Chapitre 5 : Retrouvailles

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— Elizabeth.

Qu'est-ce que... cette voix me semble familière.

Je me trouve en plein milieu du désert de l'Arizona, je me souviens y être allée en compagnie de John il y a quelques années. Nous étions venus chasser des goules qui ravageaient les villages alentour. Il fait une chaleur suffocante, et le vent hurle en emportant les grains de sable dans son sillage. Je peine à distinguer quoi que ce soit.

— Retourne-toi. murmure une voix dans le vacarme ahurissant du territoire désertique.

Cette voix...je m'exécute et n'en crois pas mes yeux en apercevant l’homme. De prime abord, je crois à une vision fantomatique.

Je me pince le bras pour vérifier que je ne rêve pas. Mais non, c'est bien réel, il est là. Il me sourit avec émotion, je n'ai qu'une envie c'est de me jeter dans ses bras. Mais il ne peut pas être ici, il est mort depuis quelques années déjà.

Je le vois esquisser un mouvement, et ne me voyant pas bouger il s'avance jusqu'à me serrer dans ses bras. Le vent se mure dans un silence pesant lorsque son corps frôle le mien. Je ne peux pas y croire, il est bien là en chair et en os.

— Mais comment ?

— J'ai très peu de temps devant moi Elizabeth. Laisse-moi te regarder, dit-il en posant sa main sur ma joue. Tu es devenue une brillante chasseuse, j'en suis très fière. Je suis heureux de te revoir.

— John...

— Je suis là car je dois te mettre en garde : ne vas surtout à pas à Lawrence! Tu m'entends? Promets le-moi! hurle-t-il presque, tout à coup très sérieux.

— Mais?

Je ne comprends pas, son discours est bien différent de celui qu’il emploie dans sa lettre.

— C'est un piège Elizabeth.

Sans prévenir, il s'écroule au sol en poussant un grognement plaintif. Je recule de quelques pas, il y a quelque chose... d'étrange. Il se relève rapidement et je retiens un cri d'horreur en voyant ses iris. Elles ont changé de couleur, ce n'est pas John... Celui qui se tient devant moi est le démon aux yeux jaunes.

— Azazel... c'est impossible. Je recule doucement, les yeux écarquillés par la surprise. Il a été tué il y a des années, il ne peut pas être ici, devant moi. Qu'est-ce que c'est que ce merdier ?

— Oui c'est bien moi. Je ne crois pas avoir eu le plaisir de te rencontrer, mais j’ai beaucoup entendu parler de toi. dit-il avec un sourire malsain.

— ELOIGNE-TOI DE MOI ESPECE DE FUMIER !

Il continue à marcher vers moi, puis soudain il me soulève par la gorge. Je me débats autant que je peux mais sa poigne est bien trop forte. C'est un chevalier de l'Enfer, je ne peux pas le battre à moi seule. Je peine à respirer, et ne parviens pas à échapper à son emprise. Son regard est glacial, sortez-moi de ce cauchemar, pitié!

— Lâ..che....moi...ordure...! articulé-je. Ma gorge me brûle atrocement, Azazel me regarde avec un air victorieux en ne cessant de sourire.

— Ne manque pas de respect à ton roi. dit-il en me lâchant, j'atterris alors misérablement au sol. Le démon aux yeux jaunes me contemple de toute sa hauteur, je lève mon visage vers lui en essayant de reprendre mon souffle.

— Tu es mort, Dean à utiliser le colt et ...

— C'est ce qu'on t’a dit, mais... il s'interrompt en s'agenouillant auprès de moi et en essuyant les larmes de rage qui perlent au coin de mes yeux. Je n'ai jamais cessé d'exister et d'être à tes côtés, tapis dans l'ombre je t'observais. J'ai de magnifiques projets pour toi jeune chasseuse.

Tout ce qu'il dit n'a aucun sens, aucun...

— TU ES MORT!

Azazel se relève et me lance un sourire mauvais puis murmure :

— Réveille-toi.

— Quoi?

— Eli réveille-toi!

J'ouvre les yeux d'un coup et observe les alentours, désorientée. Bobby me lance un regard inquiet. Nous sommes dans sa voiture, je me suis juste endormie. Ce n'était qu'un rêve, seulement...un rêve.

— T'as fait un cauchemar?

— Oui c'est ça...un cauchemar...je réponds, en observant l'extérieur de la voiture avec incompréhension.

— On est arrivé. dit Bobby sans expression.

— Mais c’est pas à la maison?

Bobby boit une gorgée de sa flasque et sort de la voiture sans un regard ni une parole pour moi, je le vois entrer dans le bar devant lequel nous sommes garés. Putain de merde, je n'aime pas ça.... je n'aime pas ça du tout. Je prends mon magnum et sort de la voiture, Bobby parait suspect. Je me demande si je suis encore en train de rêver, ça avait l'air si réaliste. Je prends mon courage à deux mains et me dirige vers le bar que je reconnais immédiatement. Il s'agit du Roadhouse, un bar fréquenté par une majorité de chasseurs. Il est d'ailleurs géré par la femme de l'un des nôtres : Ellen Harvelle.

Je prends une inspiration, et décoche un puissant coup de pied dans la porte qui s'ouvre violement sur l'intérieur du bar, en faisant un bruit fracassant. Tous les regards se braquent sur moi et mon arme pointée devant. Je balaye la pièce des yeux, de nombreux chasseurs sont occupés à boire à des tables, ou encore à jouer au billard. Aucune embuscade en vue. Mon regard s'arrête sur Bobby, au comptoir avec Ellen et...

— Bon sang, Bobby....

Je baisse doucement mon arme vers le sol en reconnaissant le géant brun aux côtés du vieux chasseur. Son regard est tourné dans ma direction comme tous les autres. Bobby me sourit avec fierté, pour une surprise c'est une surprise.

— Sammy. murmuré-je avec émotion, ne pouvant contenir ma joie plus longtemps.

Sam parait de toute évidence, aussi déconcerté que moi.

— Elizabeth ! Il me lance un sourire radieux.

Poussée par un élan d'espièglerie, je me rue dans sa direction et lui saute dans les bras. Il m'attrape au vol et me serre fort contre lui. Il m'a tant manqué.

— Je suis si heureuse de te voir. Lui dis-je en posant ma tête contre son torse, il m'étreint plus encore. Paraissant légèrement secoué par l'émotion.

— Je me suis langui de toi mon petit gun. Je ris, ce surnom m'avait manqué, il me rappelle de bons souvenirs. J'observe Bobby en me penchant car Sam est bien trop grand pour regarder par-dessus son épaule.

— C'était ça ta surprise, je savais que tu complotais. Tu sais que tu m'as foutu les jetons?

Bobby a l'air fier de ses petites manigances. Il nous observe, Sam et moi nous enlacer, paraissant ému. Après quelques minutes, j’accepte enfin de lâcher mon Samy pour le contempler.

— Ça fait du bien de te revoir.

Sur le point de me répondre, il est interrompu par le bruit de la porte du bar cognant violement le mur. Sam observe un point derrière moi, en contractant la mâchoire. Quelque chose ne va pas, je me retourne vivement pour voir de quoi il s'agit. Ça sent le roussi.

« Bordel de merde ! » est la première phrase que Dean prononce en m’apercevant. Mon sourire s'évanouit aussitôt en le voyant me fusiller du regard. Comment allait-il réagir en me voyant ici?

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