Besoin de m'exprimer

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Depuis quelques années déjà, je suis sujette aux tachycardies. Ayant refait une petite crise mercredi, j'éprouve le besoin de parler de ça, et surtout, d'évacuer le gros stress de l'an passé.

La première crise est survenue en 2015. Je venais à peine de rentrer dans ma chambre que mon cœur a commencé à pomper comme un malade ! C'était comme si je venais de courir un marathon, mais en pire. Je ne savais pas trop quoi faire, quoi penser, et je suis descendue pour dire à ma mère que mon cœur battait vite, que c'était venu comme ça, d'un coup. Ma mère a fait de gros yeux en sentant mon cœur, mais elle ne s'est pas alarmée plus que ça. Et ça s'est arrêté aussi soudainement que c'est apparu. Bon, on a quand même eu les boules, donc on est allées chez le médecin, maman et moi. Je ne sais plus quel jour c'était, je ne crois pas que c'était un dimanche, parce que j'ai vu mes meilleurs amis le lendemain... c'était peut-être un vendredi soir. Mais, pour une quelconque raison, nous n'avions pas été chez mon médecin traitant habituel. Peut-être était-elle en congé ? Je ne sais plus. Quoiqu'il en soit, j'ai vu un médecin de garde qui ne comprenait pas trop ce qui venait de m'arriver. On a supposé qu'il s'agissait d'un stress. Etant donné que j'allais commencer mes stages en bibliothécaire le lundi suivant, ça tombait sous le sens : j'étais terrifiée. Pas par le stage en lui-même, mais parce qu'à mon dernier stage, en institutrice maternelle, j'avais compris que je n'étais pas faite pour ça. Et j'avais une peur bleue que ça recommence. J'avais épuisé toutes mes cartes dans les études supérieures, je ne pouvais plus faire marche arrière ! On m'a prescrit des calmants. Je n'ai senti aucune différence, que je les prenne ou non, donc je les ai pris quelques jours, mais sans plus. On a finalement conclu, avec ma mère, que j'avais dû avoir une réaction allergique au plat asiatique qu'on avait mangé ce soir-là. Le lendemain, j'avais un peu mal au cœur quand j'étais avec mes amis, mais je me suis dit que c'était dans ma tête. Puis on a oublié cet épisode, l'accélération cardiaque n'étant jamais revenue par la suite.

Mais ça a recommencé ! L'année suivante, en 2016. Cette fois, pas de stage ou d'examen en vue, donc pas de stress... Je venais de monter l'aspirateur à l'étage et d'arriver, encore une fois, dans ma chambre, dans le but de nettoyer un peu mon "lieu de vie". Je suis restée assise sur mon lit pour attendre que ça passe comme la dernière fois. Et comme la fois précédente, c'est parti aussi soudainement que c'est venu, après 5-10 minutes de marathon cardiaque.

Vu la rareté du phénomène, et du fait que j'étais toujours vivante et en bonne santé après ces épisodes cardiaques, je ne m'inquiétais pas plus que ça. Je n'ai jamais cherché à savoir ce que c'était.

Puis, j'ai commencé à bosser. En 2018, peu de temps après avoir été engagée, je suis convoquée chez le médecin du travail pour voir si je suis bien apte à travailler à la bibliothèque. Inexplicablement, à peine arrivée chez le médecin, mon cœur bat vite. Ça n'a rien à voir avec les crises habituelles, il battait vite comme si je venais vraiment de courir. Le médecin trouve ça anormal et me demande si je suis stressée. J'avais effectivement été stressée de venir chez lui parce que je ne connaissais pas les lieux, mais j'avais repéré le chemin avant de venir, j'avais trouvé sans problème. Stressée de passer une visite médicale ? Peut-être inconsciemment, mais consciemment, je savais que c'était une visite de routine, et que je n'avais pas de quoi m'inquiéter. J'ai toujours été en bonne santé et en pleine forme ! Peut-être étais-je stressée parce que le médecin était un homme et que je n'en ai pas l'habitude ? Quoiqu'il en soit, le médecin du travail m'a dit que ma thyroïde semblait gonflée, et que je devais voir mon médecin traitant ou un cardiologue, au choix.

