Départ pour Cancún... Chapitre 27

4 minutes de lecture

par Agathe

Iliéna se relève prestement et surplombe un Julien encore groggy du haut de son mètre soixante-quinze.

Ça lui fait des jambes interminables, se dit le jeune homme. Il a pleine vue sur un corps magnifique moulé dans un maillot de bain bleu vif, orné d’un plein soleil jaune orangé qui darde ses rayons sur une poitrine plus qu’avantageuse. Il se surprend à comparer chaque prolongement de l’astre doré à autant de bras enveloppant chaleureusement les courbes harmonieuses, et sent une subite chaleur réchauffer son corps glacé. Il y a une éternité qu’il n’a pas vu une fille si belle !

— Qui êtes-vous ? Parvient-il à articuler en anglais. Lhiréou a toujours dit la vérité dans sa vie de Leaurélienne. Elle s’entend pour la première fois mentir dans la bouche d’Iliéna. Elle se dit que dans une langue étrangère et dans la peau d’une Terrienne cela ne compte pas vraiment.

La fin justifie les moyens, comme on dit sur cette planète, lui glisse sa sœur Lhiréa dans sa tête.

— Je viens de vous le dire, je m’appelle Iliéna Kriskova, répète la jeune fille. Je suis journaliste, et vous ?

— Julien Saval, français et glaciologue, je suis venu assister à la conférence internationale sur le climat à Cancún. Quel jour sommes-nous ? S’interrompt-il inquiet.

— Nous sommes mardi et la conférence ne débute que demain.

— Comment le savez-vous ? Demande Julien, en s’asseyant.

La tête lui tourne un peu, mais il n’est pas sûr que cela provienne uniquement du coup qu’il a pris sur la nuque...

— Je dois assister à cette conférence, pour le journal national de mon pays, l’Ukraine. C’est la première fois que je suis autorisée à voyager, et probablement la dernière… Partis comme nous sommes, vous et moi, nous allons sûrement rater cette conférence…

— Hors de question ! Moi aussi je dois faire un rapport à mon pays. Mais comment êtes-vous arrivée sur cette plage ? Demande-t-il soupçonneux d’un seul coup. Après sa mésaventure, il se méfie un peu.

— En sortant de l’avion, un homme m’a proposée une escapade à la rencontre des baleines. Il avait l’air gentil, je ne me suis pas méfiée. Il m’ a embarquée sur un bateau, et de là sur un canot pour voir les Wales de plus près.

— Les quoi ? Ici, on est au Mexique mademoiselle, le pays de Galles (Wales) n’a rien à voir dans l’histoire !. Vous voulez certainement parler des Whales, les baleines, ironise Julien, retrouvant son bel humour au contact de la jolie Ukrainienne.

— Ô sorry ! Mon accent n’est pas excellent. Je parle plus souvent russe qu’anglais.

— Et ensuite ?

— Well (Julien se dit qu’elle a vraiment un accent épouvantable), une fois sur le bateau, l’homme a essayé de m'embrasser, nous nous sommes battu et il est tombé par-dessus bord. Je n’ai eu que le temps d’apercevoir un aileron et le type a coulé à pic. Bien fait pour lui… ! Et voilà… J’ai tout perdu, enfin presque il me reste mon pass d’entrée et ma carte bleue dit-elle avec un immense sourire, en ouvrant la pochette plastique accrochée autour de son cou. Elle est vraiment craquante cette nana, un peu candide, mais craquante… se dit Julien.

— Et vous ? Demande Iliéna. Vous avez eu vraiment de la chance de ne pas vous faire dévorer, comme ce salaud, par les requins.

— Ils ont dû sentir que je n’étais pas un salaud et m’ont laissé flotter jusqu’à la plage on dirait ! Peut-être même qu’ils m’ont accompagné.

Il éclate de rire devant l’étonnement d’Iliéna et lui raconte à son tour sa mésaventure.

— Maintenant, il faut absolument que nous trouvions un moyen d’être à Cancún ce soir, si nous ne voulons pas rater le début de la conférence. Julien ouvre le Zip du sac posé à ses pieds et en sort un tout petit appareil que Lhiréou/Iliéna n’a jamais vu.

— C’est un téléphone portable, la renseigne Lhiréa. C’est un moyen de communication propre aux humains.

Il prend le téléphone remis par l’employé de l’hôtel, tapote les touches avec dextérité et porte l’appareil à son oreille. Il fonctionne encore parfaitement grâce au sac étanche dans lequel il a été protégé. Iliéna ne perd rien de la scène, emmagasinant à toute vitesse les pratiques de communication de l’espèce humaine. Sur Leaurélia, il y a bien longtemps que les interfaces bioniques permettent la communication directement entre les cerveaux.

Une heure plus tard, un chauffeur de taxi les dépose devant l’entrée de l'hôtel de Julien. Il n’a fait aucun commentaire sur la tenue vestimentaire d’Iliéna, mais le regard, jeté de temps en temps dans le rétroviseur, en dit long sur ce qu’il pense, lui aussi, de la plastique irréprochable de la jeune femme. Julien n’a pas le moindre peso sur lui, mais fort heureusement, les transports sont compris dans l’inscription à la conférence. D’un air parfaitement naturel, Iliéna sort du véhicule en tenue de nageuse et suit Julien jusqu’à la réception de l’hôtel.

— Monsieur Saval, que puis-je pour vous ?

— Mademoiselle aurait besoin d’une “single” pour quelques nuits. Pouvez-vous lui être agréable ?

— Oh ! Je suis absolument désolé ! Avec la conférence mondiale, toutes nos chambres sont louées. Je peux seulement vous proposer de partager la chambre de Monsieur pour cette nuit. Elle est équipée de lits jumeaux !

— Perfect, répond Iliéna. Its OK for you, Julien ? Le jeune homme hoche simplement la tête sans dire un mot.

— Si vous le souhaitez, les boutiques de l’hôtel sont ouvertes jusqu’à 22 heures ce soir, suggère délicatement le réceptionniste.

Iliéna lui répond par un sourire éblouissant et un clin d’œil malicieux et devance Julien dans l’escalier. Les rondeurs d’Iliéna dansent sous ses yeux à chaque montée de marche et il se dit qu’il fait décidément très chaud dans ce pays…

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