— Voilà, nous sommes arrivées, me dit ma mère en garant sa voiture sur le parking du cinéma.

Elle se tourna vers moi.

— Je viendrai te chercher dans une heure, Camilla.

— D'accord. À tout à l'heure.

Je sortis de la voiture en claquant la portière. Je frissonnai. Il faisait un froid glacial.

Après un rapide « au revoir » de la main, maman démarra en trombe. Je me précipitai vers l'entrée du cinéma.

Je payai ma place pour regarder un film policier avec mon argent de poche. J'achetai ensuite un gros paquet de pop corn, et me dirigeai vers la salle où allait être visionné le film. Je pris place sur un siège, et me mit à grignoter mon pop corn. Soudain, les projecteurs s'éteignirent, annonçant le début du film.

                                 ***

Cinquante minutes plus tard, le film se termina. Je sortis de la salle et me dirigeai vers la sortie. J'aperçus de loin un arrêt de bus et décidai de m'y mettre pour le protéger du froid, en attendant l'arrivée de maman.

Je marchai donc jusqu'à l'arrêt et m'assis sur le banc.

Soudain, j'entendis un cri. Je sursautai. Je n'étais pas sûre d'avoir bien entendu.

— Au secours ! Au secours ! À l'aide !

Cette fois, j'étais sûre d'avoir bien entendu. Quelqu'un avait appelé à l'aide. Je me levai d'un bond, et partit dans la direction d'où m'avait semblé provenir l'appel à l'aide.

Je me mis à courir, sans vraiment savoir où j'allais. Soudain, une forme humaine me tombe dessus. Je basculai en arrière et tombai.

— Aïe, dis-je, grimaçant de douleur.

En me relevant, je pus voir la personne qui m'avait bousculée. C'était une Asiatique, d'à peu près mon âge. Elle avait l'air effrayée. Elle ne cessait de regarder autour d'elle. Puis, elle se mit à me dévisager.

— Désolée de vous avoir bousculée, marmonna-t-elle.

Je compris qu'il s'agissait de la fille qui avait appelé à l'aide quelques instants plus tôt.

— Que s'est-il passé ? demandai-je. Je vous ai entendu appeler à l'aide.

La fille regarda encore une fois autour d'elle, tout en se rongeant les ongles, avant de répondre.

— On me poursuivait, répondit-elle simplement.

— Qui ? demandai-je

— Je ne sais pas.

— Et savez-vous pourquoi cette personne vous poursuivait ?

— Non, je ne sais pas, répéta-t-elle, en haussant les épaules. En tout cas, merci. Sans vous, cette femme m'aurait fait ma fête.

Je souris.

— De rien.

Je repartis vers l'arrêt de bus. La voiture de sport décapotable de maman était garée sur le parking du cinéma. Lorsqu'elle m'aperçut, elle klaxonna.

— Mais où étais-tu donc ? gronda-t-elle. Ça fait déjà presque plus de dix minutes que je t'attends !

— Excuse-moi maman, j'étais venue au secours d'une fille.

Je m'assis au siège passager, et maman démarra.

Au fait, je réalise maintenant que j'ai oublié de me présenter. Je m'appelle Camilla Parker et j'ai treize ans. J'ai de longs cheveux blonds coupés au carré, et des yeux bleus. Je suis anglaise. Ma famille et moi avons déménagé à Paris il y a deux semaines, car mon père avait été muté pour son job. Nous sommes donc partis d'Angleterre et avons emménagé dans un grand manoir dans la campagne parisienne.

Mon père est un homme d'affaires. Il est souvent absent au manoir car il part souvent en voyage d'affaires. Quant à ma mère, elle est journaliste.

J'ai deux frères, David et Robin, âgés de quinze et dix-sept ans. En dehors de ma passion pour les enquêtes policières, j'aime beaucoup jouer au football. Nous organisons souvent des matchs de foot à la maison, David, Robin et moi. C'est pourquoi mes parents me traitent de « garçon manqué ».

Demain sera ma première journée au collège Stanislas Paris, en classe de quatrième. Apparemment, j'ai un programme assez chargé. Mais en France, on n'a pas cours le mercredi après-midi, contrairement à en Angleterre.

Je déteste l'école. Tout ce que j'aime, c'est regarder des films policiers, chanter ou jouer au foot. Je suis la cancre de la famille. Toute la famille de mon père, depuis des générations, sont de brillants élèves. Sauf moi. Après tout, ce n'est pas de ma faute s'io n'y a rien d'intéressant à l'école. Je m'ennuie toujours en classe.

Maman gara sa voiture dans l'allée du manoir.

Notre manoir est une grande bâtisse en pierres avec beaucoup de fenêtres. Une jardinière de géraniums enjolive chaque fenêtre — c'est maman qui les a fait poser — et la porte d'entrée a été peinte en blanc. Du marbre gris a été posé par terre en guise de terrasse, et un grand jardin fleurie entoure le manoir.

Je montai immédiatement dans ma chambre, située au premier étage. Je mis le son de ma radio à fond et me mis à danser et à chanter.

Puis, je m'allongeai sur mon lit et me mis à contempler le plafond.

Soudain, j'eus une idée géniale.

Il n'est pas facile de se faire des amies dans un collège qu'on ne connaît pas. Alors, pourquoi ne pas rédiger une annonce dans le journal du collège pour s'en faire ? Une annonce à laquelle seules les grandes fans de mystère comme moi répondraient. Ce serait un genre de club pour les fans d'enquêtes policières.

C'était une bonne idée. Je m'empressai d'aller chercher un bloc-notes et un stylo dans mon bureau. Je me mis à mordiller le bout de mon stylo tout en réfléchissant à quel nom j'allais donner à mon club.

« Pourquoi pas "Détective Club" ? » me dis-je. C'était un bon nom. Je pensai que j'aimerais bien résoudre de vraies affaires, comme mon oncle — il est détective — mais j'abandonnai cette idée. C'est seulement dans les livres ou dans les films qu'on apprend que des adolescentes ont résolu une affaire criminelle. Pas dans la réalité.

« Si vous aimer les mystère et les enquêtes policier, rejoigner le Detective Club. Lecture et écriture de romman policier, et visualisation de film. Si vous ête intéresser, rejoigner Camilla Parker mercredi à la bibliothèque, pendant la pause déjeuné.  »

Je relus mon texte. J'étais satisfaite du résultat. Demain, pendant la pause déjeuner, j'irai l'apporter à Margarita Cruz, la rédactrice du journal du collège.

PS : Lez fautes d'orthographe dans l'annonce de Camilla ont été écrites intentionnellement. Camilla est très mauvaise en orthographe.