Chapitre 2

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 À la fin de cette réunion pour le moins spéciale, les employés quittèrent la salle de conférence. Certains avaient un goût amer en bouche. Karoline, quant à elle, pensait avec dépit que ce n'était tout simplement pas son jour. Néanmoins, alors qu'elle s'apprêtait à sortir de l'entrepôt, elle se fit interpeller par une femme.

- Mme McBlue, M. Miller vous attend dans son bureau. Il veut vous voir pour un entretien tout de suite. Suivez-moi.

Cette dernière était très bien habillé et reconnaissable. Il s'agissait de la secrétaire de son désormais ancien parton. Karoline se contenta d'acquiescer et se laissa ensuite guidé jusqu'au du bureau de Maximilien. Une fois arrivé, la secrétaire invita la jeune femme à entrer avant de repartir d'un pas pressé. Karoline s'exécuta et, tandis que la porte se refermait automatiquement derrière-elle, elle s'adressa à Miller :

- Vous demandiez à me voir ?

En voyant Karoline, le visage de Maximilien s'illumina. Il se leva de son fauteuil et répondit :

- Oui, McBlue ! Comme vous le savez, les postes de livreurs à temps partiels ne sont plus à pourvoir dans cette entreprise. Mais cela ne veut pas dire pour autant que je veux me débarrasser de vous.

- Comment ça ? Demanda Karoline, perplexe.

- Vous avez énormément de potentiel, je pense que vous méritez bien plus que le simple job que vous aviez jusque lors. Vous savez, vous êtes toujours un bon élément à avoir au sein de l'entreprise.

Karoline, en entendant cela, se mit à bouillir intérieurement. Elle pensa :

"Va dire ça à Trévor et aux autres que t'as mis dehors, pauvre con. "

Néanmoins, la jeune femme se contenta simplement de répondre :

- Je ne vois pas trop où vous voulez en venir. Vous me proposez quoi au juste ?

Maximilien sourit et s'avança vers Karoline en reprenant avec un ton confiant :

- Je connais votre situation. Je sais que vous aviez besoin de ce travail pour pouvoir payer vos études. J'en suis désolé et, à vrai dire, je ne veux pas... laisser une personne aussi talentueuse que vous dans une position aussi... délicate.

Après ces mots, il lança un regard glaçant à Karoline. La colère de la jeune femme vis à vis de son ancien parton commençait à se muer en peur. À telle point que sa voix en devenait tremblante.

- Je... Je ne comprends pas bien ce que vous voulez dire.

- C'est simple... Très simple, laissez-moi vous expliquer.

Maximilien était arrivé juste devant Karoline. Cette dernière commençait à se sentir comme pétrifiée par la peur que lui procurait cette présence. Alors qu'elle retenait son souffle, Miller repris d'une voix basse :

- Je veux vous garder ici. Je peux payer vos études et vous faire déployer votre plein potentiel. Vous pouvez être une personne très importante pour cette entreprise. Je pense même que vous êtes capable d'aller très, très loin... Avec mon aide.

Karoline n'eut pas le courage de répondre. Elle ne faisait que trembler, paralysée par place. Maximilien plongea ensuite sa main dans sa chevelure rousse tout en la regardant dans les yeux.

- Mais cela ne sera pas gratuit, Karoline. Tu devras me montrer... jusqu'où tu es prête à aller.

Les yeux de Karoline étaient emplies de désespoir et de terreur. Elle ne savait pas quoi faire. Elle voulait crier, le repousser, fuir… Mais elle ne faisait rien, muselée par sa peur. L'instant d'après, Maximilien mis son autre main sur le sein droit de la jeune femme. Il se rapprocha encore d'elle, le visage orné d'un sourire malsain, afin de lui susurrer à l'oreille :

- Je le sais parfaitement, que tu le veuilles ou non... tu seras ma chose.

Au moment où Karoline entendit ces mots, elle eut un sentiment étrange. Elle ferma alors les yeux.

Lorsqu'elle les réouvrit juste après, Maximilien n'était plus là. Elle se trouvait dans un endroit extrêmement sombre, comme si tout autour d'elle avait disparu en un instant pour laisser place au néant. Ce vide qui l'entourait et dans laquelle elle semblait flotter était aussi froid qu'absolue. Karoline sentait au fond d'elle que tout cela n'était pas réel.

"Où suis-je ? ... Que se passe-t-il ? " Se dit-elle.

À ce moment-là, Karoline n'était plus terrifié. À dire vrai, elle ressentait même un relâchement, comme une sorte d'apaisement étrange et soudain. Néanmoins, son corps sombrait dans ce néant. L'obscurité commençait à l'engloutir des jambes à la tête. Elle ne sentait progressivement plus le moindre de ses membres

"La peur a disparu... que m'arrive-t-il ? ... "

Les pensées de Karoline devenaient de plus en plus floues. La jeune femme fixait le vide, les yeux grands ouverts.

