Chapitre 3 : Le Blizzard (2)

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 — Expelliarmus !

 La baguette de Cassius lui vola des mains, le laissant totalement désemparé. Pansy s'éloigna et Cassius dut détacher ses yeux d'elle. Il constata alors la situation catastrophique dans laquelle se trouvait son équipe. Astoria était à quatre pattes sur le sol, déboussolée. Daphné était allongée par terre, sa baguette gisant juste à côté de son bras tendu. Adrian était plaqué contre un mur, jetant un regard aux alentours.

 Pansy s'approcha de Malefoy et ce que Cassius vit dépassait tout ce qu'il aurait pu imaginer cette quatrième année capable de faire. Le garçon flottait au milieu du couloir. Il était maintenu par magie dans les airs, entre le sol et le plafond, complètement figé. Il était incapable du moindre mouvement, à l'exception de ses yeux, qui ne purent que regarder, impuissants, Pansy qui le désarmait d'un coup de main désinvolte.

 — Vous feriez mieux de repartir par là, indiqua Pansy. C'est plus court.

 Elle regardait sur sa droite et Cassius vit alors, à son plus grand étonnement, que là où se trouvait quelques instants auparavant un mur de pierre bien solide, s'étendait maintenant un couloir qui disparaissait au loin. Cassius regardait Pansy avec admiration mais celle-ci ne fixait que Drago avec rage.

 — Finite ! lança-t-elle.

 Dans un bruit sourd accompagné d'un grognement de douleur, Malefoy retomba au sol. Il se releva immédiatement, tremblant de colère et prêt à éclater, quand il remarqua le regard empli de haine que lui lançait Pansy. Des éclairs auraient très bien pu jaillir de ses mains elle en aurait été moins impressionnante. Malefoy ramassa sa baguette en comprenant qu'il ferait mieux de se taire et partit vivement à travers le couloir, en silence.

 — Pansy ! appela Daphné, qui était toujours au sol, incapable de se lever.

 Pansy posa les yeux sur son amie et son visage s'adoucit immédiatement.

 — Finite ! prononça-t-elle.

 Daphné recouvrit l'usage de ses jambes et s'empressa de ranger sa baguette dans sa robe en se relevant.

 — Tu peux continuer avec moi, lui proposa Pansy. Techniquement, je ne t'ai pas désarmée.

 Daphné se retourna vers Adrian et Cassius avec un sourire amusé et prit sa petite sœur, qui s'était relevée, sous son bras.

 — Non, ça ira. J'ai déjà choisi mon équipe.

 Cassius comprit qu'on faisait mention de lui, entre autres. Il retourna à la réalité et ramassa sa baguette. Il repartit ensuite avec Daphné, Astoria et Adrian dans la direction du couloir, tandis que Pansy continuait la partie pour de longues heures encore. Malefoy les attendait un peu plus loin. Il marchait devant, pressé de rentrer, jusqu'à parfois disparaître de leur champ de vision. Ils le retrouvaient alors quelques mètres plus loin et le manège recommençait. Malheureusement pour Malefoy, ils ne rentrèrent pas tout de suite. Les cinq Serpentard réussirent à se perdre à l'intérieur de leurs propres souterrains et ils en furent désespérés au point qu'ils commencèrent à ouvrir une par une toutes les portes qu'ils croisaient, espérant que ça les mènerait vers un endroit qu'ils connaissaient. Mais les portes s'ouvraient sur des salles vides, ou ne s'ouvraient pas. Astoria força un peu trop sur l'une de ces dernières et ils comprirent rapidement pourquoi elle avait été verrouillée. Des ballons de baudruches en jaillirent et les poursuivirent à travers le couloir en se vidant de leur air dans un bruit ridicule. Quand ils furent tous tombés au sol, ils se regonflèrent, retournèrent derrière la porte et celle-ci se verrouilla dans un claquement sec. Il existait des mystères dans ce château qu'on ne comprendrait jamais.

