Chapitre 32

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 Sur une large autoroute perdue au milieu d'un désert blanc, une camion de livraison roulait à toute allure. Le véhicule passait à côté de centaines d'écrans publicitaires aux couleurs éblouissantes. Sur ces dernières, le nom d'une ville revenait en boucle. À travers l'horizon et le sable ardent, elle commençait à apparaitre : la citée aux mille vices, Las Vegas.

Sur sa route, le camion dut s'arrêter à un poste-frontière. Il s'agissait de lieux ultra sécurisé surveillant toutes les entrées et sorties de l'État indépendant de Vegas. Ce dernier avait été créé en 2038 après que TAL-4, un groupe de corporation, ait entièrement racheté la ville et ses alentours. Depuis, les activités nocturnes y sont devenues encore plus omniprésentes. Il n'est pas rare, au détour d'une avenue, de tomber sur certains des casinos et des hôtels les plus luxueux du monde. L'opulence exacerbé n'était pas le seule vice présent, car Las Vegas était connus pour être un véritable paradis de prostitution, de drogues légales et de législations uniques en leur genre.

Le camion pénétra dans le poste-frontière et arriva dans un petit hangars. Plusieurs personnes entrèrent au même moment. Certains étaient munis d'étranges outils reliés à des écouteurs. Le chauffeur coupa le contact de son véhicule et s'adressa aux agents pendant qu'il descendait.

- Je vous laisse faire votre travail.

- L'inspection du véhicule ne devrait pas être très longue. Vous devrez pouvoir repartir dans un petit quart d'heure. Merci de votre coopération.

Le chauffeur acquiesça et alla s'asseoir dans la petite salle de repos prévue à ces occasions.

Un groupe de trois personnes commença à scruter l'extérieur du véhicule à l'aide de détecteurs. Avec eux, deux gardes les épaulaient pour intervenir au moindre problème.

Lorsque l'un des agents passa son appareil sur la paroi de la remorque, ce dernier se mit à s'affoler. Tandis qu'il était assourdis par un bip frénétique dans ses écouteurs, il s'exclama :

"Qu'est-ce que…"

Soudainement, sa tête fut violement projetée sur la paroi de la remorque, l'assommant sur le coup.

Le raffut créer ne manqua pas d'attirer l'attention de ses collègues :

- C'était quoi ça ?

- Ça venait du côté droit de la remorque, je vais aller vérifier.

Le silence s'installa dans le petit hangar. Celui qui était allé voir l'origine du bruit ne donnait plus aucun de signe de vie. Les deux gardes, accoudés contre le mur du fond, à côté de l'entré de de la salle de repos, commencèrent à se sentir concernés. Après quelques secondes d'hésitation, l'un d'eux demanda :

- Hey ! Il y a un problème avec l'inspection ?

Avant qu'il ne puisse avoir une réponse, il entendit une voix féminine, très douce, derrière lui.

- C'est ici que ça se passe, messieurs.

Surpris, les deux gardes se retournèrent en reculant instinctivement de quelques pas. Devant-eux, se tenais une jeune femme aux cheveux ondulés et reluisants comme de l'or. Il s'agissait de Phi. Les agents de sécurités mirent leur mains sur leur hanches pour tenter de dégainer. Mais, ils se rendirent comptes, terrifiés, que leur armes n'étaient plus à leur ceinture.

En voyant leur tête, Phi ne put s'empêcher de glousser. Une sourire amusé aux coins des lèvres, elle sortit les mains de son dos, dévoilant les deux pistolets qu'elle avait dérobée.

- C'est ça que vous cherchez ? Demanda-elle, en s'amusant à faire des moulinets.

En réaction, l'un des deux hommes sorti sa radio et cria :

- On a une intruse dans le hangar trois, je répète on a une…

Il s'arrêta subitement avant de finir sa phrase, car il venait de remarquer la loupiote rouge de son talkie-walkie, indiquant qu'il était déconnecté.

