Chapitre 14

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 Karoline était seule, au milieu d'un couloir, au quatrième étage de l'hotel psychiatrique de Los Angeles. Elle se trouvait devant la porte menant à la chambre de sa mère. Un frisson de peur la traversa lorsqu'elle posa la main sur la poignée. Elle tremblait, son cœur était serré. Elle avait passé la nuit entière à s'imaginer à quoi pourraient ressembler ses retrouvailles.

Karoline finit par prendre son courage à deux mains et ouvrir la porte. Lorsqu'elle entra, elle vit dans le coin de la pièce une femme, calme, assise sur un chaise et scrutant la ville par la fenêtre, le regard vide. Il s'agissait de Maria, sa mère. Karoline s'avança à l'intérieur et ferma la porte. Les larmes aux yeux, elle peina à sortir les mots suivants :

- M… Maman, je suis rentré. C'est moi… Karoline.

Après plusieurs secondes de silence, Maria se retourna lentement vers elle.

- Qui est-tu ?

- C'est moi ! Ta fille.

- Tu n'es pas ma fille. Je n'ai pas de fille. Pourquoi en aurais-je eu une ?

Karoline, désemparée, répondue immédiatement :

- Mais bien sûre que si, c'est Karoline… Tu ne me reconnais pas ?

- Tu n'es pas ma fille.

Karoline se rapprocha de la femme et la regarda dans les yeux, tandis que des larmes commençaient à perler sur son visage.

- Maman ! Maman, je t'en prie, regarde-moi ! Je suis là, je suis rentré.

- Tu n'es pas ma fille. Répéta Maria, machinalement.

- Maman…

- …Tu n'es pas ma fille.

- Mais… tu étais tout ce qu'il me restait…

Karoline fondit en sanglot devant le visage inexpressif de Maria. Ces retrouvailles avaient un gout amer. Sa pauvre mère avait perdu toute sa mémoire et une partie de sa raison. Elle n'était plus qu'un fantôme, vide de tout ce qui faisait sa vie autrefois.

Au même moment, Felix venait d'entrer dans l'hôpital. Tout en brandissant son badge de police, il bouscula quelques personnes dans la fille d'attente. Une fois arrivé au guichet, il demanda avec empressement dans quelle chambre était Maria McBlue. Lorsqu'il eut sa réponse, il s'empressa de courir en direction des escaliers. Alors que des sirènes de polices commençaient à se faire entendre à l'extérieur, il arriva au quatrième étage. Il sortit ensuite son arme de fonction de sa ceinture et la régla en mode taser. Après un bref instant de préparation, il enfonça la porte, l'arme au poing en criant :

- Police Criminelle de Los Angeles ! Que personne ne bouge !

Malheureusement, il n'y avait que Maria McBlue dans la pièce. Cette dernière n'eut quasiment aucune réaction lors de l'entrée de l'inspecteur. Elle regardait simplement par la fenêtre.

Felix fit un rapide tour de la petite chambre afin de s'assurer que Karoline n'était pas là.

- Mme McBlue, auriez-vous eu la visite de votre fille récemment ?

- Ma fille ? Mais qu'ont-ils tous avec ma fille ? Je n'ai pas fille. Je leur ai répété pourtant. Pourquoi en aurais-je eu une ?

Felix soupira, se rendant compte que cette pauvre femme ne pourrait pas l'aidée au vus de son état mentale. Toujours l'armes prête à tirer, il se rapprocha de la fenêtre qui était ouverte. C'est ainsi qu'il remarqua des traces de chaussures sur le rebord. En se penchant légèrement, il en vit d'autres sur le mur. Face à ces observations, Felix attrapa son téléphone de service, ouvrit la fréquence des patrouilles qui l'accompagnaient et s'empressa de leur communiquer :

"Le suspect s'est enfuit par la fenêtre ! Elle s'est sûrement dirigée vers le toit. Je rappelle qu'elle est également considéré comme armé et dangereuse. Que chaque agent déployé garde cette fréquence ouverte et communique instantanément s'il la trouve. Terminer."

Malgré des recherches effectuées dans tous les alentours de l'hôpital, Karoline restait introuvable. Felix sentait que cette dernière avait déjà fuis loin avant même son arrivé. Déçus, il retourna au commissariat pour continuer son enquête.

Karoline, quant à elle, était rentré dans son petit studio après avoir fuis en escaladant les toit de la ville. Elle n'était pas surprise d'avoir été retrouvé après son carnage de la veille. Néanmoins, elle n'y pensais quasiment pas. Tout ce qui tourmentait sont esprit à ce moment-là étaient ses retrouvailles avec sa mère. Ses espoirs et ses peurs avaient simplement laissé leur place à ce sentiment amer d'avoir une fois de plus tout perdu. Déprimé, elle s'écroula sur le vieux canapé qui lui servait de lit.

"J'aurais dû m'en douter… Toutes ses séquelles l'ont changé à jamais… Mais à ce point… C'est à peine si elle reconnaitrait son reflet dans un miroir. Je l'ai détruit…"

Karoline pleura à nouveau.

"Qu'est-ce que je fais maintenant ?... Je me rend à la police ? Je suis tellement perdue…"

Sa vision troublé par les larmes se mit soudainement à virer au rouge. Karoline sentit en même temps un étrange liquide coulé le long de ses joue. En le palpant avec ses doigts, elle se rendit compte que c'était du sang, coulant lentement le long de son visage jusqu'à tomber au creux de sa main. Son regard se figea sur sa paume, ses pleures s'arrêtèrent.