 Alors que l'idée que Pansy pouvait les avoir mené vers un mauvais chemin émergeait dans leurs esprits épuisés, ils retombèrent sans trop comprendre comment dans le couloir de leur salle commune. Dès qu'ils eurent ouvert l'entrée secrète, une musique forte et une douce légèreté les enveloppèrent. Le Jeu des Souterrains était sûrement le seul jeu auquel les Serpentard ne rechignaient pas totalement à perdre parce que c'était ensuite l'occasion de partager ses aventures avec les autres durant une nuit blanche et mouvementée.

 Malefoy se laissa tomber dans un fauteuil et fut le seul à s'enfermer dans son silence. Adrian et Daphné jouaient à qui pourrait manger le plus de dragées surprises de Bertie Crochue sans en recracher. Astoria racontait à ses camarades de seconde année, qui pour la plupart n'avaient pas osé participer, l'incroyable façon dont elle avait été éliminée. Cassius ne cessait d'y repenser aussi.

 Comment une élève en tout juste quatrième année avait-elle été capable d'autant ? Il n'arrivait pas à s'expliquer tout ce qu'il s'était passé dernièrement. Et il ne supportait pas ce qu'il ne comprenait pas, ce sur quoi il ne pouvait pas avoir la main-mise, comme de l'eau qui coule entre les doigts. Aussi préféra-t-il simplement ne plus y penser et se laisser emporter par la bonne humeur qui régnait dans la salle commune. Il laissa son esprit se perdre au milieu du brouhaha ambiant, des éclats de rires et des battements de la musique.

 Il ne savait pas quelle heure il était quand Pansy rentra. Peut-être était-ce l'aube, peut-être avait-elle gagné. Il n'en savait rien. Tout ce dont il était sûr, c'est que quand il avait vu Malefoy se lever et se diriger vers elle, il avait su que ça ne pouvait que mal finir. Le ton monta rapidement entre eux. Personne n'encouragea la dispute ou n'y réagit car tout le monde en était surpris. Elle l'accusait de l'avoir abandonnée pour pouvoir jouer au côté de leur champion du Tournoi des Trois Sorciers et il lui reprocha d'avoir eu une réaction excessive pour si peu. Il n'aurait pas dû prononcer ces derniers mots. Même si personne ne l'avait vue prendre sa baguette, Pansy la serrait bel et bien dans son poing lorsqu'elle se dirigea d'un pas menaçant vers Malefoy.

 — TAIS-TOI ! hurla-t-elle en pressant le bout de sa baguette sous le menton du garçon. TAIS-TOI, TAIS-TOI, TAIS-TOI !

 Tout le monde s'était retourné pour voir ce qu'il se passait. Et il ne furent pas déçus.

 Malfoy se mit à disparaître sous leurs yeux. Comme une vague se répandant de là où il était en contact avec la baguette jusqu'à ses pieds, il devint invisible. Peu à peu, l'incompréhension et la peur se reflétèrent dans les yeux de l'attroupement de curieux, et encore plus dans ceux de Pansy. Lâchant sa baguette sur place, elle partit en courant, la foule se divisant sur son passage, et monta quatre à quatre les escaliers. Elle disparut à son tour, laissant la salle commune plongée dans le silence.

 Tout le monde fut alors surpris d'entendre une voix briser ce silence. Car ce n'était pas n'importe quelle voix.

 — Pansy ! appela Malefoy, de là où le vide avait remplacé son corps.

 Mais en y regardant de plus près, Cassius put voir une silhouette floue, une déformation de sa vision qui se révélait avoir l'apparence d'une personne. Malfoy était toujours là, vaguement transparent.

 Cassius ramassa la baguette de Pansy qui reposait, immobile, sur le sol. La baguette qui venait de lancer sur Malefoy un sortilège de Désillusion. Un sortilège certes imparfait mais pourtant remarquable en un point. Cassius croisa le regard d'Adrian et vit dans ses yeux qu'il pensait à la même chose que lui.

 Pansy n'avait prononcé aucune formule.

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