Les nouveaux jouets

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Bon, faisons le bilan. Nous avons des acteurs qui ne font rien d'épique même quand je leur file un bon scénario. Du coup, moi, votre bon narrateur, je vais ajouter deux nouveaux personnages. Des trucs bien clichés comme la bande de cinglés qui me sert de casting principal. Qu'est-ce qu'on pourrait faire ? Tiens comme s'ils sortaient d'un conte de fées. Puis va leur falloir des noms. Alors qui aurons nous ? Et si je leur faisais subir le même sort qu'aux autres ?

Charles : Que nenni, messire narrateur. Laissez-moi me présenter prestement à la populace. Je suis le comte du coffre à jouets, seigneur du château fort en carton.

Sissy : Ho ho ho. Moi Dame Sissy, j'en suis l'humble et belle comtesse. La plèbe n'a qu'à bien se tenir. Mais pitié, sir narrateur, évitez de nous faire côtoyer des jouets pauvres, ils risqueraient de porter atteinte à notre classe, notre noble prestige.

Pépita : Vas-y, comment elle se la pète celle-là.

Sissy : Ho ho ho, le bas peuple est toujours le même, toujours à jalouser les bonnes gens.

Charles : Allons ma mie, ne vous frustrez point tant pour une simple gueuse. Donnez-lui quelques piécettes, et la pauvresse vous verra comme une déesse.

Sissy: Ho ho ho, tenez donc et allez vous acheter mantel pour vous couvrir le fessier.

Pépita : Mais je vais lui casser la gueule à celle-là !

Pépita se jette sur la comtesse et commence à lui enchaîner les coups de poing en plastique, sur son corps de bois. Autant dire qu'on n’est pas près de voir l'une des deux blessées ou cassées. Mais bon, au moins on a enfin droit à une vraie scène d'action, alors je prends le résultat.

Pit: Ohé monsieur le narrateur ! Faudrait pas les arrêter les deux bonnes femmes, là? C'est que, ça risque de mal se terminer.

Charles : Silence manant ! Seul notre bon narrateur sait ce qu'il convient de faire.

Narrateur : Ouais, j'ai l'idée du siècle. On va organiser un vrai combat, avec un ring et tout. Mr Oua-Oua. Veuillez donc aller séparer ces deux furies !

Oua-Oua : Pourquoi c'est à moi de faire ça, d'abord ?

Charles : Mortecouille ! Que ça ne viendrait point à la tête d'un chevalier censé que d'aller soit même interrompre pareille échauffourée.

Narrateur : Bon tu y vas ou je dois te lancer de force entre les deux ?

Dépité, déprimé, consterné, le brave Oua-Oua alla séparer les deux cinglées de sa carrure de dinosaure en plastique. Le ring en place par mes bons soins, le combat allait pouvoir commencer. Au commentaire, Pit et Charles. Et notre annonceur et arbitre du combat ? Le bon soldat Joe, pour que ça soit impartial.

Joe : Garde à vous bleusaille ! Il est venu le temps des rires et des chants ! Il est venu le temps de la castagne ! À ma droite ! La grande pilote de voiture rose bonbon, la foireuse de scènes romantiques ! J'ai nommé, Pépita !

Pépita : Nan, mais ho ! C'est quoi ces annonces ? D'où j'ai droit à une telle réputation moi ? Ça c'est signé le narrateur pour le scénario !

Joe : À ma gauche ! La nouvelle arrivée dans l'équipe des jouets ! La comtesse de «je me la pète grave et je suis chiante» ! Je vous présente, dame Sissy !

Sissy : Ho ho ho ! C'est n'est point juste, messire narrateur ! Ce vil faquin profite de sa position pour m'insulter ! Alors que pour l'autre là, c'est n'est qu'une folieuse de bas étage qui ne mérite que ça !

Pépita : Mais je vais t'en donner moi de la folieuse ! Au fait, Mr le narrateur, ça veut dire quoi ce mot ?

Narrateur : ça veut dire le travail en «P» qu'on fait tout nu...

En apprenant le sens de l'insulte, Pépita se jeta sur son adversaire et le combat commença sur un arbitrage de Joe complètement absent tant il n'osait s'en mêler. Le combat de boxe sans gant que j'avais prévu ne fut qu'un combat de rue classique. Seuls les deux commentateurs étaient à la peur poste au final, et se prenaient réellement au jeu.

Pit : Mille sabords ! Et que voilà notre magnifique Pépita qui enchaîne les crochets de tribords ! Et que c'est à bâbord, à présent !

Charles : Messire narrateur je proteste ! Ce manant, que dis-je, ce gredin, n'est point impartial dans son commentaire ! Je plussoie qu'il soit corrompu par la gueuse !

Narrateur : Mais nan, il est tout à fait honnête, ce n’est pas ma faute si la comtesse de machin, là, elle est nulle en boxe et en baston.

Pit : Morbleu ! Que la donzelle bourgeoise elle est déjà à abandonner le navire, et qu'elle vient de déclarer forfait. C'est donc Pépita qui l'emporte, le bidasse en folie vient de déclarer la fin du combat !

Bon bah suite à la fin du match quel bilan pouvons-nous en tirer ? Nos nouveaux personnages ont fait leur entrée, mais ont pris un très mauvais départ dans leur relation avec les autres. Il y aura enfin eu une scène d'action digne de ce nom, même si elle fut bien courte. Que nous réserve la suite ? On va devoir trouver une solution pour avoir une vraie épopée de la part des jouets, une odyssée avec du drame et de l'émotion.

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