< Les vampires sont bien réels, tout autant que les sorcières, les esprits, les fantômes, et j’en passe. À une différence près : notre père était un vampire, notre mère, une humaine. Ce qui fait de nous des dhampires. Nous sommes des humains avec les capacités des vampires. Avant que vous ne posiez la question, nous pouvons consommer du sang, pour améliorer nos compétences. Nous avons trois choix, vivre en hommes, en vampire ou mourir. Nous avons choisi le premier. Nous ne tuons pas les humains. Matt non plus, malgré ce qu’il veut nous faire croire. Pas la peine de te renfrogner, je te connais et tu ne serais pas là si tu avais décidé de basculer. >>

S'engage alors un duel de regards. L'un exprime amour et compassion, tandis que l'autre traduit de sombres menaces. Jonathan capitule, et baisse la tête pour masquer un petit sourire, avant de reprendre :

<< Bien, vous savez qui nous sommes. Venons-en aux malaformes, ces créatures qui anéantissent notre monde.

Comme vous avez pu le constater, ces monstres se nourrissent de sang, humain ou non. Soit ils vous vident et vous mourrez, soit ils sont interrompus et le peu d’hémoglobine qu’il vous reste vous permet de vous transformer en l’un d’entre eux. On ne les appelle pas des chasseurs, des traqueurs ou autre, ce sont des malaformes. C’est-à-dire des vampires mal formés. Ce fléau a déjà existé, il y a très longtemps. Il avait été provoqué par l’amour entre une sorcière et un vampire. Mais à cette époque, les hommes employaient des moyens bien plus radicaux et ils y ont vite mis fin.

Le désastre auquel nous faisons face a pris une ampleur mondiale, sans quoi, nous aurions déjà obtenu de l’aide. De plus, nous nous trouvons en nombre bien inférieur par rapport à ces créatures. Je ne connais pas la solution, mais Sandrine va surement nous éclairer.

Je te laisse la parole… >>

Il encourage notre sorcière à s'exprimer d'un geste de la main et d'un sourire.

Nous restons tous silencieux. Je m’attendais à une avalanche de questions, mais ils digèrent les informations qu’ils viennent d’entendre.

- Matt, tu ne trouves pas qu’on s’ennuie là ? râle Carole, une moue boudeuse sur le visage.

Il ne lui prête aucune attention, trop occupé à observer nos réactions avec méfiance. La jeune femme, désespérée par une telle ignorance, tire alors sur son bras, telle une enfant gâtée. Ses gamineries fonctionnent, puisqu'il se désinteresse de nous et pose sa main sur son épaule avant de lui murmurer à l'oreille.

Jonathan est excédé par leur comportement, mais c'est avec calme qu'il les rappelle à l'ordre :

- Ecoutez ce que Sandrine a à nous dire. Carole, tu t’ennuies depuis le début de ce fléau ; tu seras heureuse le jour où les malaformes auront complètement disparus. Tu pourras retourner te pavaner à ton aise. Quant à toi, Matt, tu ne peux plus exercer ton activité préférée, la séduction, puisque les humaines sont devenues rarissimes.

Agacée, elle lève les yeux au ciel, tandis que son frère se redresse et exécute un pas en avant.

- Ouais, donc lâchez-moi avec vos histoires, et laissez-moi me distraire comme je l’entends ! répond-il d'une voix sourde, les sourcils froncés.

L'ainé de la fratrie le bloque de sa personne et achève son explication sur un ton sans appel :

- En tant que vampire, tu éprouveras de nombreuses difficultés pour te nourrir sans plus personne à croquer… Merci à tous d’entendre Sandrine.

Malgré les regards noirs qu’ils adressent à leur frère, Carole et Matt conscients du bienfondé de ces répliques, se recollent à leur mur pour juger du discours de la sorcière.

Elle se lève et commence par nous remercier tous de bien vouloir mesurer la situation et évaluer les solutions qui s’offrent à nous.

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