Les courbes alanguies

De leurs corps enlacés

Tremblent de volupté

Dans leur tendre agonie.

Elles s'étiolent et frémissent

Dans la fournaise d'été

Quand chantent les prémices

D'une ardente épopée.

Leurs cuisses fuselées,

Leurs longs cheveux unis,

S'embrasent dans l'harmonie

D'une candeur oubliée.

Sur leurs lèvres gourmandes

L'une et l'autre affamées

Exhalent en offrande

Leurs humides baisers.

C'est l'heure du péché

Et les fleurs enfiévrées

S'enflamment de soupirs

Et leurs sens en empire.

La première en maîtresse

Charnelle démiurge

Attise la hardiesse

D'une étreinte thaumaturge

Ses longs doigts sensuels

Caressent sa toison

Une douce coulée de miel

Ruisselle dans le vallon.

Sa bouche couronnée

De lèvres purpurines,

Applique son baiser

Sur sa moiteur intime.

Elle lape le nectar

Au parfum de réglisse

Et le tout petit dard

Frissonne de délice.

L'autre se campe et jouit

Sous la bouchée exquise,

Alors que se réjouit

Sa tendre mignardise.

Jamais extase ne fut

Un aussi beau mêlé

Larmes et félicité

En jouissance vécue.