Entre le médecin du travail et mon médecin traitant, j'ai fait hyper attention à mon rythme cardiaque, tellement cette histoire me stressait. J'avais constamment l'impression qu'il battait vite, mais c'était dans ma tête. C'est juste que, par moment, je le sens cogner plus fort dans ma poitrine, et quand je calcule, j'ai un rythme cardiaque tout à fait normal.

Je suis donc allée chez mon médecin traitant. Je lui ai expliqué la situation, et elle a tâté ma thyroïde sans rien trouver d'anormal. Par précaution, elle m'a fait une prise de sang. Résultat : rien d'anormal. Je pouvais dormir sur mes deux oreilles sans m'inquiéter.

Mon cœur n'ayant plus rien eu d'anormal, je ne me suis plus inquiétée... jusqu'en 2019. Et là, ça m'a vraiment foutu les jetons !

C'était un jour de semaine, un jeudi matin. On venait d'emménager avec François. Je m'en souviens comme si c'était hier ! Au moment de me baisser pour lacer mes chaussures, je commence à avoir du mal à respirer. Et puis, paf ! ça éclate, et mon cœur bat plus vite que la normale. Je me suis dit : "Merde, non, pas maintenant ! Je dois aller bosser...".

Je m'assois sur la chaise de la cuisine et je me dis que je vais attendre que ça passe, comme les autre fois. Mais mon cœur fait des bons à sortir de ma poitrine, la crise est plus forte que d'habitude, et elle ne passe pas. Je stresse parce que je n'arriverai pas à l'heure au boulot. A quoi bon prévenir que je ne viendrai pas ? Ça se terminera dans 10 autres minutes, je ne serais pas couverte par un certificat. Autant me rendre au boulot.

Je décide de partir. Je décide aussi de changer de chemin. D'habitude, je prenais un "raccourci" en passant par les bois. Mais il faut monter une grande pente, et vu mon état, c'était hors de question de passer par-là. Je descends ma rue. Quand je marche, j'ai l'impression que la crise est finie, mais quand je m'arrête, mon cœur pompe encore comme un malade. D'horribles pensées me viennent à l'esprit : j'ai mal au bras gauche, je suis en train de faire un infarctus ! Il faut que j'atteigne la bibliothèque pour que quelqu'un puisse aller chercher du secours, que quelqu'un me voie crever, si c'est vraiment ça qui va arriver. Loin de moi l'idée d'appeler moi-même une ambulance, maintenant que j'y pense... !

Pas de chance pour moi : même sur le chemin, ça grimpe. Comme une imbécile, je marche à ma cadence habituelle, c'est-à-dire que je marche très vite, je ne sais pas prendre mon temps. En haut de la "pente", je commence à voir des étoiles devant mes yeux, je décide de m'arrêter. Les larmes me montent aux yeux, je suis persuadée que je vais crever là. Je me retiens de pleurer, j'essaye de me calmer pour que mon cœur diminue le rythme, mais il continue de pomper. Des gens passent devant moi sans même remarquer mon malaise. Je dois continuer, les collègues sauront quoi faire. Je continue mon chemin. Mon collègue italien me voit à la fenêtre de son bureau et me fait signe avec un grand sourire. Je lui réponds en lui faisant signe et en souriant à moitié. Peut-être verra-t-il que ce n'est pas la grande forme. J'apprendrai plus tard qu'il n'aura rien remarqué.

J'atteins enfin la bibliothèque ! Je me précipite dans le bureau de mon collègue italien et de celle qui est désormais "ma coloc" (le collègue italien étant parti, j'ai pris sa place, mais je ne savais encore rien à ce moment-là), je ne dis bonjour à personne et je m'assois sur une chaise en leur expliquant la situation. Je vois qu'ils paniquent et je les rassure : "Vous en faites pas ! C'est la 3e fois que ça m'arrive. Ça va passer". J'ai du mal à reprendre mon souffle, je suis blanche comme un linge, mais ça va aller, je ne m'en fais pas trop.

Mon directeur arrive, mon collègue italien l'informe de mon état. Ils se disent qu'ils vont quand même appeler quelqu'un, mais je leur répète que ça va aller, c'est passager. Ma collègue secouriste arrive, mon directeur demande d'évaluer la situation. Bon, elle voit que je vais "bien" malgré mon accélération cardiaque, pas de quoi s'alarmer. Prise au dépourvu, elle ne sait pas trop quoi faire, à part me conseiller de me coucher et de mettre mes jambes en l'air. Je lui explique que mon cœur bat tellement fort que me coucher ne m'aiderait pas à m'apaiser, déjà débout je "sursaute" toute seule à cause de mon cœur qui bat, alors imagine si je me couche !

