Dissolution

Une minute de lecture
Écrire un roman, c’est compliqué : vous pouvez passer un an, peut-être plus, sur quelque chose qui au final, sera raté. Écrivez des histoires courtes, une par semaine. Ainsi vous apprendrez votre métier d’écrivain. Au bout d’un an, vous aurez la joie d’avoir accompli quelque chose : vous aurez entre les mains 52 histoires courtes. Et je vous mets au défi d’en écrire 52 mauvaises. C’est impossible.

Ainsi parlait Raymond devant la foule curieuse. Mais, cher Raymond, si la plupart ont perçu en vos mots le défi d’écrire tant de nouvelles et sous un rythme si soutenu, j’y vois pour ma part une autre quête. Celle, qui fait les grands Hommes, celle qui nous pousse chaque fois à nous dépasser : la quête de l’impossible. Car, disiez-vous, il est impossible d’écrire 52 mauvaises nouvelles. Mais l’est-ce vraiment ? J’ai trouvé mon défi. Bientôt les courbes dissonantes de mon écriture viendront tacher les pages d’un manuscrit affreux. 52 mauvaises nouvelles, j’y mettrai tout mon cœur.

Lecteur, il s'agit là de ma dissolution. Je vais écrire. Le style sera affreusement plat, les mots mal adaptés, les fautes récurrentes, la syntaxe bancale et le sens creux. En résumé, le fond et la forme seront confondus dans une forme d'épouvantable pâte à l'aspect rebutant et au goût fade. Probablement qu'avec le temps, le tout se garnira d'une pellicule de déjà-vu, de rebattu... Un peu comme ces boîtes de conserves que l'on sert aujourd'hui, réchauffées, et qui n'offrent que la vague illusion d'un trivial repas d’antan.

J’écrirai tout d’un coup, dans un temps limité. Je laisserai reposer, et je ne relirai pas. Je ne chercherai pas d’idée, je n’en trouverai pas. J’écrirai chaque fois, comme la précédente. Et je rendrai le tout comme une fade confiture de métaphores déjà vues qui sera parure à de trop longs paragraphes aux phrases alambiquées et à la grammaire faussée. Je mettrai toute mon énergie dans la recherche de la sonorité qui crisse à l’oreille et grince dans la cervelle !


Tentons d'être bref, arrêtons-nous là. 

Bonne année à toi, lecteur.

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