La fugue

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Alors, quand Mathilde, un soir de semaine, en fin d’après-midi, ne vit pas rentrer sa fille, elle s’inquiéta. Puis, une idée lui vint. Elle se dirigea droit dans sa chambre, elle ouvrit le coffre à bijoux qui errait sur le bureau et ne fut pas surprise de voir que la clef manquait. Ah ! Elle allait entendre parler du pays cette petite sotte ! Partir seule sur les routes à son âge.

Mathilde, plus en colère que jamais, commença par laisser à Lilou un message salé sur son répondeur. Puis, elle prit les clefs de sa voiture et démarra, direction la maison abandonnée.

Les yeux rivés sur la route monotone qui s’étendait devant elle, ses pensées dérivèrent sur un chemin d’introspection qui la ramena à son enfance. Elle se tenait dans la cuisine de la maison de sa grand-mère. Elle la voyait, une boîte en métal dorée sertie de pierres précieuses, à la main, qui semblait très ancienne. Sa grand-mère lui murmurait qu’un jour, elle serait la gardienne d’un secret étonnant. Ce souvenir possédait quelque chose de mystique, d’irréel. Elle ne se rappelait pas le secret. L’avait-elle seulement su ? Sa mère ne lui en parla jamais, pourquoi ? Tant de questions, auxquelles elle n’avait pas de réponse.

Mathilde s’ébroua mentalement. Tout cela devait avoir une interprétation logique. La mathématicienne qu’elle était ne se laissait pas facilement entraîner dans des histoires mystérieuses. Elle avait toujours expérimenté que même les plus grandes énigmes renfermaient une explication rationnelle.

L’après-midi de son souvenir, lui laissait une saveur sucrée et douce. Comme le parfum de sa grand-mère. À cette époque, elle se nourrissait de ce sentiment agréable qu'était l'insouciance. Un moment chaud rempli d’amour. Assise là dans sa voiture, elle revivait cette délicate sensation comme un baume sur son cœur.

Après deux heures de route, elle s’arrêta enfin devant la vieille maison aux pierres délavées qui dans les aléas d’une urbanisation acharnée, se retrouvait en bordure d’une départementale. Les volets tenaient dans un équilibre précaire sur leurs gonds rouillés.

Une angoisse lui retournait les entrailles, et si elle s’était trompée, si Lilou n’était pas là, s’il lui était arrivé un problème en chemin ?

Elle s’avança vers la porte, et le rayon de lumière qui filtrait de l’intérieur, finit par éteindre ses doutes. La petite impertinente était bien allée au bout de son idée.

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