LA VIE REVEE

Une minute de lecture

                à J-L T. qui a inspiré ce poème.


Lorsque je dors - dit-il - vivre m’est supportable,

Soit que je m’éthérise ou que parfois alors

Je rêve et ne sens plus ce vieillard dans mon corps,

Douloureusement las, dont le reflet m’accable.


Morphée, en sa bonté, m’épargne cet affront,

Et ne me laisse entrer dans ses heureux méandres,

Qu’en homme bien portant, aux traits rieurs et tendres,

Et non pas sous ceux-là de triste mascaron.


Je peux, comme aux beaux jours, en ce moment de grâce,

Chanter, danser, sauter, avoir le cœur battant,

Voir les êtres aimés revenir à leur place,


Et leurs regards s’emplir d’amour à chaque instant.

Mais lorsqu’il faut rouvrir les yeux sur ce vieux monde,

Vous dirai-je combien la détresse m’inonde ?

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