Un silence sentencieux pesa sur eux. Ombre eut la désagréable sensation du poids de plusieurs regards sur elle. Nerveuse, elle regarda par-dessus son épaule, et ne détecta rien de suspect. Seulement le poids des regards. Quelqu’un approcha du boudoir et frappa à la porte, ce qui ne suffit pas à détourner l’attention des deux futurs époux, restés en chiens de faïence.

Le mercenaire toqua de nouveau, puis entrouvrit la porte, discrètement. Ombre attira l’attention générale d’un gloussement interrogatif, puis les nobles remarquèrent le laquais.

- Le repas est servi, duchesse.

Ombre le reconnut comme un chef. L’éliminer la tenta. De ce qu’elle en savait, il allait être difficile à isoler. Il s’agissait d’un homme prudent, pondéré et écouté. Plusieurs trublions parmi ses hommes promettaient de s’entretuer à sa disparition.

Isa lança un regard en biais à son promis.

- Nous poursuivrons durant le repas. Et j’apprécierais que votre animal de compagnie nous laisse plus d’intimité aujourd’hui. Qu’elle demeure en ses appartements.

- Rejoins te appartements, Ombre ; céda Gérald, qui remercia les Ancêtres et les Vents pour ce répit, ainsi que ce temps de réflexion offert sur un plateau. S’il pouvait rattraper quelque chose, ce serait au cours de ce repas.

La dragonienne s’inclina, et partit. Le mercenaire la suivit de loin, ce qui l’empêcha de partir espionner le château comme elle l’aurait voulu.

Seule dans la chambre des gardes rapprochés, elle en profita pour explorer le passé de l’humain, afin de connaître ses failles et ses faiblesses. Ceci fait, l’espionne erra dans la pièce manquant cruellement de livres, et jugea préférable de s’exercer à l’épée pour le reste de la journée.

En sueur à la fin de la journée, l’écailleuse demanda à Clément, récemment revenu, de lui apporter de la pitance et à boire. Elle s’évada dans le passé quelques temps, afin de s’assurer que son plan fonctionnerait, et se sustenta au retour du garde rapproché.

Après des ablutions expéditives, elle s’endormit une nouvelle fois, puis, à son premier éveil, se faufila hors de sa chambre. Cette fois, la dragonienne portait son armure de cuir. Comme toujours, elle commença par s’immiscer dans les réserves, avant de rejoindre la chambre où se reposait le mercenaire.

Méfiant, l’homme avait placé divers pièges dans la pièce, qu’elle contourna.