Au même moment, l'autre garde regarda autour de lui, constatant avec inquiétude que ses collègues avaient disparus. Les agents de sécurités, consternés, regardèrent la jeune femme devant eux.

Phi arrêta de sourire et les braqua avec leur propres armes de fonction.

Après plusieurs secondes de tensions étouffante, elle appuya sur la détente. Mais aucune balle ne partit. Les pistolets étaient complètement déchargés. À la place, Phi s'amusa à mimer un "Pew Pew" avec sa bouche.

L'instant d'après, les deux gardes se firent agripper dans le dos et assommés en même temps par Karoline et Zêta. Une fois fait, le chauffeur sortit de la salle de repos et s'adressa aux agents d'ALP :

"Vous auriez pu y aller plus en douceur quand même… Enfin bon, partons vite d'ici. Il nous reste peu de temps avant d'être recherché par tout l'état."

Karoline et Zêta rentrèrent dans remorque du camion. Phi, elle, pris le temps de s'avancer vers l'une des caméra de sécurité. Avec un regard innocent, elle leva la main pour faire un petit signe de salut à l'objectif. Epsilon, qui s'occupait du flux vidéo de l'appareil au même moment, esquissa un sourire en la voyant.

Phi rentra à son tour dans la remorque et rejoignis ses amis. La porte du hangar s'ouvrit et le camion pus reprendre sa route en direction de la ville.

Plus tard dans la journée, le véhicule qui avait forcé le passage de la frontière fut retrouvé par les autorités. Ce dernier était complètement vide, sans aucune trace permettant de retrouver ses anciens occupants. En réalité, la division Mu se trouvait dans le sous-sol d'un petit hôtel perdu dans les hauts quartiers de Las Vegas. Il s'agissait de la nouvelle acquisition de l'entreprise Nazari.

Les cinq commandants étaient tous assis à une table. Mu s'occupa de briefer tout le monde :

- Récapitulons si vous voulez bien…. Nous nous séparerons en deux groupes. Le premier, constitué de Karoline, d'Epsilon, de Zêta et de nos agents de Vegas, aura pour objectif de braquer le Grande Wyven Casino. Pour cela, il va falloir organiser une fausse prise d'otage pour qu'Epsilon ait le temps d'accéder au réseau personnel du gérant. Cela devrait lui permettre de créer une faille dans la sécurité de la banque centrale appartenant aux TAL-4. C'est là que le deuxième groupe entre en jeu. Il sera uniquement composé de Phi et de moi-même. On appliquera notre plan d'infiltration pour aller implémenter le programme qui fera le pont vers Epsilon directement dans les serveurs de la banque… Si tout se passe comme prévu, on aura accès aux trésorerie de toutes les entreprises de cette ville. Même si nous n'arrivons qu'à en récupérer une fraction, le montant du casse se comptera en milliards de dollars américains. Cette argent, nous le redistribuerons de façon intraçable à la population locale et à certaines associations. À défaut d'engraisser les riches visiteurs de Vegas, cet argent aura une réelle utilité. Cette opération est l'une de nos plus risquée jusque à présent. Chacun de nous devra resté extrêmement prudent et attentif. Nous commençons dès ce soir, à dix-neuf heure.

À l'écoute de ce plan, tous les commandants étaient satisfait. Zêta, souriant, soupira avant de s'exclamer :

- J'ai hâte de voir tout ça s'effondrer ! Il n'y a rien qui me plait plus qu'un peu de répartition des richesses.

- Ceux qui tomberont du haut de leur pyramide serviront d'exemple pour les autres. Leur petit paradis a un équilibre fragile, il ne suffit que d'une impulsion. Répondit Karoline.

- Ça fait plaisir de voir que vous êtes dans le bon esprit pour cette mission ! Enchaina Phi.