Voyant que la situation ne s'améliore pas après plus de 20 minutes, je commence à m'inquiéter, et mes collègues sont tellement inquiets qu'ils ne peuvent plus attendre : ils appellent l'infirmière de l'université. Pas de chance : l'infirmière est absente, congé de maternité, aucune remplaçante. Ils décident alors d'appeler le rondier, un agent de sécurité formé en cas de secours.

Le mec arrive, me demande ce que j'ai. Je lui explique. Je vois qu'il est tout aussi paumé que ma collègue secouriste. Il me demande si je veux qu'il appelle l'ambulance. Je reste convaincue que ça va s'arrêter, même si la crise est plus forte et plus longue que d'habitude. Je me dis que ça s'arrêtera quand ils arriveront, on va les déranger pour rien, ces pauvres ambulanciers. Mais le gars me dit que c'est quand même de mon cœur qu'il s'agit, il vaut mieux les appeler.

Mon collègue italien prévoit la suite en me demandant s'il faut appeler quelqu'un au cas où. Je lui donne le numéro de ma maman. François est déjà au courant, je lui ai envoyé des SMS, et il ne pourrait pas me rejoindre à l'hôpital en train.

Je reste seule avec le rondier, mes collègues ne pouvant pas être présents dans la même pièce. Par chance, ma crise est encore là quand les ambulanciers arrivent ! Le rondier part et les deux hommes évaluent la situation. Je répète mon discours. Ils me mettent un capteur au doigt pour évaluer mon rythme cardiaque. Là, je remarque qu'ils sont sidérés devant leur machine. "Euh... mademoiselle, votre cœur est à 200 pulsations par minute ! ... il vient de passer à 40... 150... vous avez des problèmes cardiaques ?". Là, je panique un peu, je l'avoue. Moi qui étais encore relativement calme... Mais bon, ça faisait quand même un peu plus d'une demi heure que la crise traînait... Je réponds que non, je n'ai aucun problème cardiaque, du moins, pas que je sache. Ils me demandent si je veux aller à l'hôpital. Pourquoi toujours me demander mon avis ?! Selon moi, c'est à eux de savoir si je dois y aller ou non. Ils me conseillent d'y aller, histoire de passer des examens et de savoir ce que c'est. Ça m'a convaincue. Il est temps que je sache que c'est, surtout après une crise d'une heure !

Au moment où je me lève pour les accompagner, mon cœur reprend un rythme normal. Grosse blague... mais bon, j'y vais quand même. Les ambulanciers ont bien vu ce qui m'était arrivé pour témoigner !

Ce fut mon premier tour en ambulance, et le dernier, pour l'instant. Pas de gyrophare, la situation n'étant pas assez grave. L'ambulancier qui m'accompagnait m'avait demandé si je préférais être assise ou couchée, je pense. J'ai répondu assise. J'allais mettre ma ceinture, mais je pense que c'est lui qui l'a mise pour moi. Il n'arrêtait pas de me faire la conversation, de me poser des questions. Est-ce que vous êtes stressée en ce moment ? J'ai déménagé il y a peu. Comment ça se passe au boulot ? Bien.

D'un côté, j'étais rassurée qu'il me parle, et d'un autre, ça m'énervait. Je voulais mettre de l'ordre dans ma tête, comprendre ce qui m'arrivait. Est-ce que j'allais mourir à cause de ça ou non ?

Arrivés à l'hôpital, les ambulanciers ne me lâchent pas. Ils m'inscrivent aux urgences, expliquent la situation à leurs collègues. On analyse encore mon rythme cardiaque et l'infirmier me demande si j'ai des problèmes cardiaques, ou si quelqu'un dans ma famille en a. Décidément, ils me font peur avec ces problèmes cardiaques ! Je réponds qu'à ma connaissance, je n'ai aucun problème, mais ma mamie a effectivement des problèmes au cœur, elle doit faire des électrochocs pour réguler son rythme cardiaque. Je ne sais pas si ça peut être génétique ? L'infirmier ne répond pas vraiment à ma question.

