"On n'entend plus chanter Clément Méric"

Chantent-ils, sans pitié,

Dans la foule hystérique.

En plein Paris, bondé,

Sous l'escorte des flics,

Ils déversent, éhontés,

Leurs idées pathétiques.

Leur violence ordonnée.

"On est chez nous, on est chez nous"

C'est leur refrain puant,

Mais chez qui êtes-vous ?

Nous sommes tous passants.

Remontez, jusqu'au bout

L'aiguille du cadran,

Les frontières, créent des fous,

Que l'ignorance, détend.

"On n'entend plus chanter Clément Méric"

Depuis 8 ans, c'est vrai,

Sous tes poings frénétiques,

Son âme a trépassé.

Un accident tragique

Qu'ils disent, à la télé,

Dont encore ironique,

Tu aimes te vanter !

"On est chez nous, on est chez nous"

C'est leur refrain gerbant,

Et mille fois dissous,

Ils reviennent pourtant,

Avec des beaux tatoos

"Suprémacisme blanc".

Qui rappellent surtout

Que l'amour se défend.

"On n'entend plus chanter Clément Méric"

Car ils le détestaient

Ils sont apoétiques.

Ils détestent les gays,

Les femmes, les hystériques,

Les couples métissés.

Ce sont de vrais phobiques

De notre humanité.

"On est chez nous, on est chez nous"

Vous en êtes écoeurants,

Quand rentrez-vous chez vous ?

Me dis-je moi, souvent.

"On n'entend plus chanter Clément Méric"

Mais partez pas, inquiets,

Contre vos émois fanatiques,

Certains entonnent ses couplets.

MH.