Donnée pour morte ! Chapitre 17

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Iliéna, Guelia et Ludmila attendent, adossées au mur de l’héliport. Sur le mur ocre, elles étincellent. Slaves, elles sont ! Grandes, sveltes et cheveux blonds dans le vent. Elles profitent du soleil. Ce n’est pas si souvent ! Depuis qu’elles ont débarqué à Cancún, elles passent toutes leurs nuits à danser et faire boire des clients dans une boîte du centre-ville.

Autant dire qu’en se couchant à 8-9 heures du mat, voir plus selon les clients, elles ne se lèvent bien souvent qu’au coucher du soleil.

— Décidément depuis que nous sommes parties d’Ukraine, on ne fait que s’envoyer en l’air ! Plaisante grassement Ludmila.

— Pour Alexeï, nous allons visiter la piste de danse d’un bateau de croisière américain, ancré au large de Cancún.

— Et tu crois que c’est pour la balade qu’il nous emmène là-bas en hélico ma pauvre Ludmila ? Rétorque Iliéna.

— Non ! Il veut organiser des soirées privées à bord, d’après ce que j’ai entendu. Hier soir, au bar, il parlait avec un américain responsable des croisières, leur précise Guelia.

— Je ne la sens pas bien cette sortie en hélico ! Insiste Iliéna

— Le voilà ! Il arrive, annonce Guelia. Rentrez à l’intérieur, sinon on va se faire décapiter !

— C’est un petit hélico de 4 places. Nous allons être serrées comme des sardines ! Peste Iliéna.

Alexeï bondit hors de l’hélico en se pliant en deux. Dragomir reste aux commandes

— Montez les filles, dépêchez-vous, on nous attend ! Hurle Alexeï dans le vacarme du moteur.

— Tu crois que c’est facile de tenir debout avec nos talons aiguilles, vous auriez pu arrêter le rotor au moins,hurle à son tour Iliéna dans le vacarme de l’appareil.

— Dépêche-toi de monter au lieu de râler, crie Alexeï en la poussant violemment à l’intérieur.

— Dragomir, décolle maintenant ! Annonce à la tour de contrôle que c’est une rotation de service pour l’American Cruiser, ils nous foutront la paix !

— Qu’est ce qu’on va faire sur ce bateau ? Interroge Iliéna. Guelia nous a parlé de soirées privées !

— Tout à fait ma belle ! On a une demande des Américains. On leur a dit que l’on avait trois magnifiques Slaves, ils ont tout de suite demandé à vous voir en chair et en os !

— Mais surtout en chair ! Ricane Dragomir. Ils ont une clientèle de richissimes Russes à bord.

— Des Russes ! S’écrie Iliéna ! Si c’est ça, je n’en veux pas ! Ces richards je les connais. Je les ai pratiqués à Saint-Petersbourg. Ce ne sont que des pervers. Ils vous attachent sur le lit et complètement ivres de Vodka-Redbull, ils s’amusent à vous brûler le corps avec des cigarettes . On va se faire massacrer les filles ! Je vous le dis. Insiste Iliéna. Je préfère de loin nos Mexicains, au moins eux, quand ils nous voient nues, ils sont en admiration. Ils ont l’impression de voir une déesse, à tel point qu’il y en a certain qui ne nous touchent même pas !

— Oui, peut-être ! Mais les Mexicos qui fréquentent cette boîte ne sont pas très riches. Vous ne rapportez pas assez les filles, vous n’avez même pas remboursé votre voyage d’Ukraine ! Leur assène Alexeï.

— Que nous chantes-tu ? Hurle Iliéna ! Tu nous offrais le voyage. C’est bien ce que tu nous as dit quand en partant de Kiev !

— Et tu l’as cru ! S’esclaffe Alexeï !

— Tu n’es qu’un salaud ! En plus tu veux que nous allions nous faire torturer chez les Russes ! Tu n’es qu’une pourriture ! Je ne suis plus d’accord, je te préviens dès qu’on sera sur le bateau j’irai voir le commandant de bord, même, si au final, je suis expulsée du pays.

— Tu n’en feras rien du tout ! Crie Alexeï, en assénant un violent coup de crosse de son pistolet sur la tempe d’Iliéna. Elle s’effondre sur son siège. Guelia et Ludmila hurlent de terreur.

— Taisez-vous les pleureuses, hurle Alexeï ! Il les braque avec son arme de poing.

— J’en ai assez de cette nana ! Elle gueule tout le temps. Elle me coûte de l’argent, on va la foutre à la mer.

— Hé toi, Ludmila ! Passe devant à ma place.

— Attention, crie Dragomir ! Vous déséquilibrez l’appareil.

— Occupe-toi de ton manche à balai. Laisse-moi faire !

— Je vais la ficeler. Il y a du gros adhésif dans la caisse à outil, derrière les sièges.

— Soulève-moi ses jambes, Guelia !

Elle obéit complètement terrorisée. En deux temps, trois mouvements, Alexeï enveloppe d’adhésif rouge, la tête et le visage d’Iliéna, complètement inconsciente. Pour lester le corps de la grande Slave, il lui fixe au pied, toujours avec l’adhésif, la caisse qui se trouve dans l’hélico.

— Dragomir, déporte-toi vers la baie sur ta gauche, on va la larguer au milieu. Descends assez près de la surface, je ne voudrais pas que l’on aperçoive quelque chose du bateau de croisière, même si on est assez loin.

D’un coup sec, Alexeï ouvre la porte de l’hélico. Il s’est mis en vol stationnaire à trois mètres au-dessus de l’eau.

— Allez aide moi, toi ! Crie-t-il à Guelia ! Pousse-moi ça dehors avec tes pieds !

Iliéna bascule, pieds devant, dans l’océan. Son corps inerte s’enfonce instantanément vers les profondeurs. Alexeï, en refermant la porte latérale de l’hélico, s’écrie :

— En voilà une qui ne nous cassera plus les pieds ! Vous les filles, vous avez compris maintenant, vos gueules et au boulot.

L’hélico s’éloigne en direction de l’American Cruiser.

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