Mon amour...
Maël, mon amour,
Lorsque tu liras ces quelques mots mouillés par mes pleurs, cette lettre posée sur mon oreiller, je serai déjà partie. J’aurais aimé qu’une dernière fois tu me serres dans tes bras.
Ne pleure pas, je t’en supplie…
J’aurais aimé trouver les mots pour t’exprimer combien je t’aime, mais aujourd’hui ces mots ne sortent plus. Ce soir, dans mon lit, je ressens mon âme quitter douloureusement son fardeau dégueulasse, celui qui m’accroche à cette vie, qui de toute évidence n’est pas la mienne. Mes larmes coulent. Tu es encore au travail, pour nous, pour que l’on puisse survivre dans ce monde de déglingués. Je n’ai pas ma place dans cette société pourrie par l’esclavagisme moderne. J’aurais voulu te rendre heureux, te dire que le monde est merveilleux avec toi, j’aurais aimé ne jamais te faire souffrir. Tu m’as tendu la main, tu m’as aidée à me relever, à accepter mon corps sali par les hommes de mon passé. Malgré tous tes efforts, je ne suis plus capable de m’assumer. Je m’en veux terriblement de te laisser, mais ces médicaments dans mon corps m’emportent peu à peu de l’autre côté du miroir. Il est trop tard pour faire marche arrière. J’ai essayé de vivre, de m’accrocher à notre amour, je t’assure, j’ai essayé d’être joyeuse. Je n’ai plus la force de rester… Je m’endors peu à peu, laissant place à l’accalmie.
Pardonne moi mon homme, tu seras à jamais dans mon cœur.
On se retrouvera là-haut, je te le promets.
Je t’aime comme jamais je n’ai aimé,
Justine
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