"Non… Je ne vais pas les laisser s'en tirer comme ça… J'ai des choses à faire avant de mourir. Je dois m'occuper de Miller, cet enfoiré !… S'il n'avait pas essayer de me briser, tout le monde serraient encore en vie à l'heure actuelle !... Je vais avoir une petite discussion avec lui avant de partir…"

Une envie malsaine de vengeance venait de mettre un voile sombre sur les émotions de Karoline.

Sans perdre un instant, elle commença à faire des recherches sur Maximilien. Elle ne trouva pas son lieu de résidence, mais réussi néanmoins à trouver le bâtiment dans lequel il travaillait. Il s'agissait d'un building proche du centre-ville, appartenant à la compagnie Miller.

Karoline s'y rendit le jour-même, habillé d'une veste noir, d'une écharpe bleu avec laquelle elle camouflait le bas de son visage et de lunettes de soleil servants à dissimulé ses yeux. Depuis le toit d'un petit bâtiment adjacent, elle scruta les entrées et les sorties. Au bout de quelques heures d'observations, elle en conclue que l'endroit était gardé par les Yakuzas. Il y avait de nombreux cycles, des caméras un peu partout et toutes les issues semblaient verrouillés et blindés. Karoline remarqua également une femme. Il s'agissait d'une Yakuza très bien équipé qui semblait donné des ordres à ses collègues. Cette dernière était constamment en mouvement, effectuant de nombreuses entrées et sorties. Au bout d'un moment, Karoline la vit sortir, seule, du bâtiment.

"Si quelqu'un sait comment passer la sécurité, c'est sûrement elle." Se dit-elle en descendant du toit pour la suivre.

Karoline profitait de la nuit déjà tombé pour se caché dans les recoins sombres. Au bout de quelques minutes de marches, la Yakuza s'arrêta dans une petite ruelle à l'arrière d'un vieux restaurant. Elle se posa ensuite contre un mur et s'alluma une cigarette, profitant de ce moment de calme. Karoline sortit de sa couverture et s'approcha d'elle d'un pas menaçant.

- Qui êtes-vous !? Demanda la Yakuza en posant sa main sur son arme.

Karoline resta silencieuse. Elle enleva ses lunettes de soleils et fixa la femme qui lui faisait face. Cette derrière, en croisant ce regard monstrueux, se mit à trembler. Elle avait du mal à respirer. Soudainement Karoline fonça vers elle et la plaqua au sol.

- Ne crie pas, n'appelle pas à l'aide, contente-toi de me dire ce que je veux savoir ! Lui dit Karoline d'un ton sévère.

Le cœur de la Yakuza se remplissait lentement de terreur. Elle ne semblait même plus elle-même.

- D'accord ! Ne me faites pas de mal s'il vous plaît !

- Tu travail pour Miller ? Maximilien Miller ? C'est ça ?

- Non ! Je suis aux ordres de l'Oyabun.

- L'Oyabun !?

- Oui ! … C'est elle qui dirige notre clan : Mme. Araki. Elle m'a chargé de la sécurité de Miller.

- Quels liens ont-ils tous les deux ? Réponds !

- Je ne sais pas exactement… Ils… Ils collaborent depuis plusieurs mois grâce au père de Maximilien.

- Soit plus précis !

- Je ne sais pas ! Tout ce qu'on m'a dit, c'est que Miller aide les intérêt du clan, on ne fait que lui offrir notre protection en retour.

Karoline était elle-même extrêmement étonné de l'efficacité de son pouvoir. Même une personne aussi dangereuse et entraîner que cette femme perdait tout contrôle sur ses émotions face à elle.

- Quand est-ce que Miller est dans ce bâtiment ?

- Tous les jours ! Il y est encore en ce moment-même.

- Où est son bureau, tu dois sûrement savoir comment y accéder. Dit moi exactement comment je peux y entrer.

La Yakuza sortie une petite puce électronique de l'intérieur de son index cybernétique.

- C'est grâce à cette carte d'accès.

Karoline pris la puce et serra son poing qui tenait le col de la garde. Cette dernière se mit à sangloter.

- Elle… Elle permet d'accédé à toutes les pièces du bâtiment, si vous l'avez sur vous ! À l'entrée, si mes gars voient que la porte s'ouvre devant vous, cela veut dire que vous avez la puce. Ils vous laisseront alors passer sans poser de questions ! Une fois rentrer, il vous suffit de prendre l'ascenseur et d'aller au vingtième étage. Le bureau serra droit devant vous !

- Et une fois dans son bureau ! Il y a un moyen de m'isoler avec lui !?

- Il y a un panneau de contrôle à l'intérieur de son bureau, à gauche de l'entrée. Si… si vous y taper le code sept-sept-deux-zéro, le bâtiment passera en mode d'alerte maximale et la pièce se verrouillera sous les volets blindés.

Une telle sécurité surprenait énormément Karoline. Maximilien ne semblait plus faire dans la livraison de colis. Sans dire un mot de plus, Karoline assomma violement la Yakuza d'un coup dans la tempe. Elle lâcha ensuite sa victime, se releva, et se dirigea vers la sortie de la ruelle, le regard froid et déterminer.

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