SOUS LES PLATANES

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« La poésie nous attend au coin de la rue. Elle peut nous sauter dessus n'importe quand. »

Jorge Luis Borges

Les platanes du boulevard

Dessinent de fines lumières,

Sur l’épaule et dans le regard

Des promeneuses buissonnières.


Pauvre d’amour sans appui,

Moi l’indigent, elles m’honorent

D’un sillage tiède et sonore

Qui m’enlace et toujours s’enfuit.


Je reste ainsi sous la ramure,

L’ouïe aux aguets, le nez en l’air,

Cent fois foudroyé par l’éclair,

Ivre de vous que je murmure.


Mais il est quelqu’une en émoi,

En passant qui pose un sourire

Dans mon cœur vide qu’elle voit,

Charitablement et soupire.

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