Anniversaire... surprise (à développer)

5 minutes de lecture

Je sais que ça fait une éternité que l’on ne s’est pas parlé. J’aimerai te revoir à l’occasion de mon anniversaire. Toi, mais aussi tes parents. Les +1 sont bien entendus conviés car Moussa et Sallie m’ont fait comprendre que ton ex était à nouveau d’actualité. J’espère que tu es heureux. Tu me manques, Ken. À bientôt peut-être. 

Des mois sans nouvelles mais Vida s’en doutait. Ken n’est pas homme à perdre son temps dans une relation épistolaire moderne qui n’aboutira à rien. Seul ou accompagné, la jeune femme sera quoi qu’il en soit ravie de l’accueillir dans sa vie tranquille le temps d’une journée. S’il se renseigne un minimum auprès de ses amies qu’il voit plus souvent qu’elle-même, peut-être comprendra-t-il qu’elle vit dans un village de moins de mille habitants à une heure de la grande ville la plus proche et qu’ici, un ancien artiste, les agriculteurs du coin n’en ont rien à faire.


La journée n’est pas terminée, peut-être que Ken viendra. Peut-être viendra-t-il seul. Moussa avait pourtant été assez clair. Solène est une femme possessive et plus il l’aime, moins ses amis le voit.

— Je lui ai proposé qu’ils viennent ensemble. Je n’ai peut-être pas la chance de partager ma vie avec lui, mais j’aimerais célébrer cette journée avec tous ceux qui me rendent ou m’ont rendue heureuse, avait répondu la jeune femme.

— Le problème, c’est que pour Solène, une amitié homme-femme, c’est inenvisageable et Solène contrôle tout. 

Comment un homme si impulsif et si puissant se laisse ainsi dicter une telle façon de vivre ? Le doute l’avait envahie. Peut-être qu’elle ne le connait pas si bien qu’elle s’en était convaincue.

Bien sûr que sa vie est belle, bien sûr qu’elle est heureuse grâce à Eliott, s’affairant, sourire ravageur de circonstance, à remplir les verres des invités. Tu as trouvé une très jolie perle, avait même soufflé sa mère un jour mais depuis quelques temps l’homme est davantage aux petits soins et leurs dernières étreintes, plus passionnées, n’annoncent rien qui vaille. Tous ici savent que son cœur a saigné pour David et qu’il s’est ravivé grâce à Ken, mais la présence d’Eliott a rabattu les cartes et à en croire Sallie et Théo, à la fin de la journée, sa vie va définitivement changer... Prévoit-il de la demander en mariage en cette si belle journée ? 

Le temps des cadeaux est enfin arrivé. Bijoux, sacs, parfum, la panoplie complète d’un anniversaire féminin s’offre à elle pendant plusieurs minutes lorsque soudain, Eliott lui accorde un baiser d’une infinie tendresse. 

— À mon tour de t’offrir le mien. Ma beauté, tu le sais, je ne veux que ton bonheur. Je t’aime. 

Impossible pour elle de lui accorder la réciproque à cette déclaration et l'homme en a toujours eu conscience mais ce baiser et la douceur de ses mots angoissent Vida. Et si ses amies avaient raison ? Elles n’ont cessé de la charrier : ce soir, tu verras, ta vie changera.   

Comment dire à un homme, sans le blesser, que jamais elle ne s’engagera avec lui car elle en aime un autre ? A-t-il oublié ? Tout ça, toute son histoire, Eliott la connait. Au détour de ses pensées, Vida réalise que l'amoureux transit l’a attirée vers le salon, loin des autres, qui trinquent à sa santé depuis la terrasse, une assiette de dessert à la main. Vida plonge ses pupilles dans celui qui l’a tant aidée ces derniers mois, mais cette fois, dans son sourire si charmeur, elle y décèle de la douleur.

— Je t’aime. 

— Tu n’imagines pas à quel point je me sens mal, Eliott, de ne pas être capable de te dire tout ça. Pardonne-moi. Je ne suis pas encore prête à le laisser partir. La journée n’est pas terminée. Peut-être qu’il viendra ce soir ? Tu me dois trouver ridicule. 

— Au contraire. Je te trouve pleine d’espoir et ça te va si bien ! J’espère t’avoir rendue heureuse le temps qu’il reprenne ses esprits. 

De quoi parle-t-il ? Vida suit le regard de son interlocuteur et tombe, médusée, sur l’intéressé trônant devant sa télévision. 

— Bon anniversaire... 

— Tu es seul ? 

— À ton avis ? 

— Arrête. Tu es le cadeau d’une journée ? Ou j’ai le droit d’espérer ? Car, Ken, je blesse l’homme qui pourrait prendre ta place. Bon, doux, attentionné, c’est un excellent amant et lui, n’a pas peur de ses sentiments. 

— Qui t’a dit que j’avais peur de mes sentiments ? Ce sont justement eux qui ont foutu la merde. Comment imposer à la femme que t’aime, que t’as déjà démoli une fois, une vie brimée par la folie de certains timbrés ? Vida... Restaurants, repas de famille, réunions parents-profs dans une école publique... Tout ça, je suis incapable de te l’offrir, en tout cas pour l’instant. Si ça, tu es prête à le comprendre et à être patiente, alors tu as tout à fait le droit d’espérer. Par contre, j’ai du mal à saisir la relation que vous entretenez. Comment il fait pour t’aimer alors que la réciproque t’est impossible ? 

— L’espoir, Ken. L’espoir que tu ne te pointes jamais. 

— Vida, réfléchis bien à ta décision. Ce mec t’aime si fort qu’il accepte qu’un autre homme entre dans ta vie. Il est prêt, pour ton bonheur, à te perdre... 

Si je ne m'abuse Ken, pour mon bonheur tu m'as bien laissé après les vacances pour m’éviter une vie cachée à tes côtés. Ça ne t’a pas empêché de reprendre contact avec Solène. D’ailleurs, où tu en es avec elle ?  

— Nos amis sont incapables de tenir leur langue... J’avais besoin de faire le point et reprendre contact avec elle m’a permis de savoir ce que je veux, et surtout, ce que je ne veux plus. Avec elle, c’était épuisant, certes, mais réconfortant car il n’y avait rien de nouveau. Je savais parfaitement à quoi m’attendre. Avec toi, tous les jours c’est une découverte. La tienne, et surtout, la mienne et ça, c’est terriblement déstabilisant. Tu es addictive, Vida. Pas une journée où je ne pensais pas à toi et ça commençait dès le putain de petit déjeuner.    

— À présent, j’aimerais te présenter ma famille. Tu dois savoir que tous te connaissent ici. Non pas pour ton passé, mais pour l’impact que tu as eu sur ma reconstruction, aussi, j’espère que leur reconnaissance saura te mettre en confiance. Ken... Merci. Je sais qu’être ici te coûte alors merci de le faire pour moi. Je ne peux rêver meilleur cadeau. 

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire riGoLaune ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0