La disparition

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Quand j’étais gosse, j’adorais regarder les spectacles de magie à la télévision. J’étais absorbé par la prestance des magiciens et leur talent pour capter toute l’attention d’une assistance et ce, quelle que soit leur apparence physique. Gros, maigre, bellâtre, moche, ils arrivaient à faire entrer le spectateur dans leur numéro avec une aisance incroyable. Je découvrirai plus tard que d’autres personnes étaient capables de la même chose comme les hommes politiques, les écrivains ou les bons commerciaux.

Parmi tous les numéros que j’ai pu voir dans ma vie, ceux que j’adorais étaient les disparitions. Que ce soit la disparition du magicien lui-même ou d’une autre personne voire même d’un objet plus imposant comme un train, j’étais toujours aussi surpris et incrédule. J’ai passé des heures à essayer de comprendre comment cela pouvait être possible mais je me suis toujours heurté à un mur infranchissable. Les secrets de la magie restent inviolables pour ceux qui ne font pas partie de la confrérie des prestidigitateurs. Et sans le savoir, j’ai été le spectateur involontaire d’un de ces tours de disparition.

A l’époque , j’avais fini mes études depuis un an et j’avais rencontré une jeune femme appelée Gaby. Brune, les yeux noisettes, une moue boudeuse qui vous donnait une irrésistible envie de prendre soin d’elle, elle m’avait charelle mé pas dès le prNon,emier regard mais au fur et à mesure que nous nous côtoyions sur les bancs de la fac. J’avais fini par prendre mon courage à deux mains au cours d’une soirée avec des camarades de notre promo et on s’était mis ensemble immédiatement. Les choses étaient allées très vite au point que trois mois après le début de notre relation, nous nous étions installés ensemble. On s’appreeeeeectitacit, on passait notre temps ensemble, nous étions inséparables et liés par une complicité que je n’avais jamais connu auparavant avec une fille. Non ! On ne finissait pas les phrases de l’autre mais nous partagions les mêmes goûts musicaux, cinématographiques , le même humour et on avait pas besoin de parler pour savoir ce que l’autre avait en tête . C’était génial au début mais au fur et à mesure, cela est devenu fade. Nous avions fini par connaître l’autre par cœur. Ça peut renforcer un couple tout Non,essi le tuer de l’intérieur. En effet, quand la spontanéité, la surprise n’est plus au rendez-vous dans le quotidien d’un couple, il fonctionne en mode automatique et cela peut vite devenir pesant pour des jeunes gens ou des personnes qui bougent sans arrêt. D’un commun accord, nous avions décidé de nous séparer. Sans larmes, sans engueulades titanesques à en faire trembler les murs de l’appartement que nous partagions. Nous en avions parlé alors que nous allions nous coucher. Je me brossais les dents alors que Gaby finissait un film sur sa tablette.

- Je crois qu’on devrait s’arrêter là, ai-je dit alors que je crachais le dentrifice dans le lavabo.

- Je pense aussi. On a atteint notre date limite, avait-elle acquiescé.

- OK. Tu gardes l’appart ou je le garde ?

- Garde-le. C’est toi qui es sur le bail.

- Bien. On baise ?

- Pourquoi pas ?

Je vous assure que cela s’était vraiment déroulé comme ça. Non,tard tar la fin de la conversation telle que je l’ai retranscrite est fidèle à la réalité. Gabby m’annonça qu’elle allait déménager ses affaires un mois plus tard letard temps qu’elle puisse se retourner. Elle m’avait dit qu’elle laisserait ses clefs dans la boîte aux lettres une fois quelle aurait terminé. Le jour où elle déménagea ses affaires, je l’avais appelée du bureau pour savoir si elle avait besoin d’aide au cas où mais elle avait dit non qu’elle se débrouillait très bien.

Quand je rentrai du bureau, j’ouvris la boîte aux lettres et y trouva comme convenu le jeu de clefs de Gaby. Je montais les escaliers en pensant que pour la première fois, en dehors des déplacements professionnels, je n’aurais pas trouvé Gaby aà la maison. J’ouvris la porte et là, j’ émis un cri d’effroi. Quand Gaby avait dit qu’elle déménagerait , je croyais comme tout le monde qu’elle déménagerait ses affaires et pas tout l’appartement. Oui ! Tel un des des meilleurs magiciens , elle avait vidé tout l’appartement : frigo, congélateur, lit, télé, canapé, fauteuils, etc… Il n’y avait plus rien à part une minable chaise pliante . Elle était même partie avec mes vêtements ! Y compris mes sous-vêtements ! Qui est capable de voler les sous-vêtements de quelqu’un à moins d’être un pervers ?! J’essayai d’appeler Gaby pour qu’elle m’explique son délire mais à chaque tentative, je tombais sur sa messagerie . Et plus je laissais de messages plus ceux-ci devenaient de plus en plus virulents les uns que les autres. On avait rompu en bons termes alors pourquoi me planter un coup de couteau dans le dos comme ça ?!

Je n’ai jamais réussi à retrouver la trace de Gaby. Et j’appris de connaissances communes qu’elle avait fait mine d’accepter la rupture car elle me soupçonnait de la tromper ( ce qui était faux !). Elle avait cambriolé, oui cambriolé est le terme exact, pour se venger d’un méfait que je n’avais pas commis.

Gaby m’avait appris deux choses :

- Se méfier de quelqu’un qui accepte trop facilement une rupture

- Que les meilleurs magiciens sont des femmes

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