"Je ne sais plus qui je suis… Mais, pourquoi est-ce que je ressens tout cette... rage !?"

En un instant le néant atour d'elle laissa place à une intense lumière rouge vif qui la baignait de tous les côtés. Karoline, crispée, serra les dents tandis que ses yeux s'injectaient de sang. Ce qu'elle ressentit à ce moment-là, était un sauvage sentiment de colère meurtrière. Le genre de pulsion extrême capable de consumer n'importe quel Homme.

Une douleur lancinante traversa tout son corps, comme si on lui arrachait la chair.

Karoline serra les poings. Son mince corps commençait alors à se crisper et à se tordre de douleur dans tous les sens. Des larmes coulèrent sur ses joues, abondamment. Des images surgirent ensuite de la lumière. Il s'agissait de pures visions horrifiques, tellement cauchemardesque qu'aucun esprit sain ne pouvait être en capacité de les imaginer.

Les larmes de Karoline tournèrent rapidement au rouge sang. Elle était déchiré par cette rage bestiale qui hurlait au fond d'elle de plus en plus fort. Elle n'en pouvait plus et laissa échapper sa douleur au travers d'un cri perçant avant de fermer les yeux.

Soudainement, tout disparu pour laisser place à nouveau au néant. Quand Karoline réouvrit les yeux, Maximilien était de de retour. Tout autour d'elle était là, exactement identique. Comme si le temps ne s'était pas écoulé. Le premier réflexe de Karoline à ce moment-là fut de repousser son agresseur avec une gifle. Néanmoins, la force de cette dernière fut si disproportionné que Maxillien recula de plusieurs pas, crachant de giclures de sang et des molaires arrachées. Il était complètement sonné. C'est alors que la rage repris Karoline l'espace d'un instant. Elle se rapprocha de Maximilien et lui assena un puissant coup de poing dans le ventre. Ce dernier fut projeté plusieurs mètres en arrières par le choc, jusqu'à aller s'écraser sur son bureau. Quelques secondes après, Karoline se calma et resta immobile devant la scène qu'elle venait de créer.

"C'est... moi qui ait fait ça !?"

Dans un silence malsain, elle desserra son poing et regarda sa main, fumante. Karoline avait du mal à comprendre ce qu'il venait de se passer. Le stress montait de plus en plus en elle. Son souffle devenait lourd et irrégulier.

Soudainement, elle ouvrit la porte du bureau et se mit à courir. Elle quitta le bâtiment et repris le chemin vers chez elle dans un rythme de plus en plus effréné. Une fois arriver devant la porte de son appartement, elle attrapa les clés dans sa poche qu'elle fit tombé à cause de ses mains tremblantes. Après les avoir ramasser au sol, elle ouvrit la porte. Une fois à l'intérieur, elle se précipita instinctivement dans la salle de bain. Néanmoins, elle se fit interpeller par sa mère lorsqu'elle traversa la salle à manger :

- Karoline !? Pourquoi tu cours comme ça, tu n'as pas l'aire bie...

La femme se fit couper dans sa phrase par la porte de la salle de bain qui venait de claquer. Inquiète, elle entreprit d'aller voir si sa fille allait bien. C'est alors que son mari, Jérôme, s'interposa en lui disant d'un ton sérieux :

- Laisse, Maria, ça ne s'est pas bien passé apparemment. Je pense qu'elle a besoin d'être seule pour le moment. On ira lui parler quand elle sera calmée pour voir ce qui ne va pas.

Après une légère hésitation, la mère acquiesça et suivit les conseils de son mari.

Au même moment, Karoline ferma à clé la porte de la salle de bain. Elle se précipita ensuite sur le lavabo afin de s'y laver les mains et le visage de manière frénétique. Au bout d'une petite minute, la tension commença à retomber. Elle se mit alors à regarder l'eau du robinet coulé le long de sa paume, pensive.

"Qu'est-ce que j'ai fait ? Il... Il est mort ? C'était quoi cette vision atroce ? Je... Pourquoi je ne suis pas essoufflé après avoir autant courus ? Je me sens même en pleine forme…"

Karoline releva la tête et fis face à son reflet dans le miroir. Ce qu'elle vit à ce moment-là était effrayant. Ses yeux étaient injectés de sang, ses paupières également ce qui leur donnait un teint rougeâtre monstrueux. Un terrible malaise d'effarement s'empara de la jeune femme. Elle posa ses mains crispés sur ses joues, tout en continuant de dévisager son image.

"Qu'est-ce... qui... m'arrive !?"

Karoline, encore tremblante, recula et s'assis au sol dans un coin de la pièce. Elle se mit en boule tandis qu'une larme coulait le long de sa joue, puis une deuxième, ainsi des dizaines d'autres qui se suivirent inlassablement.

wake up ! sleepy one.

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