Epsilon, un peu plus tendu que ses amis, se leva et dit :

- Dans ce cas, n'attendons pas plus longtemps. Il nous reste des préparatifs à fignolés.

Lorsque le moment fut venue, Epislon, Zêta, Karoline et cinq agents de Las Vegas partirent à bord d'une limousine banalisé. Le véhicule traversa le centre-ville et son début d'animation nocturne pour se diriger vers le casino. À l'extérieur, les lumières jaunes, rouges, bleus et roses des milliers d'enseignes holographiques brillaient sur la carrosserie. De l'autre côté des vitres teintés, les braqueurs capuchonnés chargeaient leur calibres. En plus de leur gilets par balles, ils portaient tous des dispositif permettant de modifier leur voix.

Après être arrivé au plus grand casino de la ville, la limousine se gara sur le trottoir, juste devant l'entrée. Epsilon sortie une tablette de sa sacoche sur laquelle il tapa plusieurs instructions. La seconde d'après, tout le quartier se fit engloutir dans un blackout.

"Finalement, les IEM c'est surfait quand on peut simplement pirater le réseau de distribution du fournisseur locale." Murmura le netrunner, satisfait.

Après avoir regardé sa montre, Zêta ordonna :

"C'est le moment, on y va !"

Le groupe de huit personnes sortirent du véhicule et entrèrent dans le bâtiment. Leur plan était de se rapprocher des derniers étages le plus discrètement que possible. Ils se frayèrent un chemin vers leur destination en empruntant les escalier de service. Epsilon, qui avait un plan de l'endroit dans ses implants, servit de guide. Lorsqu'ils tombèrent sur des gardes, Karoline se chargeait de les maitrisé, avant que les autres ne s'occupent de les ligotés à l'aide colliers de serrages. Avec cette formation, ils avançaient de manière parfaitement ordonnés.

Une fois arrivé au septième étage, le groupe eu accès à une petite salle de maintenance. Après l'avoir sécurisé, Epsilon essaya d'y ouvrir un tableau électrique, sans succès. Ce dernier était à la pointe de la technologie, scellé par une épaisse serrure.

"Karoline ! Viens par ici, j'ai besoin de toi pour ouvrir le panneau."

La jeune femme acquiesça et se rapprocha du netrunner. D'une main ferme, elle agrippa le blindage du verrou, qui se mit à se tordre sur la pression infernale de ses doigts, puis l'arracha d'un coup sec.

Epsilon remercia Karoline et se mit à farfouiller dans le tableau. Il y déposa une puce à l'intérieur sur laquelle il redirigea certains câbles. Il sortit ensuite une petite carte numérique qu'il brancha à l'implant qui englobait son crâne.

"J'adore ce genre de systèmes ultra-connectés…"

Le netrunner sortit à nouveau sa tablette et rétablis le courant dans le quartier. Tandis que la lumière revenait dans le bâtiment, il se leva, ferma les yeux et se concentra. Lorsqu'il les réouvrit, tout s'éteignit à nouveau. Il pointa ensuite du doigt une ampoule au-dessus de sa tête. Au même moment, cette dernière se ralluma. Epsilon avait réussis, il pouvait désormais contrôler mentalement l'entièrement du réseau électrique du bâtiment. Une prouesse que peu de personnes auraient pu réaliser.

"Quand on arrive à trouver un accès à ces trucs, on peut avoir le contrôle sur absolument tout !"

En voyant cela, Zêta communiqua à sa radio la réussite de la première phase du braquage.

Les membres d'ALP se divisèrent ensuite en deux groupes. D'un côté, Epsilon remonta au dernier étage, escorté de deux agents de Vegas, pour rejoindre le bureau du gérant. Les autres avaient pour mission de resté au septième étage pour commencer la prise d'otages.

La lune venait tout juste de faire son apparition dans la voute céleste. En cette nuit éblouissante, le plus gros casse de l'histoire s'apprêtait à être réaliser

Greased hand, teeth hide, tinseled sin.

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