Réveil difficile

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Camille se réveilla comme elle s'était endormie. Fatiguée avec en prime une sensation de malaise. Parsemé de mauvais rêves, son sommeil fut agité. Son esprit créa des silhouettes effrayantes, debout ou agenouillées, tentant de la saisir avec des bras tentaculaires.

Espérant chasser le souvenir de cette nuit difficile, elle misait tout sur le paysage magnifique qui allait s'offrir à elle en ouvrant les volets. Mauvais pari. La baie de Lampaul et sa Grande Roche s'étaient volatilisées, avalées par un brouillard épais. La tempête était passée mais laissait traîner nonchalamment sa tristesse. 

L'odeur du café chaud vint lui chatouiller les narines et la sortit de sa langueur. Elle descendit rapidement.

Sa mère était déjà attablée. Tartines grillées, brioche, confiture, beurre salé. Un paysage appétissant qui allait rendre son estomac heureux. 

- Coucou maman.

Le visage de Mathilde, fermé, s'illumina quand Camille fit son apparition.

Elle embrassa sa mère.

- Bien dormi?

- Oui et toi? Comment que c'est ce matin?

- Pas terrible ma nuit. Camille secoua la tête.

- L'air d'Ouessant a encore frappé!

- Non je ne pense pas. Hier soir j'ai cru voir un truc bizarre dehors en fermant les volets. Ca m'a perturbé.

- Raconte.

- Non c'était stupide. Le whisky d'hier soir m'a embrouillé.

- L'enterrement est à quelle heure? 

Elle sentit des chatouillements sur ses pieds nus. Elle baissa les yeux. C'était Mascarpone qui se frottait contre elle.

- A 11h. Mais je n'irais pas. 

- Je ne vais pas y aller toute seule quand même.

- Hors de question que je lui donne une minute de plus. Le visage de sa mère se ferma à nouveau.

- Ok je n'irais pas non plus.

- Fais comme tu veux.

- J'irais au bourg tout à l'heure.

La jeune femme s'installa et le petit déjeuner fut vite englouti. Vite lavée, vite habillée, Camille était prête à partir à la "capitale".

- Poulet, frites ce midi! Ragoût dans les mottes ce soir! 

Mathilde Morvan annonça les nouvelles avec un enthousiasme débordant.

- Vivement ce soir alors! Je file maman. Je prends ta voiture.

- A tout à l'heure mignonne. Fais frisquette ce matin. Couvre toi bien. Va pas attraper mal!

Camille était heureuse de voir sa mère si épanouie mais il lui sembla voir quelques ombres dans ce bonheur soudain, mais peut-être était-ce les siennes qui se reflétaient.

La voiture démarra à la troisième tentative. Un belle performance pour la vieille guimbarde qui, de joie, cracha une belle fumée noire.


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