Pas si seule 1/

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Le lendemain soir, alors qu'une majorité des dragoniens était allongée pour dormir, Ombre reconnut le pas de son seigneur dans les escaliers. Participant au défi lancé par son père, elle prévint ce dernier et donna autant de détails qu'elle put. Le dortoir était assez calme pour lui permettre de deviner, une fois Gérald sur le pallier, le rythme nerveux de son coeur et son souffle rendu court par l'escalier en colimaçon. Un garde humain le suivait en armure.

Obtèr la félicita d'en avoir deviné tant, et juste avant que le quatrième fils du Comte ne frappe à la porte il proposa à sa fille de deviner la taille de l'accompagnateur, ou au moins son poids.

  • Euh... un humain normal en armure ? supposa-t-elle. Ni vraiment léger ni vraiment lourd ?
  • On va voir ça.

Son père souriait avec fierté. Ombre ronronna. Depuis combien de temps ne l'avait-il pas contemplée avec fierté ? Trop longtemps. Entretemps, ils s'étaient rapprochés de la porte et purent l'ouvrir dès le premier heurt. Son seigneur sursauta. Il portait l'odeur de la Demoiselle, quelques senteurs de nourriture, le tout écrasé par sa sueur de peur. Plus pâle qu'à l'accoutumée, il balbutia :

  • Je voulais voir comment... comment tu vas... et s'il te faut quelque chose...
  • Vous êtes autorisé à lui parle, maître Gérald ? demanda Obtèr.
  • Oh ! Euh, oui Hubert, j'ai une dérogation, je puis discuter à l'étage au-dessus si tu le souhaites, Ombre...
  • Volontiers.
  • L'unique condition est seul à seule, insista le noble.

Le garde humain et le dragonien s'inclinèrent avant de les laisser monter. Au-dessus les attendait une succession de placards exigus. Ils s'installèrent dans le moins humide, grelottèrent tout de même, et Ombre préféra conserver sa voix d'arriérée.

  • Donc... comment tu vas ?
  • Grâce à votre frère et à mon père, bien en ce moment.
  • Je... je suis vraiment désolé que... que ça te soit arrivé... donc ton... ça se passe bien pour le moment ?
  • Oui mon seigneur.
  • Tu... dors bien ? Le... la solitude ne te pèse pas ?
  • Comment pourrait-elle me peser, alors que mon père me couve ?
  • Oh... c'est... bien...

L'espace d'un instant, Ombre perçut un éclair de jalousie traverser l'humain, avant qu'il ne se détende, sincèrement soulagé de la savoir en bonne compagnie.

  • Si je peux faire quoi que ce soit pour toi.
  • N'épousez pas cette monstresse. Elle savait, tout comme ses parents. Tous trois ont même déjà été témoins de ces actes. Et cela leur plaît. Cette famille n'a rien de bon à apporter...
  • Si ce n'est l'argent. J'essaie, Ombre...

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