LES MAINS

Moins d'une minute de lecture

Elle a laissé ma main se poser sur la sienne

Et mon regard longtemps se brûler à ses yeux,

Assez pour caresser l'espoir audacieux

Qu'en ce doux aparté Cupidon la retienne.


« Oh ! mais il est bien tard - me dit-elle - et je dois

Reprendre le chemin d'épouse légitime ! »

Et voilà qu’elle prend le ton froid de l’estime

Pour effacer la main qui glisse sous mes doigts.


Je me sens nu soudain et bien seul sous l’averse,

Toute l’Humanité me regarde aux abois,

Particulièrement cette moitié perverse


Dont je hais les deux mains, l’amitié dans la voix,

Le regard envoûtant et le mari prospère :

Mais que j’aime pourtant et que déjà j’espère.

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