Le vieux du boulevard

Une minute de lecture

Ces gaillards trop pressés, ces assureurs tous risques
La cravate nouée, tous ceux là qui médisent
D’un regard dédaigneux, révélant sous leurs masques
Leur visage si laid, je sais ce qu’ils se disent :

« Quoi que ce bougre fut, hier, à l’avenir,
Son emploi de décor du mobilier urbain
Tout de crasse gorgé, ne devrait l’abstenir
Dans les plus brefs délais, de se prendre un bon bain ! »

Je n’leur oppose rien, car la rue, mon palais,
Est bien trop excédée, de sentir leurs foulées
Marteler d’un pas sûr, le macadam épais,
Qu’elle ferme les yeux sur leurs ombres fêlées.

Ils ont le menton fier et la tête bien faite,
Pourtant c’est le venin qui coule dans leurs veines !
Ils vont à l’abattoir, comme ils vont à la fête,
Pourtant ceux là me voient dans leurs aversions vaines !

Que l’on oublie souvent, quand tout part à vau-l’eau,
Que décence et repos, sont ici d’obscurs mots,
Et qu’encore à ce jour, nul ne choisit son lot,
Jamais ne justifie de faire fi de ces maux.

Pourtant ceux là me voient et je leur en sais gré,
Car le flot des passants, n’a ni œil ni oreille
Il regarde ses pieds, l’écran désemparé,
Devant, toujours ailleurs, dans cette fuite vieille.

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