On me demande de m'installer dans une autre pièce. Je dois enlever mon pantalon et me mettre torse nue. Je suis pudique, il y a plein de monde dans la salle. J'attends que les hommes partent, et l'infirmière accepte mon côté pudique sans problème. Heureusement, j'avais pris un bain ce matin-là, et je m'étais rasée les jambes et les bras ! J'étais encore en mode singe de l'hiver avant ça...

On m'installe des électrodes sur le torse et on me recouvre d'une blouse d'hôpital. On me dit que ça va durer un petit moment et tout le monde se barre. Je n'avais pas pris mon téléphone près de moi, je n'y avais pas pensé ! Je découvrirai plus tard que ma mère avait essayé de savoir où j'étais aux urgences, par SMS.

J'étais enfin seule avec moi-même. Je ne pensais à rien, je vivais l'instant présent. Des fois, la machine bipait bizarrement, j'essayais de voir ce que ça signifiait, en vain. La machine était derrière ma tête, sur la droite, et je ne savais pas trop bouger avec tous ces appareils sur moi.

Les infirmiers ont bien dirigé ma mère, qui m'a trouvée sans problème. Elle m'a directement dit qu'elle avait prévenu toute la famille que j'étais aux urgences. D'un côté, c'est bien de le dire, sinon les gens râlent de ne pas être au courant. Mais d'un autre, ça m'a énervée. On connaissait ces crises, il ne fallait pas en faire tout un foin, même si celle-ci semblait plus grave.

Après trente minutes ou une heure d'analyse, je ne sais plus, un infirmier se pointe enfin ! Il m'explique que j'ai fait une tachycardie. Je pouvais enfin mettre un mot sur ce phénomène ! Il me dit que c'est bénin, qu'il n'y a pas de quoi s'inquiéter, et qu'il n'y a pas de remède, à part une injection intra vénale (?) qu'on ne fait qu'à l'hôpital. Si ça recommence, je peux souffler dans ma main pour que ça s'arrête. Il m'explique aussi que les ambulanciers étaient censés enregistrer mon rythme cardiaque pendant ma crise, et qu'ils auraient pu détecter d'où venait l'anomalie dans l'éventuelle possibilité de m'opérer. J'avais entendu qu'on avait un peu réprimandé les ambulanciers pour ne pas avoir enregistré ma fréquence cardiaque pendant la crise, mais ils avaient été tellement "sous le choc" qu'ils n'avaient rien pu faire. Je pouvais néanmoins prendre rendez-vous avec le cardiologue X qui trouvera peut-être une solution, à savoir : faire quelque chose sans les enregistrements.

Une fois habillée, j'ai seulement pensé à retourner au boulot. Ma mère était sidérée : "Tu ne vas pas aller travailler après ça, quand même ?", et elle a demandé au médecin ce qu'il en pensait. "Elle peut aller travailler, si elle s'en sent capable". J'étais donc prête pour rentrer, mais ma mère a insisté pour déjà prendre rendez-vous avec le cardiologue. Nous nous sommes donc perdues dans l'hôpital pour trouver le service de cardiologie. On est habituées aux hôpitaux de Namur, mais pas ceux du Brabant Wallon ! Il était plus grand que ceux de Namur...

Bref, il n'y avait pas de place avant le mois de juin. J'ai encore dû y aller avec ma mère, n'ayant pas encore de voiture.

Je suis retournée au boulot. Mon collègue italien était au prêt, mon directeur ayant changé l'horaire des permanences suite à ma crise. Je lui ai proposé de faire le prêt à sa place, comme il n'était pas censé en faire. Il n'y a pas vu d'inconvénient. C'est une fois que je me suis assise devant l'ordinateur du prêt que le stress de la matinée est retombé et que je me suis sentie complètement vannée. Mon cœur avait quand même pompé à 200 pulsations par minute pendant une heure ! Une fois dans mon bureau, j'ai bossé un peu, mais je n'avais pas la tête à ça.

Une fois rentrée, je gardais toujours mes émotions pour moi. C'est quand François est rentré, et que j'ai lu toute l'inquiétude sur son visage, que j'ai compris à quel point j'avais eu peur aussi. J'ai évacué tout ce stress en pleurant, à l'abri du regard de François, juste avant de dormir.

