8.    Rencontre Elfique - Partie 2

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Une ambiance bon enfant s’installa chemin faisant : l’elfe tentait tous les stratèges afin de connaître l’identité de son samaritain mais Dorian ne se laissa pas avoir. Il éludait chaque question le concernant avec beaucoup d’humour et quelques railleries qui mettaient la jeune femme en colère. Il sentait bien que cette ire était feinte car au fond d’elle la guerrière s’amusait beaucoup en sa compagnie.

  • N’empêche que je ne sais toujours pas le nom de celui qui m’a sauvé ! soupira-t-elle une énième fois.
  • J’ignore également le vôtre, esquiva Dorian avec un sourire taquin.

L’elfe hésita un instant puis déclara :

  • Je suis Firiel Général des armées elfiques et sœur de la reine Galadrielle. Et vous ?
  • Pourquoi vous le dirais-je, s’amusa Dorian ?
  • Je viens de me présenter, vous ne voyagez plus avec une inconnue maintenant.
  • C’est exact, reconnut le jeune mage.
  • Donc vous êtes ? répliqua-t-elle.
  • Ravi de voyager en votre compagnie, charmante Firiel.

L’elfe poussa un cri de frustration. Elle sortit son poignard et d’un geste félin, bloqua Dorian, le fil de la lame sous la gorge.

  • Je pourrais vous tuer d’un seul geste, le menaça-t-elle.

Ne se séparant pas de son sourire amusé, il s’approcha de l’elfe et l’enlaça nonchalamment. Firiel ne baissa pas sa lame mais Dorian sentit son malaise quand elle détourna le regard. Il plaça délicatement la main sur son menton pour la faire lever les yeux vers lui.

  • Moi aussi, souffla-t-il en plongeant son regard dans celui de l’elfe.

Le temps suspendit son cours, ils restèrent un long moment à s’observer. La lame du poignard se fit soudain moins menaçante. Dorian comprit qu’il pouvait sceller cet instant dans un profond baiser. Les yeux de l’elfe l’imploraient presque de combler les derniers centimètres qui séparaient leurs bouches. Le charme fut brutalement rompu par une voix désagréable qui s’éleva à quelques pas d’eux :

  • Enfin, je te retrouve, Ma Colombe. Toi et le fils de chien qui a osé t’enlever.

Dorian afficha soudainement un masque de froideur. Il se retourna vivement, prenant soin de placer Firiel dans son dos afin qu’elle soit protégée. Quand Céphéus le reconnut, la stupeur se lut sur son visage. Il recula, décontenancé.

  • L’engeance démoniaque, déclara-t-il. Je ne m’attendais pas à te voir ici mais paradoxalement ta présence me fait comprendre pourquoi, pourquoi ma Colombe s’est envolée si facilement.
  • Céphéus, grogna le jeune mage, elle ne t’appartient pas, elle ne sera jamais à toi.

Le mage recula en mettant les mains devant lui comme pour le protéger :

  • Du calme, du calme, répondit-il. Loin de moi l’idée de t’offenser. Tu la veux, je te la laisse. Je patienterai le temps qu’il faudra pour que tu en sois lassé.

Il inclina la tête en signe de salut, appela son interlocuteur « Monseigneur » et disparut subitement. Dorian resta un long moment sans oser faire à nouveau face à Firiel, trop de choses avaient été dites pour que leur relation redevienne amicale. Le jeune mage prit une profonde inspiration et se tourna doucement. Le visage de l’elfe avait changé du tout au tout. On y lisait à présent le doute et la crainte, sans doute ponctué par le fait qu’elle avait troqué son poignard pour son épée.

  • On ne joue plus à présent, déclara-t-elle d’une voix autoritaire, qui es-tu ?

Dorian soupira, abandonnant la partie. Il plongea son regard dans celui de Firiel et avoua :

  • Je me nomme Dorian et je…

Il comprit en une fraction de seconde qu’aucun autre mot n’aurait pu parfaire sa présentation. L’elfe ouvrit les yeux avec étonnement et recula.

  • … le Fils de Valérian, continua-t-elle à mi-voix espérant qu’il réfute ses mots, celui-là même qui a détruit la Tour Blanche et mit à bas le Royaume de Sorgat.

Dorian ferma les yeux, il avait redouté ce moment, il savait que l’elfe ne le regarderait plus de la même manière à présent. Il acquiesça silencieusement.

  • Et qu’est-ce que tu me veux ? reprit Firiel d’une voix agressive.

Dorian ouvrit à nouveau les yeux et la regarda :

  • Rien, souffla-t-il.

Le visage de Firiel s’empourpra de colère :

  • Tu en veux à ma sœur, c’est ça ?

Dorian conserva un calme olympien, inutile de mentir à l’elfe à présent :

  • Votre sœur souhaite me voir, elle a envoyé l’un de ses émissaires afin qu’il stoppe mon exécution. Je lui ai faussé compagnie quand j’ai appris que vous étiez retenue. Je me suis dit : quitte à aller voir la Reine, autant cheminer en charmante compagnie.

Il acheva sa phrase par un léger sourire mais ne reçut pas celui de l’elfe en retour.

  • Et à quoi joues-tu maintenant ? le rabroua la jeune femme.

Dorian prit un air noble et déclara d’une voix douce :

  • Je crois que je vais faire une chose que je n’ai jamais faite de toute ma vie.

Il soupira, mit un genou au sol et leva les mains vers l’elfe :

  • Je me rends, faites de moi ce que bon vous semble.

Firiel s’étonna de cette reddition sans condition, cependant, elle ne se laissa pas troubler :

  • Marche devant, déclara-t-elle, je veux t’avoir à l’œil. Et si tu tentes quoi que ce soit devant ma sœur, je te jure que je te tuerai.

Dorian acquiesça sans un mot et ouvrit la marche bien conscient que sa rédemption ne serait pas une partie de plaisir. Du moins, si un jour elle arrivait.

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