Le mois de juin arrivé, le cardiologue m'a demandé ce que j'avais, et je lui ai expliqué mes crises, ainsi que mon petit tour aux urgences. J'ai supposé que le stress devait déclencher ces crises, mais il a fait une tête qui voulait dire : "Tu n'y es pas du tout, ma petite !". J'ai dû me mettre torse nue, devant un autre homme que François. J'étais un peu mal à l'aise, mais je savais que le but était purement médical. Le cardiologue m'a fait une échographie du cœur, ça a duré trop longtemps à mon goût ! Evidemment, une infirmière est entrée à ce moment-là, sinon c'est pas drôle... Bref, l'échographie montrait un jeune cœur sain et en bonne santé.

Une fois habillée, le cardiologue m'a fait un schéma : c'est un flux électrique qui passe dans un mauvais conduit dans le cœur, et c'est ce qui déclenche les tachycardies. Cela arrive souvent aux jeunes en bonne santé comme moi, et c'est tout à fait bénin, sauf cas extrêmement rare où il arrive que des gens en meurent. Quand ça arrive, je peux souffler dans ma main ou écarter mes bras tout en me tenant les mains, il m'a donné d'autres astuces que je n'ai pas retenues, pour calmer le rythme cardiaque. Si ça ne fonctionne pas, je dois simplement attendre que ça passe.

Il peut aussi m'opérer, si vraiment ça m'est invivable, mais il aurait fallu que les ambulanciers enregistrent mon rythme cardiaque pour pouvoir détecter l'origine de l'anomalie ! Donc, si ça recommence, je peux encore appeler l'ambulance pour, cette fois, enregistrer le rythme cardiaque. Et, de là, on pourrait aussi m'injecter le produit dans les veines pour arrêter la crise.

J'ai répondu que vu que ces crises se font très rares (3 en 4-5 ans), je ne pensais pas me faire opérer. Le cardiologue a approuvé la décision.

Et depuis... je suis un peu paranoïaque ! J'ai parfois la sensation que mon cœur se prend des mini délires en ayant des tachycardies durant une milliseconde. Même si le stress n'a pas l'air d'être un facteur de cause, mes crises sont quand même arrivées deux fois après deux gros stress : avant un stage qui me terrifiait, et juste après un déménagement.

Depuis que nous avons de nouveau déménagé, je m'attendais à une nouvelle crise. Mon cœur me faisait des petits suspenses, avec ces "tachycardies millisecondes". Mais mercredi, alors que je pensais qu'il s'agissait encore d'une blague de mon cœur, c'est vraiment arrivé ! J'essuyais une goûte de la pâte à crêpe que je venais de renverser par terre. J'ai compris que je commençais à manquer d'air quand je me suis relevée, et que ça allait recommencer.

Et effectivement, ça a pété ! Moins fort que d'habitude, cette fois. Je me suis assise sur la chaise de la cuisine, en essayant de rester calme et en remerciant le Ciel que ça ne m'arrive pas pendant que je cuisais les crêpes, je venais de finir la pâte. J'ai prévenu François que je faisais une crise et il est arrivé illico presto. Je me suis souvenue des conseils du cardiologue, et j'ai commencé à souffler dans ma main. Je me sentais débile et j'avais l'impression que ça ne fonctionnait pas, mais j'ai continué. Quand je m'arrêtais, je sentais que mon cœur cognait dans ma poitrine. J'avais chaud, j'ai demandé à François d'ouvrir la porte-fenêtre. Je me suis dit que je serais peut-être mieux couchée, alors je me suis à moitié allongée dans le fauteuil. J'ai continué à souffler dans ma main et à tirer mes bras. Au moment où j'ai voulu faire sentir mon rythme cardiaque à François, mon cœur avait repris un rythme normal. La crise avait à peine duré, et mon cœur avait beaucoup moins pompé que les autres fois.

Malgré ça, le souvenir de la crise de l'an passé me hante et me traumatise toujours autant. Jeudi, j'avais encore du mal à me remettre de ma crise de mercredi, alors qu'elle était vraiment toute petite. Mais avoir votre cœur qui pompe d'un coup comme ça, même en sachant que c'est bénin, je vous assure que ça fait peur. J'essaye de rester calme quand ça arrive, et mon cerveau me crie qu'il a peur.

Ça fait un choc. Mais bon, je vais bien, c'est juste très chiant sur le coup et traumatisant après coup.

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